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Actualités - CHRONOLOGIE

Turquie Le sort d'Ocalan est entre les mains des nationalistes

Le parquet a requis la peine capitale contre le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, mais la mauvaise nouvelle pour lui vient surtout de la percée des ultranationalistes au Parlement, qui auront le dernier mot s’il est condamné à mort. «Mort à Öcalan» était l’un des slogans scandés par les sympathisants du parti de l’Action nationaliste (MHP) lors de réunions électorales avant les législatives de dimanche qui ont tiré cette formation de l’ombre pour la porter à la deuxième place au Parlement. Or, c’est ce Parlement qui devra examiner la condamnation à mort d’Öcalan, si elle est prononcée à l’issue de son procès qui devrait s’ouvrir en mai, et donner ou non son feu vert à son exécution. Depuis la fondation de la République de Turquie, 415 condamnés à mort ont été exécutés, mais pas un seul depuis 1984. Quarante-deux peines capitales prononcées depuis lors se sont enlisées au Parlement, qui a imposé de facto une suspension des exécutions en retenant son approbation. Mais les députés pourraient avoir un autre sentiment dans le cas d’Öcalan, ennemi public numéro un de l’État turc, en particulier à la lumière du résultat des législatives. Le succès du MHP «augmente le risque qu’Öcalan soit pendu», souligne un diplomate européen. Le Premier ministre Bulent Ecevit, grand vainqueur des élections de dimanche, est l’un des rares hommes politiques turcs opposés à la peine de mort, mais il prend toujours soin de souligner qu’il s’agit d’une opinion personnelle, et non d’une position de son parti. La proposition d’abolir la peine capitale lancée avant la capture du chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le but à l’époque d’obtenir son extradition d’Italie où il s’était réfugié, a rapidement été écartée. De nombreux hommes politiques ont alors souligné que réformer le code pénal était une chose, mais que le faire au profit d’un homme tenu par de nombreux Turcs responsable de la mort de milliers de personnes dans la lutte armée entre le PKK et l’armée turque en était une autre. Une intervention du président Suleyman Demirel a enterré la proposition. Au terme de la loi turque, la condamnation à mort du chef du PKK paraît inéluctable. L’article 125 du code pénal prévoit la peine capitale pour les atteintes à l’intégrité territoriale de l’État – une accusation difficile à réfuter après les quinze années de lutte de son parti pour la création d’un État kurde indépendant.
Le parquet a requis la peine capitale contre le chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, mais la mauvaise nouvelle pour lui vient surtout de la percée des ultranationalistes au Parlement, qui auront le dernier mot s’il est condamné à mort. «Mort à Öcalan» était l’un des slogans scandés par les sympathisants du parti de l’Action nationaliste (MHP) lors de réunions électorales avant...