Actualités - CHRONOLOGIE
Grande-Bretagne - Les extrémistes montrés du doigt après l'attentat de Brixton Les néo-nazis durcissent leurs actions
le 21 avril 1999 à 00h00
La police britannique s’efforçait mardi de vérifier la revendication de l’attentat de Brixton par un groupuscule néo-nazi, Combat 18, qui marquerait, si elle s’avérait authentique, une escalade sans précédent des actions de l’extrême droite dans le pays. «Nous ne disposons d’aucun élément pour le moment permettant d’accréditer cette revendication», a souligné le chef de la section antiterroriste de la police londonienne, Alan Fry. Toutefois, «cette piste est prise très au sérieux», a-t-il ajouté. Né vers 1992 d’une scission d’un parti d’extrême droite, le British National Party (BNP), Combat 18 est loin d’être inconnu des autorités mais il paraissait s’être récemment délité à la suite de plusieurs opérations «coups de poing» de la police. Les experts doutent que les dirigeants de ce groupuscule, qui ne comprendrait que 200 activistes, puissent avoir initié une campagne durable d’attentats contre les «minorités ethniques». Mais ils jugent très possible que des militants isolés aient pu poser la bombe remplie de trois à cinq kilos de clous de dix centimètres de longueur qui a blessé 48 personnes, dont 39 ont été hospitalisées. «Il est possible que ce soit l’œuvre d’un cinglé néo-nazi qui n’en a même pas parlé à son meilleur ami», a estimé sur la BBC-Radio l’auteur d’un ouvrage de référence sur l’extrême droite britannique, Ray Hill, en soulignant que Combat 18 a récemment développé une stratégie dite de «résistance sans chefs» favorisant de telles initiatives. Des représentants de la communauté noire du quartier de Brixton, fief de la population afro-antillaise de Londres, avaient dès dimanche avancé l’hypothèse d’un acte raciste, en réaction à la campagne sans précédent de lutte contre la xénophobie déclenchée par le gouvernement dans le pays. «Je pense qu’on s’achemine très certainement vers une affaire raciste», souligne l’un des rédacteurs en chef de la revue Searchlight, militant contre l’extrême droite, Nick Lawells. «Je ne suis toujours pas certain qu’il s’agisse de Combat 18 mais cela semble probable», relève-t-il. Le débat autour de la recrudescence de la xénophobie a été omniprésent ces derniers mois en Grande-Bretagne, à la suite de la publication d’un rapport d’enquête officiel, accablant pour la police. Ce rapport, qui a révulsé l’opinion publique, accusait les forces de l’ordre de «racisme institutionnalisé» en raison de l’incapacité des enquêteurs à faire la lumière sur le meurtre xénophobe d’un jeune Noir de 18 ans, Stephen Lawrence, poignardé en pleine rue en 1993. L’appel de revendication de l’attentat de Brixton a été donné depuis une cabine téléphonique située sur le lieu précis de l’assassinat de Stephen Lawrence. Marginal, Combat 18 n’en a pas moins dans le passé fait la preuve de sa capacité à recourir à la violence. Il avait lancé en 1997 une campagne d’intimidation contre des personnalités de couleur ou juives du monde du spectacle ou du sport, en publiant les noms et les adresses des «cibles» dans sa brochure, frappée de l’emblème du groupuscule, très proche de la croix gammée des nazis. Ses activistes auraient même planifié à l’époque des envois de colis piégés, selon la police. Plusieurs de ses membres ont été récemment condamnés par les tribunaux pour incitation à la haine raciale et deux chefs de Combat 18 purgent une peine de prison à perpétuité pour avoir assassiné un «concurrent» en 1997 dans le cadre d’un règlement de comptes interne. Très implanté dans les milieux hooligans, le mouvement est également fortement suspecté d’être lié aux paramilitaires protestants d’Irlande du Nord auxquels il aurait fourni des armes.
La police britannique s’efforçait mardi de vérifier la revendication de l’attentat de Brixton par un groupuscule néo-nazi, Combat 18, qui marquerait, si elle s’avérait authentique, une escalade sans précédent des actions de l’extrême droite dans le pays. «Nous ne disposons d’aucun élément pour le moment permettant d’accréditer cette revendication», a souligné le chef de...
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