Actualités - CHRONOLOGIE
Les habitants de Belgrade n'ont pas envie de mourir pour le Kosovo En cas d'offensive terrestre, les serbes fuiraient, affirme un ministre macédonien
le 23 avril 1999 à 00h00
Les Serbes n’ont pas envie de mourir pour le Kosovo et s’en retireraient immédiatement si l’Otan déclenchait une offensive terrestre, a estimé jeudi le ministre de l’Information macédonien Rexhep Zllatku, un Albanais de souche. «Une guerre sans que du sang soit versé n’existe pas» mais «si l’offensive terrestre devait commencer au Kosovo, mon avis personnel est qu’immédiatement l’armée yougoslave se retirerait», a-t-il dit. «Il n’est pas croyable que le peuple serbe veuille la guerre. C’est la propagande de Belgrade qui veut le faire croire. Les citoyens de Belgrade n’ont pas envie de mourir pour le Kosovo», a ajouté le ministre. Pour M. Zllatku, «la Serbie n’a pas besoin du Kosovo. C’est (le président yougoslave Slobodan) Milosevic qui a besoin du Kosovo pour garder son pouvoir, car il a perdu toutes les autres batailles», a-t-il encore expliqué. «En ce qui me concerne, je n’ai pas de doute sur le fait que si l’offensive terrestre devait commencer, ils partiraient en toute hâte, tout de suite», a souligné le ministre. De l’avis du ministre, une telle offensive terrestre se déroulerait «nécessairement à partir de trois fronts, peut-être cinq fronts» différents car «il est bien clair que les soldats de l’Otan ne peuvent surgir de sous la terre !». La Macédoine a jusque-là toujours refusé que son sol puisse être utilisé pour une offensive terrestre. Elle refuse aussi que les avions de l’Otan utilisent son espace aérien pour bombarder la Yougoslavie. Le ministre n’a pas voulu dire si son pays changerait d’avis sur ce sujet, mais il admet que l’Otan «puisse se trouver en situation où elle ne pourrait pas remplir ses engagements» vis-à-vis de la Macédoine. «Si tel était le cas, il faudrait que cela soit fait de façon correcte, en respectant les intérêts de la Macédoine», explique M. Zllatku, car «un jour, l’Otan va de toutes façons se retirer d’ici, et nous, nous resterons, avec les mêmes voisins». «Les atrocités commises par les forces serbes au Kosovo dépassent l’imagination», affirme encore le ministre de l’Information sur la foi de témoignages qu’il a lui-même recueillis auprès de réfugiés. «Il n’y a que les nazis SS qui aient été capables de cela, c’est pourquoi il faut tout faire pour que cette épuration ethnique se termine au plus vite. Il y a, au Kosovo, des actes de barbarie les pires de l’histoire», dit M. Zllatku. Le ministre a insisté sur l’urgence d’une aide massive des pays occidentaux à son pays. Il s’agit de leur part «d’un devoir moral» envers un petit pays de 2,2 millions d’habitants, dont un quart ou un tiers de la population est albanaise et qui se trouve pris malgré lui dans une tempête qu’il n’a en rien provoquée. «Au début, il y a eu beaucoup de promesses et de déclarations mais l’aide est finalement arrivée avec du retard», dit-il. Le gouvernement macédonien parvient néanmoins à garder la tête froide devant cette crise, selon lui. «Il y a certainement le risque que la guerre s’étende à la Macédoine. Ce danger existe et il ne faut pas le négliger, mais je pense que l’on n’en arrivera pas là», les autorités de Skopje pouvant compter sur l’aide de l’Otan pour garantir sa sécurité, a-t-il dit.
Les Serbes n’ont pas envie de mourir pour le Kosovo et s’en retireraient immédiatement si l’Otan déclenchait une offensive terrestre, a estimé jeudi le ministre de l’Information macédonien Rexhep Zllatku, un Albanais de souche. «Une guerre sans que du sang soit versé n’existe pas» mais «si l’offensive terrestre devait commencer au Kosovo, mon avis personnel est...
Les plus commentés
Qui sont les ministres du gouvernement de Nawaf Salam ?
À Beyrouth, Morgan Ortagus inaugure l’ère américaine
La famille d’un Libanais juif, enlevé en 1984, en appelle à Israël pour connaître son sort