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Actualités - CHRONOLOGIE

ANNIVERSAIRE - Le Portugal célèbre , demain , la révolution qui a mis fin à 40 ans de dictature salazariste Vingt-cinq oeillets pour la fête de la Liberté

Le Portugal célèbre dimanche la fête de la Liberté en marquant le 25e anniversaire de la «Révolution des Œillets» qui mit fin, le 25 avril 1974, à plus de 40 ans de dictature salazariste. Le temps d’une journée, les œillets rouges — qui ornèrent le canon des fusils et les blindés déployés dans la capitale aux mains des jeunes capitaines — seront de retour. Arborés par la foule en liesse, à la main, à la boutonnière, en bonne place dans les bouquets officiels, ils vont émailler les séances solennelles, les cérémonies militaires, les défilés populaires et toutes les manifestations marquant cet anniversaire. Tôt le 25 avril 1974, la voix calme d’un mystérieux «commandement du Mouvement des forces armées» transmise par une radio de Lisbonne exhorte les gens à rester chez eux et à garder leur calme. C’est compter sans les sentiments de la population. Ne tenant aucun compte de ces conseils, répétés à intervalles réguliers, ils envahissent les rues et les places en se mêlant aux militaires. Démocratiser, décoloniser et développer Le Premier ministre Marcelo Caetano se réfugie dans la principale caserne de gendarmerie de Lisbonne où un jeune capitaine de cavalerie, Salgueiro Maia, accepte sa reddition. Caetano, qui avait succédé en 1968 au dictateur Antonio Salazar, victime d’une attaque cérébrale (1899-1970), demande à remettre le pouvoir au général Antonio Spinola «pour qu’il ne tombe pas dans la rue». Le lendemain, Spinola, le «général au monocle», annonce la formation d’une Junte de salut national sous sa présidence, et lit la proclamation du Mouvement des forces armée (MFA) qui propose de rendre le pouvoir aux civils après des élections libres et de mener la politique des «trois D» : démocratiser, décoloniser et développer. Pour le Portugal, la page est tournée presque sans effusion de sang. Indissociablement liées, la démocratisation et la décolonisation allaient être accomplies avec le concours des partis politiques: le Parti communiste, seul doté de fortes assises dans le pays, dirigé dans la clandestinité par Alvaro Cunhal, le Parti socialiste, créé en Allemagne en 1973 par Mario Soares, ainsi que les nouveau-nés : Parti social démocrate (PSD, libéral) et le Centre démocratique social (CDS, droite). Rentrés d’exil, Soares et Cunhal vont célébrer ensemble, dans une ambiance fraternelle, la première fête du 1er mai non interdite. Mais les soubresauts du Processus révolutionnaire en cours (PREC) séparent vite les deux chefs qui vont s’opposer farouchement dans une activité politique intense. Rédigée en moins d’un an, la Constitution du 2 avril 1976 permet la mise en place des institutions démocratiques dans les délais prévus. Les élections législatives – remportées par le Parti socialiste – et présidentielle sont organisées sous la surveillance du Conseil de la révolution, émanation du MFA. L’indépendance des colonies africaines (Angola, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Sao Tomé et Principe) interviendra en 1975, après 13 années de guerre, 8 000 morts et plus de 20 000 blessés. Seul restera à régler le cas du Timor oriental, envahi en 1975 par l’Indonésie et annexé sans l’aval de l’Onu. Les dirigeants prennent conscience de la très grave crise économique, mais le troisième «D» (développer) ne débutera véritablement qu’avec l’adhésion à la CEE, objectif principal de la politique étrangère de Mario Soares: il signe à Dublin en 1984 le «constat d’accord» confirmant l’irréversibilité du processus d’adhésion. Considéré un bon élève de Bruxelles pendant les deux gouvernements libéraux d’Anibal Cavaco Silva, le Portugal gagne en 1998, à nouveau sous un gouvernement socialiste, celui d’Antonio Guterres, le défi d’intégrer le groupe des 11 pays de la monnaie unique.
Le Portugal célèbre dimanche la fête de la Liberté en marquant le 25e anniversaire de la «Révolution des Œillets» qui mit fin, le 25 avril 1974, à plus de 40 ans de dictature salazariste. Le temps d’une journée, les œillets rouges — qui ornèrent le canon des fusils et les blindés déployés dans la capitale aux mains des jeunes capitaines — seront de retour. Arborés par la...