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Actualités - REPORTAGES

PROMENADES: De Beit - Méry à Mrouj , des localités qui ont conservé leur cachet Paysages verts , vestiges et anciennes demeures au Metn

À quelques kilomètres de Beyrouth, une dizaine de villages présentant un cachet particulier s’étalent sur les hauteurs de la montagne boisée du Metn-Nord. Ces localités offrent au visiteur un magnifique panorama de la capitale, un air frais à longueur d’année, des paysages verts et un passé surgissant des demeures anciennes et des sites qui ornent la région. Le circuit choisi lors de cette promenade va de Beït-Méry à Mrouj. Cet ensemble de localités revêt un intérêt certain du fait que chacun des villages a gardé une identité propre. Beït-Méry est le premier village sur le circuit. Dressé sur un promontoire, il surplombe la vallée de Nahr Beyrouth. C’est une station estivale très prisée, qui diffère des autres villages par ses vestiges archéologiques considérés parmi les plus importants au Liban. Situées à Deir el-Qalaa, ces ruines comprennent un couvent maronite du XVIIIe siècle, des temples romains, une église byzantine et des thermes. Ce lieu de culte vénéré depuis l’Antiquité occupe le plus haut point du site. Couvents, temples romains et sanctuaire phénicien s’étalent au même endroit. Baal Marqod et Jupiter y ont été vénérés, à des périodes différentes. Les murs de fondation et les grandes colonnes du temple romain chapeautent le tout. La grandeur des pierres de la première assise encore existante et les gigantesques colonnes, d’un diamètre de 1,62 mètre, rappellent les temples de Baalbeck. Quant au couvent, il a été construit à même le temple, occupant ainsi le plus beau point du site. Les vestiges ne se limitent pas à ces monuments. Au bas de la colline, un ensemble cultuel composé de petits temples, dont l’un est dédié à Junon, a été mis au jour. Actuellement, ces temples sont dissimulés par l’herbe, mais le fronton et les murs latéraux demeurent distincts. Des ruines pour caserne Face à ces vestiges, les restes d’une église byzantine datant du Ve siècle, dont le sol est orné de mosaïques à motifs géométriques, sont visibles entre les pins. À proximité, des thermes et un autel romain longent la route. Il est toutefois impossible de s’approcher de ces monuments. Et pour cause : ces locaux, qui datent de 1500 ans, servent de caserne aux forces syriennes. Ainsi, à même la mosaïque, une tente est dressée. Quant à l’espace entre les murs de fondation, il sert de chambres à coucher aux soldats ! Simple réutilisation du site… Mais les vestiges auxquels le public peut encore accéder valent le déplacement. L’herbe qui pousse entre les pierres leur confère un charme particulier et les énormes postes émetteurs érigés dans le secteur sont en continuité avec la grandeur des assises et des colonnes. Il reste qu’à Beït-Méry, la promenade ne se limite pas à Deir el-Qalaa. Les vieilles demeures du village, datant du siècle dernier, témoignent de la richesse architecturale de la localité. Les arcades des fenêtres et les linteaux des portes reflètent une finesse d’art et une grande maîtrise de la taille de la pierre. Quelques anciennes demeures tombent en ruines et ont perdu leurs tuiles avec le temps ou durant la guerre, mais elles pourraient être bientôt restaurées. Broummana comporte, elle aussi, tout un quartier de vieilles demeures construites sur le plus haut point de la colline. Il y a plus d’un siècle, cette localité était la résidence des émirs Abillama, caïmacams du pays chrétien. Leur palais acheté par les Filles de la Charité a été transformé en orphelinat. Aujourd’hui, c’est la maison Saint-Vincent de Paul surplombant la plus importante station estivale des environs de Beyrouth (Broummana). Cette localité est construite sur un site idéal, au haut de la colline. De plus, elle offre une double vue sur les deux vallées qui l’entourent. Les bois de pins parasols se remarquent encore entre ses maisons luxueuses. Broummana répond à toutes les exigences des touristes : hôtels, restaurants, cafés -trottoirs, boutiques… Il est vivement conseillé de circuler entre Beït-Méry et Broummana dans l’après-midi, de façon à profiter du coucher du soleil sur le site en sirotant un jus ou après une pause-déjeuner dans les restaurants chics, un peu plus loin. Plus de vert et moins de maisons Dans le prolongement de Broummana, Baabdate s’inscrit dans la même tradition que ses deux localités voisines. C’est un autre centre touristique et le terminus des transports publics. Pour ces autobus, les tarifs sont réduits et leur nombre raccourcit l’attente. Une fois traversés ces centres de villégiature, le paysage change d’aspect. Les maisons cèdent la place à des projets de résidences, et le bois reprend le dessus. Alors le vert enivre l’œil, le silence repose les nerfs, l’air pur et léger emporte les soucis. Cet agréable paysage continue tout au long des autres villages, où le regard ne sera gêné que par les maisons détruites durant la guerre et qui attendent toujours d’être reconstruites. Leur nombre est important, et elles sont désertées. Ce cas est particulièrement perceptible au Bois de Boulogne où les belles demeures abîmées servent de caserne ou tombent en ruines. Pour voir renaître cette région et sa période de gloire, il faut du temps. Car il est évident que la beauté du paysage ne laisse pas les entrepreneurs indifférents.
À quelques kilomètres de Beyrouth, une dizaine de villages présentant un cachet particulier s’étalent sur les hauteurs de la montagne boisée du Metn-Nord. Ces localités offrent au visiteur un magnifique panorama de la capitale, un air frais à longueur d’année, des paysages verts et un passé surgissant des demeures anciennes et des sites qui ornent la région. Le circuit choisi lors...