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Actualités - CHRONOLOGIE

TÉlÉCOMMUNICATIONS - À Rome , actionnaires et autorités manifestent de fortes réserves Les noces germano-italiennes menacées avant d'avoir été consommées

Les noces annoncées de Deutsche Telekom et Telecom Italia risquent d’être rompues sans même avoir été consommées en raison notamment des doutes des actionnaires italiens sur l’opportunité de cette union, estimaient vendredi des experts. «Nous nous demandons vraiment si Telecom Italia parviendra à recevoir l’approbation nécessaire de 90 % de ses actionnaires sur la fusion avec l’opérateur allemand», a indiqué Holger Grave, analyste à la banque West LB. L’offre d’Olivetti a tout de même de quoi les séduire, renchérissait son confrère Michael Schatzmeister, de la BHF Bank. L’opérateur italien privé veut lancer une offre publique d’achat (OPA) hostile sur Telecom Italia dès le 30 avril. Il propose de payer 11,50 euros chaque action de l’ancien tenant du monopole italien. Actuellement, le titre de Telecom Italia est à environ 9,9 euros. «La question est de savoir si les actionnaires (de Telecom Italia) ne préféreront pas empocher la plus-value, plutôt que d’attendre pendant plusieurs années les effets de synergies de l’union avec Deutsche Telekom», souligne M. Schatzmeister. Dans le cas d’une fusion des groupes italien et allemand, qui doit s’exercer par le biais d’une offre publique d’échange (OPE), les actionnaires ne reçoivent rien en espèces. Dans le nouveau groupe d’une capitalisation boursière de 162 milliards d’euros, les propriétaires de Deutsche Telekom auront initialement 56 % du nouveau groupe et ceux de Telecom Italia détiendront le reste, selon des données provisoires livrées jeudi par les deux géants des télécoms. Autre obstacle à cette union, qui créerait le 2e opérateur au monde derrière le japonais NTT avec un chiffre d’affaires 59,2 milliards d’euros en 1998: la question politique. Le gouvernement italien semblait toujours un peu perplexe sur la part de l’État allemand dans Deutsche Telekom (72%) et l’usage qu’il est susceptible d’en faire. L’État italien ne possède plus que 3,4 % des actions de Telecom Italia, mais dispose d’une golden share qui lui donne la possibilité de s’opposer à la fusion. Le ministère allemand des Finances s’est employé à le rassurer mercredi en promettant qu’il n’interviendrait pas dans la gestion du nouveau groupe. En revanche, il a refusé de donner une date sur son désengagement, qui selon la loi ne peut commencer avant l’an 2000. Vendredi, un porte-parole du ministère, Sabine Mondorf, continuait de répéter la position allemande: Bonn a «l’intention de réduire et vendre ses parts dans le temps correspondant à sa politique de privatisation, aussitôt que possible et si les conditions du marché le permettent». Mme Mondorf a précisé que «pour l’instant le ministère allemand des Finances n’avait pas reçu de lettre de Rome» lui demandant d’être plus clair. Torsten Albig, autre porte-parole, a déclaré un peu plus tard dans la matinée qu’«aucune rencontre entre Rome et Bonn n’était prévue pour l’instant à ce sujet». Cette fusion, «avec encore mille questions en suspens» comme se plaisait à l’écrire le quoditien allemand Sueddeutsche Zeitung, doit aussi pour être effective recevoir l’approbation de Bruxelles. Et même si cela marche, cela risque de prendre des mois, soulignent les experts.
Les noces annoncées de Deutsche Telekom et Telecom Italia risquent d’être rompues sans même avoir été consommées en raison notamment des doutes des actionnaires italiens sur l’opportunité de cette union, estimaient vendredi des experts. «Nous nous demandons vraiment si Telecom Italia parviendra à recevoir l’approbation nécessaire de 90 % de ses actionnaires sur la fusion avec...