Actualités - CHRONOLOGIE
Inde - Sonia Gandhi ne parvient pas à former un gouvernement La crise politique s'installe, l'incertitude reste totale
le 23 avril 1999 à 00h00
Une incertitude totale régnait en Inde jeudi au sixième jour de crise politique, le Parti du Congrès de Sonia Gandhi qui prétend remplacer les nationalistes hindous au pouvoir, n’ayant toujours pas réussi à obtenir le soutien nécessaire à un gouvernement. Mme Gandhi, 52 ans, présidente du Congrès, avait assuré mercredi au président de la République K.R. Narayanan que son parti n’avait besoin que de deux jours pour former un gouvernement minoritaire soutenu «de l’extérieur» par d’autres formations. Mais plusieurs partis centristes et régionaux ont rejeté la solution d’un gouvernement minoritaire du Congrès. Le parti de la «dynastie» Nehru-Gandhi, qui tente de retrouver son lustre d’antan et le pouvoir perdu en 1996, a maintenu cette exigence et l’impasse semblait totale. Le chef de l’État poursuivait ses consultations. S’il n’a pas l’assurance d’une majorité stable, il pourrait, pour tenter de mettre fin à l’instabilité, décider de législatives avant l’échéance de 2003, qui seraient les troisièmes élections générales depuis 1996. Le porte-parole du Congrès, Arjun Singh, s’est dit confiant que «le bon sens» prévaudrait et qu’un accord pourrait être trouvé entre les partis opposés aux nationalistes hindous dont la coalition a chuté samedi dernier. «Il y aura un gouvernement Congrès, tout sera clair demain (vendredi)», a-t-il assuré. Mais un stratège du parti a indiqué que «la situation n’est pas bonne». Soucieux de ne pas faire durer l’instabilité, M. Narayanan a exigé que le Congrès - qui n’a que 140 députés sur les 545 à la Chambre - lui prouve qu’il aurait une majorité stable avec des lettres signées des partis qui le soutiendraient. Mme Gandhi avait affirmé avec confiance à M. Narayanan qu’elle disposait du soutien d’au moins 272 parlementaires - soit la moitié de la Chambre, compte non tenu du président de l’Assemblée. Cette prétention a été tournée en ridicule par la coalition sortante, qui a rappelé avec ironie qu’un des dirigeants de l’opposition avait promis un gouvernement «dans les cinq minutes» suivant la chute de celui dirigé par le Parti indien du peuple (BJP). Le BJP du Premier ministre sortant Atal Behari Vajpayee - qui reste la principale force du pays avec 182 députés - a présenté au chef de l’État les preuves écrites qu’il dispose au total du soutien de 270 parlementaires. Il estime qu’il doit être rappelé au pouvoir si le Congrès ne parvient pas à prouver qu’il aura une majorité stable. Mais, selon la presse, M. Narayanan estime que la Constitution ne permet pas de rappeler un gouvernement battu lors d’un vote à la Chambre avec le même Premier ministre. M. Vajpayee, 72 ans, avait démissionné samedi après que sa coalition vieille de 13 mois eut été mise en minorité d’une voix lors d’un vote de confiance. Selon la Constitution, il appartient à la deuxième force politique, en l’occurrence le Congrès, de tenter de former un gouvernement de rechange, qui serait le sixième depuis 1996. Mais un parti socialiste disposant de 20 sièges, qui avait voté la défiance aux nationalistes hindous aux côtés du Congrès, s’est opposé à ce que celui-ci forme un gouvernement minoritaire et a proposé une coalition dirigée par le principal dirigeant communiste, Jyoti Basu, 84 ans, chef de l’État du Bengale occidental. Pour ajouter à la confusion, M. Basu a affirmé qu’il n’en était pas question et les communistes ont redit leur soutien au Congrès. Celui-ci a affirmé que seules deux solutions étaient possibles: un gouvernement Congrès ou des élections. Au plus profond de la crise politique, tous les partis ont cependant approuvé jeudi, dans un rare geste d’unité, le budget 1999-2000, afin d’éviter une crise fiscale.
Une incertitude totale régnait en Inde jeudi au sixième jour de crise politique, le Parti du Congrès de Sonia Gandhi qui prétend remplacer les nationalistes hindous au pouvoir, n’ayant toujours pas réussi à obtenir le soutien nécessaire à un gouvernement. Mme Gandhi, 52 ans, présidente du Congrès, avait assuré mercredi au président de la République K.R. Narayanan que son parti...
Les plus commentés
La famille d’un Libanais juif, enlevé en 1984, en appelle à Israël pour connaître son sort
« Tout ça en une journée de travail » : une photo de Morgan Ortagus tenant une roquette fait le buzz
Trump s'engage à « acheter et posséder » la bande de Gaza