Actualités - CHRONOLOGIE
L'espace aérien roumain désormais ouvert aux avions alliés Bucarest soutient l'Otan en dépit du risque d'être entraîné dans le conflit
le 24 avril 1999 à 00h00
Le Parlement roumain a voté jeudi à une large majorité en faveur de l’accès de l’Otan à l’espace aérien national, malgré les craintes de nombreux parlementaires que Bucarest ne soit à long terme entraîné dans une guerre fratricide en Yougoslavie. «Avec l’ouverture de l’espace aérien à l’Otan, nos relations avec la Yougoslavie se détérioreront, et si le conflit s’étend à l’axe Moscou-Minsk, nous pourrons nous attendre à des représailles militaires et économiques», a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères Teodor Melescanu, aujourd’hui dans l’opposition. Ce point de vue est partagé par d’autres élus, qui ont exigé des «garanties fermes de la part de l’Otan, durant le conflit, mais également jusqu’au moment de l’intégration de la Roumanie dans l’Alliance». «Depuis 300 ans, les dangers pour la Roumanie sont venus de son voisin de l’Est (la Russie). Seule l’admission dans l’Otan pourra nous mettre à l’abri contre ce risque», a déclaré le député chrétien-démocrate Iftene Pop (coalition au pouvoir). «L’Otan est prête à conclure des arrangements avec tous les pays partenaires et voisins de la Yougoslavie, susceptibles de garantir leur sécurité et de renforcer les liens avec l’Alliance», a assuré l’ambassadeur roumain auprès de l’Otan, Lazar Comanescu. Le chef d’État-major Constantin Degeratu a pour sa part fait valoir que l’ouverture de l’espace aérien à l’Otan ne perturberait pas le trafic militaire et civil roumain et ne poserait aucun risque à la sécurité du pays. Le Parti de la démocratie sociale (PDSR, opposition), dont les élus se sont abstenus de voter, a pour sa part estimé qu’une «autorisation de survol par l’Otan enfreindrait le traité d’amitié avec la RFY et rendrait la Roumanie vulnérable dans des situations similaires». L’ancien président Ion Iliescu, qui dirige le PDSR, avait signé en mai 1996 un controversé «traité d’amitié, de bon voisinage et de collaboration avec la RFY». Ce texte prévoit notamment l’engagement des deux parties à ne pas permettre l’utilisation de leur territoire par un État tiers pour commettre un acte d’agression contre l’une d’entre elles et de ne pas octroyer d’aide à un État tiers pour commettre une telle agression. Belgrade avait mis en garde mercredi la Roumanie contre l’ouverture de son espace aérien aux avions de l’Otan, estimant qu’une telle décision serait une «violation flagrante» du traité bilatéral et mettrait en cause «l’amitié traditionnelle entre les deux peuples». Bucarest a cependant fait savoir qu’il ne considérait pas l’intervention de l’Otan contre la RFY comme un «acte d’agression, tant que les Nations unies ne l’ont pas qualifiée comme tel». «Nous sympathisons avec les Serbes, mais qui peut demander aux Roumains de faire pour leurs voisins plus que n’ont fait les Russes, leurs grands frères?», s’est interrogé le président du Parti d’extrême droite Romania Mare, Corneliu Vadim Tudor, qui avait jusqu’ici adopté une position farouchement anti-Otan et pro-serbe. Une partie des parlementaires a également réclamé une aide financière accrue de la part de l’Occident, pour compenser les «lourdes pertes» subies par leur pays en raison des conflits successifs dans lesquels a été impliquée la Yougoslavie. La demande de l’Alliance nord atlantique avait auparavant reçu un avis favorable du Conseil suprême de Défense, présidé par le chef de l’État Emil Constantinescu, ainsi que du gouvernement. Le Parlement avait été saisi d’une demande similaire de la part de l’Otan en octobre, mais avait alors autorisé, à l’issue de vifs débats, un accès limité aux «situations d’urgence et imprévues» de son espace aérien.
Le Parlement roumain a voté jeudi à une large majorité en faveur de l’accès de l’Otan à l’espace aérien national, malgré les craintes de nombreux parlementaires que Bucarest ne soit à long terme entraîné dans une guerre fratricide en Yougoslavie. «Avec l’ouverture de l’espace aérien à l’Otan, nos relations avec la Yougoslavie se détérioreront, et si le conflit...
Les plus commentés
Comment les Arabes peuvent-ils dire non à Trump ?
La survie politique, nouvelle priorité du Hezbollah
Washington s’opposerait à un (nouveau) délai pour le retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud