Actualités - CHRONOLOGIE
Les militaires bénéficient d'une plus grande marge de manoeuvre Intensification des frappes et renforts terrestres plus discrets
le 26 avril 1999 à 00h00
Le sommet de l’Otan à Washington est convenu officiellement d’«intensifier» les frappes aériennes contre le Kosovo mais l’Alliance procède aussi, plus discrètement et par petites touches, à l’acheminement de renforts terrestres dans la région. Le message officiel transmis par les politiques aux militaires est de poursuivre et développer la stratégie engagée le 24 mars contre la Yougoslavie, axée sur les frappes aériennes. Il s’agit d’«intensifier et amplifier» les frappes contre le régime de Belgrade pour sanctionner sa politique au Kosovo, a expliqué dimanche un responsable de l’Otan sous le couvert de l’anonymat. La détermination sur le Kosovo, affichée et répétée à l’envi du 23 au 25 avril au sommet de Washington, fournit «une marge de manœuvre un peu plus grande» au commandant suprême des forces alliées en Europe, le général américain Wesley Clark, pour mener les raids, a reconnu ce même responsable de l’Otan. Le général Clark dispose d’un «éventail de cibles et peut choisir l’une ou l’autre en fonction des conditions météo et des moyens dont il dispose», a-t-il encore expliqué. Cette position de l’Alliance sur les frappes aériennes représente la ligne de consensus sur laquelle les 19 membres de l’Otan apparaissent les plus unis. Il s’agit de la «meilleure option», a encore souligné dimanche le secrétaire britannique à la Défense, George Robertson. La décision, annoncée au sommet, d’envisager un blocus maritime contre la Yougoslavie pour couper son approvisionnement en produits pétroliers depuis l’Adriatique a fait apparaître en revanche des réserves très nettes de la part de la France et de la Grèce notamment. L’arraisonnement de navires, a fait valoir notamment le président français Jacques Chirac, est «un acte de guerre». Athènes s’est inquiété pour sa part qu’un blocus maritime en Adriatique ne perturbe gravement ses relations commerciales avec l’Union européenne (UE), déjà sérieusement entravées par voie terrestre par le conflit du Kosovo. Troupes supplémentaires en Macédoine Si le chancelier allemand Gerhard Schröder a produit un certain effet en annonçant vendredi que la possibilité d’envoyer des forces terrestres au Kosovo n’était plus à l’«ordre du jour», il n’en reste pas moins que l’Otan procède discrètement, par petites touches, à l’acheminement progressif d’éléments terrestres dans la région. Le porte-parole de l’Otan, Jamie Shea, a annoncé dimanche que la Macédoine avait accepté de voir le nombre des effectifs de l’Alliance atlantique sur son territoire passer de 12 000 à 16 000 hommes. La Grande-Bretagne et l’Allemagne ont décidé de mobiliser quelque 4 000 hommes à cet effet, qui sont déjà en route depuis la Grèce. Jamie Shea s’est efforcé de minimiser la portée de cette annonce en assurant que la décision avait été prise avant même le début des frappes pour constituer une force de maintien de la paix au Kosovo, qui était encore envisagée le mois dernier. Il n’en reste pas moins que cette annonce intervient après les déclarations faites vendredi au Pentagone annonçant que les Etats-Unis allaient procéder au déploiement de chars, de véhicules blindés et de nouvelles pièces d’artillerie en Albanie. Ces nouveaux déploiements vont porter à 5 350 le nombre de soldats américains dépêchés avec les hélicoptères de combat antichar AH-64 Apache dans ce pays. Une fois tous ces renforts arrivés sur place, l’Otan disposera par conséquent d’environ 16 000 hommes en Macédoine, de quelque 10 000 hommes en Albanie, en plus du millier d’avions de tous types mobilisés dans le cadre de la campagne aérienne. L’Otan maintient aussi 30 000 hommes en Bosnie, qui pourraient, le cas échéant, être en partie transférés vers un dispositif pour le Kosovo.
Le sommet de l’Otan à Washington est convenu officiellement d’«intensifier» les frappes aériennes contre le Kosovo mais l’Alliance procède aussi, plus discrètement et par petites touches, à l’acheminement de renforts terrestres dans la région. Le message officiel transmis par les politiques aux militaires est de poursuivre et développer la stratégie engagée le 24 mars contre la...
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