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Actualités - CHRONOLOGIE

Les sorties de la semaine Mel Gibson et Catherine Deneuve en tête d'affiche (photo)

La rencontre n’est peut-être pas symbolique – n’exagérons rien – mais elle est tout de même significative. D’un côté, Mel Gibson qui mène un film d’action «made in Hollywood» comme on en a vu des centaines, mais qui va rameuter la foule («Payback», de Brian Helgeland), de l’autre, Catherine Deneuve dans un film français («Place Vendôme», de Nicole Garcia) à l’intrigue complexe, dans une mise en scène sophistiquée. Autrement dit, succès assuré pour le premier, échec incontournable pour le second. C’est ainsi. Par ailleurs, on signale quelques sorties «diverses»: «A Night at the Roxbury» et «Permanent Midnight» – films dont se charge – mission ingrate! – Raya Abi Rached (en plus du standard «Payback»). En attendant de voir, la semaine prochaine – sauf imprévu – «Patch Adams» (Tom Shadyac), «Une chance sur deux» (Patrice Leconte) et «8 m/m» (Goel Schumacher). Ouverture du cinéma Europa: le 3 mai. Diamants en eaux troubles Place Vendôme, de Nicole Garcia Paris, quartiers chics. Place Vendôme, écrin de la capitale, boutiques de luxe, quartier général de la joaillerie de haut vol (sans perfide jeu de mots, cela viendra plus tard). L’éclat des diamants masque intrigues et trafics divers: des pierres précieuses, il en vient de partout dans le monde et l’on voit même une mafia russe jouer sa partie dans ce jeu dangereux. On voyage à Londres (où siège la toujours prestigieuse De Beers), à Amsterdam (vieux quartier des diamantaires, qui font tout sauf quartier), au hasard de palaces à multiples étoiles ou d’hôtels souvent bien plus modestes. On achète, on échange, on vend. Comme dans tout autre business, sauf que s’occuper de diamants en jette tout de même un autre... éclat. Marianne Malivert a fait partie de cet univers aux reflets illusoires. Courtière en diamants et autres pierres recherchées, elle connaissait – on croyait connaître – tous les tours et détours de ce milieu fascinant, mais dangereux – froid jusqu’à en être implacable. Déçue dans sa vie amoureuse, lassée aussi, peut-être, elle cherche depuis longtemps un vain refuge dans l’alcool, passant d’une maison «de repos» à l’autre. La mort de son mari – suicide maquillé en accident – va l’acculer au désarroi. La situation financière de Malivert était instable, de plus en plus proche de la faillite. Et il y a ces sept diamants d’une magnificence rare, découverts dans un coffre secret du disparu... Dès lors, toute l’intrigue va s’ordonner, tourner autour de ces pierres convoitées – brillants symboles s’il en fut – dont Marianne s’emploie à rechercher l’origine exacte, et qu’elle va essayer de vendre. Des hommes vont tenter leur chance auprès de cette femme esseulée, mais toujours désirable, et, parmi eux, un ex-amant de Marianne, Battistelli, au rôle louche. Mais tout le monde trahit tout le monde... La mise en scène de Nicole Garcia, étonnante de fluidité feutrée, sert fort bien le propos du film et le déroulement de cette intrigue (trop?) complexe. S’il est un reproche à adresser à Place Vendôme, il se situe au niveau du scénario. Il aurait fallu mieux situer les personnages – on se perd un peu dans le sombre réseau de leurs relations et/ou de leurs rapports plus ou moins secrets –, élaguer et donner ainsi un film plus resserré, plus contracté, dont l’impact aurait été plus net, plus efficace. En tout cas, le travail de Nicole Garcia sur la direction d’acteurs est remarquable. Même dans les «Cahiers du Cinéma» – par ailleurs réservés quant au film – on le reconnaît : «le regard de Nicole Garcia sur les acteurs/personnages dont elle fait le centre de son travail de cinéaste (ici, Catherine Deneuve) est décidément unique...». Et, en effet, comment pourrait-on prétendre remettre en question le talent de Catherine Deneuve? Nullement à son avantage – ou si peu – elle joue avec retenue (une retenue qui convainc) un rôle qui permettait toutes les outrances (éthylisme, dépressions et autres obsessions). D’où un prix d’interprétation bien mérité au dernier Festival de Venise. Il y a encore Emmanuelle Seigner et, du côté mâle, Jacques Dutronc, Jean-Pierre Bacri et Bernard Fresson, tous très bien. Nicole Garcia a déclaré avoir «voulu avant tout faire le portrait de cette femme, Marianne Malivert». Elle l’a réussi et, au-delà, elle a fait bien plus et mieux que cela. Un vrai film. [Avec une prestation remarquée de Nidal Achkar]. EMPIRE/DUNES, LA CITÉ, LA SAGESSE, St.-ÉLIE Où sont les «gentils» ? Payback, de Brian Helgeland Après une longue convalescence, Porter, un voleur professionnel, revient pour se venger de son ex-partenaire Val Resnick et de sa femme, qui non seulement l’ont trahi, mais ont dérobé son argent et tenté de le tuer. Pour arriver à ses fins, Porter ne fera pas de quartier : rien ne l’émeut, rien ne l’arrête, rien ne l’effraie ! Et puis dans ce film pas de «gentils», simplement une série de «mauvais», membres de la mafia, voleurs ou même policiers corrompus, qui jouent à qui descendra les autres le premier. En 1967, John Boorman sortait Point Blank, un film noir avec à l’affiche Lee Marvin et Angie Dickinson. En 1999, Brian Helgeland récidive et nous sort Payback... le remake de Point Blank. Nous n’irons plus jusqu’à prétendre que vous êtes surpris, actuellement au moins la moitié des films en salle sont des remakes, et croyez-nous, un bon nombre est en route. Mais Payback est loin d’être un remake bâclé. Brian Helgeland, lauréat de l’Oscar du meilleur scénario adapté l’année dernière, pour l’excellent L.A. Confidential de Curtis Hanson, signe pour son premier film une réalisation ingénieuse, maintenant le suspense de bout en bout. Pour le reste, les acteurs ont été très judicieusement choisis. Bien qu’incarnant un personnage différent, Mel Gibson reste fidèle à ses prestations dans Lethal Weapon. Peut-être qu’il a fait un film d’action de trop, mais il s’en tire toujours aussi bien. Le prochain projet de l’acteur-réalisateur est un remake du film de François Truffaut Fahrenheit 451. William Devane, Kris Kristofferson et James Coburn (récemment «Oscarisé») sont assez crédibles dans les rôles de chefs de gang. Lucy Liu (actrice d’origine asiatique qui a notamment joué dans le dernier film de Clint Eastwood True Crime) est formidable dans le rôle de Dominatrix, une prostituée sadomasochiste. À noter aussi la présence de Maria Bello, actrice montante d’Hollywood (qui figure aussi au générique de Permanent Midnight), rendue célèbre pour son rôle dans la série E.R. Malgré leur précédente collaboration pour Consiracy Theory, dont Helgeland avait écrit le scénario, Gibson et son réalisateur ne se sont pas du tout entendus lors du tournage, allant jusqu’à compromettre la sortie du film. L’avis de Gibson a bien entendu tranché. Le résultat est une bonne «comédie noire». À voir. CONCORDE, FREEWAY, LES AMBASSADES, PLANÈTE/ABRAJ/PLAZA Nuits colorées à Los Angeles A Night at the Roxbury, de John Fortenberry Après The Odd Couple et Dumb and Dumber, voici venu un nouveau couple «débile» d’Hollywood : les frères Butabi. Deux grands dadais, idiots, médiocres et répugnants au possible qui passent leurs journées à déambuler dans les rues de Los Angeles pour dépenser l’argent de leur père et qui n’ont qu’une seule chose en tête : entrer dans la meilleure boîte de nuit de Los Angeles, le «Roxbury», dans le but de faire des contacts et éventuellement d’ouvrir leur propre night-club. L’histoire est basée sur un sketch, baptisé «The Roxbury Guys» de la célèbre émission américaine Saturday Night Live, dont nous avions déjà vu des extraits au cinéma grâce à la série des Wayne’s World. Les acteurs principaux Will Ferrel (vu dans Austin Powers : International Man of Mystery) et Chris Kattan incarnent d’ailleurs les «Roxbury Guys» à la télévision. A Night at the Roxbury a beau être une comédie, nous n’avons presque pas ri. Mais il faut admettre que l’humour grotesque n’a jamais été à notre goût. Si vous avez envie de sortir d’un film avec rien dans la tête, allez-y sans hésiter. CONCORDE, PLANÈTE/ ABRAJ/ZOUK Délire continuel Permanent Midnight, de David Veloz Jerry Stahl (Ben Stiller) est un écrivain très sollicité de la télévision à Hollywood. Tout lui réussit : carrière, argent, amour (il est marié à une femme adorable jouée par Elizabeth Hurley). Seul problème : il ne peut vivre sans une seringue piquée dans ses veines. Sa descente aux enfers est sur le point de commencer. Ben Stiller (récemment vu dans Something About Mary) nous a habitués à des prestations plutôt correctes, ça devrait aussi être le cas ici. Il retrouve dans ce film sa partenaire de Reality Bites (qu’il avait également réalisé en 1995), Janeane Garofalo, elle aussi valeur sûre du cinéma. Permanent Midnight semble ressembler à toutes les comédies dramatiques sur base d’hystérie que Hollywood affectionne particulièrement en ce moment. Nous n’avons pas eu l’occasion de le vérifier! EMPIRE/DUNES/ SOFIL, ESPACE
La rencontre n’est peut-être pas symbolique – n’exagérons rien – mais elle est tout de même significative. D’un côté, Mel Gibson qui mène un film d’action «made in Hollywood» comme on en a vu des centaines, mais qui va rameuter la foule («Payback», de Brian Helgeland), de l’autre, Catherine Deneuve dans un film français («Place Vendôme», de Nicole Garcia) à...