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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Otan fête aujourd'hui ses cinquante ans sur fond de guerre aux Balkans Un anniversaire accaparé par le conflit du Kosovo (photo)

Les 19 pays membres de l’Alliance atlantique se retrouvent aujourd’hui à Washington pour un sommet où les discussions théoriques sur l’Otan du 21e siècle seront éclipsées par la réalité de la guerre en Yougoslavie. Le sommet débutera vendredi matin par un conseil de guerre de trois heures entre les 19 dirigeants. Le président français Jacques Chirac a annoncé mercredi soir qu’il plaiderait pour une intensification des frappes. Les Alliés seront rejoints dimanche par leurs 25 partenaires de l’Europe centrale et de l’Est. Dimanche matin, ils discuteront du Kosovo avec les sept pays voisins de la République fédérale de Yougoslavie (RFY): Croatie, Bosnie, Macédoine, Albanie, Slovénie, Roumanie et Bulgarie. Dans sa guerre contre Belgrade, l’Otan met de plus en plus à contribution ses nouveaux adhérents (Hongrie, Pologne, République tchèque) et les voisins de la RFY, dont certains sont candidats à l’adhésion. La Bulgarie et la Roumanie ont ainsi accepté de prêter leur espace aérien aux bombardiers alliés. Furieuse de voir ses trois anciens satellites rejoindre l’Otan et son allié serbe bombardé, la Russie, qui a rompu toutes ses relations avec l’Otan depuis le début des frappes, a dit ne pas souhaiter envoyer de représentant à Washington. Le débat sur une intervention terrestre, qui couvait depuis des semaines malgré les démentis officiels, vient d’émerger au grand jour. Londres a confirmé mercredi que l’envoi de troupes terrestres au Kosovo avant même un accord de paix avec Belgrade «fera partie des options discutées» à Washington. Le secrétaire général de l’Otan, Javier Solana, a autorisé le commandement militaire à revoir et mettre à jour ses plans pour y inclure une possible intervention terrestre au Kosovo, rapporte jeudi le Washington Post. Les experts estiment qu’il faudrait au moins 100 000 hommes pour entrer en force au Kosovo. La Maison-Blanche s’est dite prête mercredi à mettre à jour les plans alliés sur un déploiement terrestre si l’Otan le souhaite. Les opinions publiques ne semblent craindre autant cette perspective. Près de deux Français su r trois (63%) y sont «plutôt favorables» si les frappes aériennes se révélaient insuffisantes, selon un sondage. L’idée d’imposer à Belgrade un embargo pétrolier fait son chemin. Les quinze pays de l’Union européenne ont donné mercredi leur accord de principe. Les États-Unis vont jusqu’à envisager de fouiller les bateaux soupçonnés de livrer du pétrole dans les ports du Monténégro. Les dirigeants de l’Otan prépareront aussi l’après-guerre : la reconstruction du Kosovo et une aide économique pour récompenser l’Albanie et la Macédoine de leur soutien. Bill Clinton soumettra aux Européens une «Initiative pour l’Europe du Sud-Est», sorte de plan Marshall pour les Balkans, en espérant qu’ils en financeront la majeure partie. Les discussions sur l’avenir de l’Otan, en quête d’un nouveau rôle après la disparition de la menace soviétique, ne seront pas oubliées. Mais pour préserver leur cohésion, les Alliés devraient rester vagues sur les nouvelles missions de l’Otan et sur la nécessité ou non d’un mandat préalable de l’Onu. Washington veut faire du Kosovo, où l’Otan est intervenue de sa propre initiative, un précédent. La France, l’Allemagne ou l’Italie ne veulent pas que l’Alliance puisse à sa guise faire le gendarme en Europe, voire dans le monde. Ce sommet coïncide avec le 50e anniversaire de l’Otan. Il aurait dû être l’occasion pour les Alliés de se féliciter mutuellement d’avoir gagné la guerre froide et d’avoir étendu l’Otan vers l’Est. Le Kosovo a mis une sourdine aux réjouissances. Un survol de Washington par des avions militaires a été annulé. Les 800 invités au dîner officiel de vendredi soir à la Maison-Blanche ont remisé leurs smokings et robes longues, jugés trop frivoles. Ce rassemblement de 1 700 dignitaires est le plus grand jamais organisé à Washington. Le quartier entourant la Maison-Blanche a été transformé en camp retranché. Ce cauchemar logistique fera quand même des heureux : les enfants des écoles et les fonctionnaires fédéraux, qui auront congé vendredi.
Les 19 pays membres de l’Alliance atlantique se retrouvent aujourd’hui à Washington pour un sommet où les discussions théoriques sur l’Otan du 21e siècle seront éclipsées par la réalité de la guerre en Yougoslavie. Le sommet débutera vendredi matin par un conseil de guerre de trois heures entre les 19 dirigeants. Le président français Jacques Chirac a annoncé mercredi soir...