Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les agences de l'Onu dressent le bilan humanitaire du conflit Pour les réfugiés , le pire reste à venir

Le pire est peut-être à venir pour les réfugiés et déplacés du Kosovo, un mois après le début de frappes aériennes qui avaient débouché initialement sur un chaos humanitaire, déclarent les agences de l’Onu. Mais, surprises par l’ampleur de l’exode au début, les organisations d’aide et la communauté internationale sont mieux préparées aujourd’hui à faire face à un gigantesque défi logistique et politique. Et personne ne parle à ce stade de catastrophe humanitaire malgré la fuite de centaines de milliers d’Albanais du Kosovo. «Cela risque d’empirer avant de s’améliorer. Nous avons encore une situation difficile sur le plan politique en Macédoine et au Monténégro et une situation de logistique difficile en Albanie», a déclaré Kris Janowski, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés (HCR), l’organisation responsable de la gestion de la crise pour l’Onu. Plus de 600 000 personnes ont aujourd’hui fui le Kosovo, un tiers de la population albanaise estimée. La majorité, 420 000, ont été chassées, par la force, depuis le début des raids de l’Otan le mois dernier. Des centaines de milliers d’autres pourraient suivre avec la continuation de l’épuration ethnique. «Mais nous refusons catégoriquement que les frappes de l’Otan servent de justification à l’expulsion de la population albanaise», dit M. Janowski. On oublie, souligne le HCR, que 170 000 Kosovars avaient déjà fui dans l’année ayant précédé l’intervention de l’Otan et que 260 000 personnes étaient alors déplacées à l’intérieur du Kosovo. Sur le fond, l’intervention de l’Otan a un coût humain mais est justifiée, affirment des responsables humanitaires. «Milosevic a noyé les Balkans dans le sang. Il devait être stoppé. C’est très chaotique mais, à long terme, cela créera probablement une situation où les gens retourneront au Kosovo», selon une source qui a demandé l’anonymat. «Espérer un résultat d’un mois de bombardements limités est infantile et naïf», ajoute-t-on. Même si le HCR et la communauté internationale, initialement surpris par la brutalité de Belgrade, ont été débordés, les humanitaires refusent de parler de désastre. L’exemple rwandais «Au Kivu, il y a eu des dizaines de milliers de morts parmi les réfugiés du Rwanda. Pour l’instant, nous n’avons pas de catastrophe semblable en termes de mortalité», dit Jean-Hervé Bradol, directeur de la communication de Médecins sans frontières (MSF). Les défis humanitaires qui attendent la communauté internationale restent considérables. «Le principal souci est la population encore au Kosovo, jusqu’à 800 000 personnes, privée d’aide internationale, prise au piège dans un pays dévasté et dont des pans entiers sont livrés à des militaires et paramilitaires assoiffés de vengance», dit M. Janowski du HCR. Sur le front des réfugiés qui ont pu sortir du Kosovo, la situation est jugée difficile mais gérable. Le fragile équilibre de l’Albanie (360 000 réfugiés), de la Macédoine (132 000) et du Monténégro (70 000) a été ébranlé par l’afflux soudain. Mais la machine de l’aide internationale s’est mise en branle et fonctionne beaucoup mieux après un mois de conflit. «L’effet de surprise a disparu», dit M. Janowski. Le plan des humanitaires pour contenir l’instabilité est de soulager les pays d’accueil de la région par le transfert de dizaines de milliers de réfugiés vers l’Europe de l’Ouest et une aide rapide à ceux restés sur place. À plus long terme, les humanitaires reconnaissent que l’intervention alliée a bouleversé le schéma initial de retour des réfugiés après une fin de conflit. Un simple retrait des troupes serbes dans leurs casernes au Kosovo n’est plus pensable, dit le HCR. «Il faut une évacuation complète et une forte présence internationale» dans la province, explique Kris Janowski.
Le pire est peut-être à venir pour les réfugiés et déplacés du Kosovo, un mois après le début de frappes aériennes qui avaient débouché initialement sur un chaos humanitaire, déclarent les agences de l’Onu. Mais, surprises par l’ampleur de l’exode au début, les organisations d’aide et la communauté internationale sont mieux préparées aujourd’hui à faire face à un...