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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Alliance s'attribue un rôle de " gestion de crises" sur l'ensemble de l'Europe Mission élargie pour l'Otan , mais sous l'autorité de l'Onu

Les chefs d’État et de gouvernement des 19 pays de l’Otan ont adopté samedi à Washington un nouveau concept stratégique pour l’Alliance qui élargit sa mission et lui attribue pour la première fois un rôle de «gestion de crises» sur l’ensemble de l’Europe. Ce document est un «guide qui nous aidera à affronter les défis du nouveau siècle», a déclaré le secrétaire général de l’Otan Javier Solana. «Il marque aussi une transition entre une Alliance principalement préoccupée de défense collective et une organisation devenue garante de la sécurité en Europe et des valeurs démocratiques», a-t-il ajouté. Le président américain Bill Clinton a estimé que l’Otan était désormais «prête à faire face aux défis de sécurité du XXIe siècle». «Je suis heureux que notre concept stratégique intègre spécifiquement les actions telles celles que nous menons aujourd’hui au Kosovo», a-t-il dit. Le nouveau concept stratégique a été adopté après une bataille franco-américaine sur la base légale des futures actions de l’Otan, qui devront s’inscrire dans la lignée des principes de l’Onu. Son approbation a aussi été obtenue après la levée de réserves de la Turquie qui voulait être sûre de participer à une future défense européenne. La nouvelle mission de «gestion de crises», donnée à une alliance militaire créée il y a 50 ans pour contrer une invasion soviétique, s’exercera sous «l’autorité du Conseil de sécurité» de l’Onu. Le président français Jacques Chirac s’est félicité d’«une vraie victoire de la diplomatie française» à ce sujet. Tout en reconnaissant la possibilité d’exceptions, comme pour la guerre en Yougoslavie qui se déroule sans mandat explicite de l’Onu, Paris voulait que la «théorie» inscrite dans le Concept stratégique confirme le «principe» de la prééminence de l’Onu sur l’Otan. Les États-Unis, de leur côté, ont insisté pour que les références à l’Onu soient le moins précises possibles afin de ne pas faire dépendre l’Alliance, qu’ils dominent et qui garantit leur influence en Europe, d’un éventuel veto de la Russie ou de la Chine. Depuis une dizaine d’années, l’Otan avait pris des libertés avec le rôle que lui avait assigné la dernière version du concept stratégique adoptée en 1991 et il lui était nécessaire de mettre à jour la «bible» qui guide son action. En 1994, elle a lancé une coopération politique et militaire sans précédent avec 25 pays d’Europe de l’Est et neutres, dont la Russie, et ouvert un «dialogue avec la région méditerranéenne, auquel participent l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie». En 1995 surtout, elle a lancé sa première opération terrestre de maintien de la paix : 60 000 militaires ont été alors déployés en Bosnie, 30 000 y sont toujours. En 1997, un Acte fondateur a été conclu avec la Russie, qui enterre définitivement la guerre froide et ouvre une nouvelle ère de relations politiques et militaires entre les deux anciens ennemis. Cette coopération est aujourd’hui suspendue, Moscou s’opposant à la guerre en Yougoslavie. Après toutes ces évolutions, il fallait «passer de la pratique à la théorie», résume Javier Solana. Le nouveau rôle attribué à l’Otan n’équivaut pas à faire de l’Alliance «le gendarme du monde», comme l’ont craint notamment Paris et Bonn, estime-t-il. «L’Alliance atlantique n’est pas une organisation universelle comme l’Onu. Une éventuelle intervention au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord ne peut être le fait que d’une coalition internationale ad hoc. Un consensus, pour qu’il s’agisse de l’Alliance serait très difficile, voire impossible à obtenir», précise-t-on à l’Otan. Les Alliés ont aussi décidé de doter l’Otan d’une deuxième nouvelle mission de «coopération, dialogue et partenariat», destinée à couvrir les activités menées avec l’Europe de l’Est et les pays neutres, la nouvelle relation établie avec la Russie et le dialogue avec la région de la Méditerranée. Ils ont confirmé leur volonté de ne pas inviter de nouveaux pays d’Europe de l’Est à adhérer. Ils ont aussi décidé d’améliorer la participation de l’Otan à la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et ont lancé un vaste programme pour adapter leurs armées aux nouvelles missions dévolues à l’Alliance.
Les chefs d’État et de gouvernement des 19 pays de l’Otan ont adopté samedi à Washington un nouveau concept stratégique pour l’Alliance qui élargit sa mission et lui attribue pour la première fois un rôle de «gestion de crises» sur l’ensemble de l’Europe. Ce document est un «guide qui nous aidera à affronter les défis du nouveau siècle», a déclaré le secrétaire...