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FMI - Rapport sur les perspectives de l'économie mondiale Probable atterrissage en douceur pour l'économie US
le 22 avril 1999 à 00h00
L’économie américaine, qui affiche une expansion phénoménale depuis plus de huit ans et reste le principal moteur de la croissance mondiale, devrait connaître un atterrissage en douceur, selon le Fonds monétaire international (FMI). Toutefois le Fonds n’exclut pas, dans son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, une décélération plus brutale du rythme d’activité aux États-Unis en raison notamment du danger inflationniste potentiel. L’économie américaine a fait preuve «d’une vigueur remarquable qui ne donne jusqu’à présent aucun signe d’essoufflement», constate le FMI. Le FMI prévoit ainsi une croissance du PIB de 3,3 % en 1999 contre 3,9 % en 1998 et 1997. Il a revu en hausse de 1,5 % la croissance du PIB américain pour 1999. En fait, relève l’organisation internationale, «avec une progression de 5 % de la demande intérieure en 1998, les consommateurs et les investisseurs américains ont compté pour près de la moitié de la demande (et de la croissance) mondiale l’an dernier». Le Fonds attribue la capacité des États-Unis à être le principal moteur de la croissance de la planète en partie à l’optimisme des consommateurs et des investisseurs. Le FMI cite aussi la stabilité virtuelle des prix, la faiblesse des taux d’intérêt et du chômage ainsi que l’augmentation de l’excédent du budget fédéral. L’évolution de ces paramètres témoigne de la discipline budgétaire appliquée depuis plusieurs années ainsi que de «l’habilité considérable» de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) qui a permis de parvenir à une stabilité des prix sur le moyen terme. Le dynamisme des marchés boursiers américains a également été un autre facteur de stimulation de la demande intérieure, ajoute le rapport. Le Dow Jones, le principal indicateur de tendance de Wall Street, a gagné un peu plus de 16 % en 1998 et près de 14 % depuis le début de 1999. Mais malgré ce dynamisme, qui ne donne pas encore de signe marqué d’érosion, «l’économie américaine doit ralentir», a martelé Michael Mussa, premier économiste du FMI. L’expansion économique «est de plus en plus plafonnée» par la faiblesse du taux de chômage qui, à 4,2 % – le plus bas niveau depuis 29 ans –, limite l’accroissement de la force de travail et des gains de productivité. Selon les experts du Fonds, dans de telles conditions, le potentiel de croissance de l’économie américaine se situe entre 2,25 et 2,75 %. C’est ainsi que pour 2000, le rythme de l’expansion devrait décélérer pour plafonner à 2,2 %, prédit le FMI. Outre ces limitations physiques à la croissance, le Fonds estime qu’il existe plusieurs raisons de prévoir un tassement de la demande. Après une forte diminution du taux d’épargne des ménages américains induite en partie par une forte augmentation des valeurs boursières, la progression de la consommation des ménages devra à terme converger avec celle de leur revenu. De plus, les entreprises américaines devraient aussi réajuster à la baisse le rythme de leurs investissements face au ralentissement attendu de la croissance. Étant donné l’absence de tensions inflationnistes qui pourrait contraindre la Fed à resserrer sa politique monétaire, «il semble probable que le ralentissement de la demande sera graduel et modéré», prévoit le Fonds monétaire. Mais le Fonds n’exclut pas non plus l’éventualité «d’une décélération plus brutale» du rythme d’activité «étant donné le danger potentiel de tensions inflationnistes ainsi que de signes d’autres déséquilibres insoutenables». «Sans un ralentissement du rythme d’activité à des niveaux plus soutenables, les tensions inflationnistes semblent devoir réapparaître», ce qui dans ce cas devrait conduire la Fed à resserrer sa politique monétaire, selon le Fonds. Une telle mesure combinée à la hausse probable des taux sur le marché obligataire devrait provoquer «une forte correction boursière». Une telle correction, «très concevable vu le niveau élevé de la valeur des titres relativement aux résultats financiers actuels et attendus des sociétés», «freinerait fortement la demande», prédit le FMI. Le marché boursier américain est surévalué d’au moins 20 %, a laissé entendre Michael Mussa. Même si un tel scénario paraît indésirable pour l’économie mondiale, «la Fed devra remonter ses taux sans un ralentissement suffisant de la croissance car (...) laisser des déséquilibres persister dans l’économie américaine présenterait des risques plus grands à terme pour les États-Unis et le reste du monde», avertit le FMI.
L’économie américaine, qui affiche une expansion phénoménale depuis plus de huit ans et reste le principal moteur de la croissance mondiale, devrait connaître un atterrissage en douceur, selon le Fonds monétaire international (FMI). Toutefois le Fonds n’exclut pas, dans son rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, une décélération plus brutale du rythme d’activité...
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