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Actualités - OPINION

Tribune - Quand les responsables sont des irresponsables Circulation routière et désorganisation

Sur le sujet, estime le Dr André Sacy, auteur des lignes qui suivent, il y avait des livres à écrire. Que personne ne lirait, se désolerait-on, de même que nul ou presque n’a jamais lu le Code de la route. À l’intention des automobilistes peu intéressés de savoir à quelle infraction ils doivent l’accident dont ils viennent d’être victimes. «Au Liban, il est de coutume, pour nombre de responsables, de ne voir de l’iceberg que la partie qui les intéresse, et de ne régler les problèmes qu’en fonction de leur point de vue, à coups de tranquillisants et de déclarations intempestives et inutiles. «La circulation routière fait partie de ces problèmes et les responsables (encore eux) sont souvent les plus irresponsables. On attendra la mort en série de plusieurs jeunes (de préférence de famille) pour commander, à grand renfort de conférences de presse, du matériel coûteux et inadéquat, et l’on passera sur les centaines de “chiens écrasés” anonymes (désolé pour eux) que la mort emporte chaque année sur nos routes. On édictera des lois, des réglementations, on sévira un jour ou deux (tant pis pour celui qui se fera prendre ce jour-là), et l’on réalisera ensuite l’ineptie de ces lois et l’incapacité à les appliquer (ceintures de sécurité obligatoires et pourtant inexistantes sur la moitié du parc automobile, extincteurs non normalisés et souvent vides en cas de besoin, radars pour quelles autoroutes, alcotests réglés selon quelles normes et quelle quantité dans le sang, permis de conduire et auto-écoles bidons...) «On oubliera, pour des considérations sociales (et électorales), qu’il serait bon d’exiger des freins qui freinent, des feux de stop arrières qui s’allument, des feux de signalisation et phares pour rouler la nuit, des pneumatiques qui ne sont pas lisses et qui ne se contorsionnent pas dans l’espace, des moteurs réglés pour ne pas asphyxier par des relents d’huile brûlée, d’essence et de mazout, une population déjà assez asphyxiée, une assurance obligatoire... et j’en passe. «Une occasion en or (pour qui ?) a été ratée : celle du changement des plaques minéralogiques qui aurait pu se faire sur 2 ou 3 ans, avec contrôle mécanique sérieux (pour une fois!) avant la délivrance des nouvelles plaques. Plutôt que de donner la priorité aux petits et jolis (!) numéros, on aurait fait passer les voitures aptes à rouler décemment (elles sont faites pour ça!) et petit à petit, on aurait donné aux vieux tacots le temps de se refaire une santé, ou bien l’on aurait refusé les nouvelles plaques et le permis de rouler (qui ?) aux récalcitrants. «Et si l’on continuait avec les agents de la circulation ? «Ceux-là seraient-ils uniquement utiles pour remplacer les feux de signalisation inexistants, pour ériger des barrages (cela rime avec embouteillages), contrôler quelques jeunes (de préférence filles), convoyer les hauts responsables (encore et malgré l’exemple du haut), orchestrer une foire d’empoigne à nulle autre pareille en envoyant les voitures dans les couloirs interdits, à contresens, en permettant le sens contraire dans les ronds-points conçus pour les dégager, à permettre le passage en même temps aux voitures qui viennent de tous les côtés à la fois, et à faire passer par-dessus le marché les véhicules diplomatiques, officiels, militaires ou civils du copain ou du voisin à contresens. «On pourrait discuter le temps des vies entières, incriminer des dizaines de responsables et n’aboutir à rien. Le service automobile (Mécanique), les FSI, les ministères de l’Intérieur, des Travaux publics, des Transports, des Affaires rurales, du Pétrole mais aussi les municipalités, le CDR, les grands projets (et les petits), ainsi que tous les citoyens et usagers, tout le monde est responsable, c’est vrai. «Et tant que chacun fera soit de la surenchère (les politiques), soit de la routine (les fonctionnaires de l’État), soit de l’individualisme (les usagers), rien ne changera. Seule la création d’un “Conseil supérieur interministériel de la circulation routière”, groupant tous les organismes étatiques concernés, et comprenant des membres d’ONG sensibilisées et plus ou moins actives (Croix-Rouge, ATCL et Groupements de sécurité routière bénévoles divers), pourra faire bouger le mammouth endormi. Aux organismes étatiques impliqués de mettre en état l’infrastructure des routes, de la circulation, des parkings, de la réglementation rationnelle et de son application. Aux organismes non gouvernementaux bénévoles, et donc plus motivés, d’assurer la sensibilisation et l’éducation des usagers (conférences, écoles, grand public divers). Aux organismes de communication et d’information (télés, journaux, radios) de relayer les messages. Aux usagers (et seulement alors) de s’y conformer obligatoirement, et de payer (cher) les infractions. «Peut-être qu’à ce moment, nous aurons un peu moins de morts et de blessés sur nos routes. Il n’y a pas d’autres solutions. «Reste à trouver le ou les politiciens décideurs qui voudront bien s’en faire les champions pour que circulation cesse de rimer avec désorganisation, jeu de massacre et improvisation». – PS : Les contraventions pour stationnement interdit (entre autres) sont encore à 20 000 LL seulement, même quand les véhicules contrevenants sont emmenés à la fourrière. Leur enlèvement ne coûte-t-il pas plus cher à l’État ?
Sur le sujet, estime le Dr André Sacy, auteur des lignes qui suivent, il y avait des livres à écrire. Que personne ne lirait, se désolerait-on, de même que nul ou presque n’a jamais lu le Code de la route. À l’intention des automobilistes peu intéressés de savoir à quelle infraction ils doivent l’accident dont ils viennent d’être victimes. «Au Liban, il est de coutume, pour...