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Actualités - CHRONOLOGIE

La charte de partenariat signée en 1997 vole en éclats La Russie refuse de participer aux célébrations

La Russie, qui a rompu toutes ses relations avec l’Otan depuis le début des frappes en Yougoslavie, sera le seul pays associé à l’Alliance à n’envoyer aucun représentant de haut niveau aux cérémonies marquant le 50e anniversaire de l’organisation. Tous les autres pays de l’ex-Urss hormis le Bélarus seront représentés au plus haut niveau à Washington. Alors que la Russie s’apprêtait encore il y a un mois à participer à ce jubilé, les bombardements ont créé un véritable choc dans le pays et les dirigeants russes les ont condamnés dans les termes les plus violents, accusant pêle-mêle l’Alliance de pratiquer un «génocide», d’utiliser des «armes à composantes nucléaires» et de faire courir au monde le risque d’une «troisième guerre mondiale». «L’Otan a violé» son pacte avec la Russie, a accusé dimanche le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov, dans une interview au quotidien espagnol el-Pais. Moscou, en signant en 1997 une charte de partenariat avec l’Alliance, croyait en effet avoir obtenu un «droit de regard» sur les activités de l’Otan. Le président Boris Eltsine, en présentant cet accord aux Russes en mai 1997, avait affirmé à la télévision : «On prend les décisions uniquement par consensus, cela signifie que si la Russie est contre une quelconque décision, cette décision ne passera pas». «Il n’était pas facile de créer en Russie une nouvelle image de l’Otan et cet effort a été réduit à néant», a déploré M. Ivanov. Une machine de guerre hostile En fait, l’Otan a toujours gardé dans l’opinion russe l’image d’une machine de guerre américaine hostile. «Pourquoi l’Otan n’a-t-elle pas été dissoute, alors que le Pacte de Varsovie, son adversaire de la guerre froide, a disparu dès la chute du communisme en Europe?», s’interrogent régulièrement les commentateurs russes. Personne en Russie, apparemment, n’a réussi à trouver de réponse satisfaisante à cette question. Ni le président Eltsine, ni son gouvernement, ni le Parlement, ni l’opinion publique. L’insistance des pays ex-communistes d’Europe de l’Est à entrer dans l’Otan a encore accru la méfiance des Russes. La Pologne, la République tchèque et la Hongrie, intégrés dans l’Alliance au début mars, sont devenus «les ennemis» de la Russie, a tempêté le leader ultranationaliste Vladimir Jirinovski. Un récent incident survenu en Hongrie, où un convoi humanitaire russe destiné à Belgrade est resté bloqué trois jours, a conforté Moscou dans sa certitude que l’élargissement de l’Otan est un acte hostile à la Russie. Le pacte de 1997, baptisé «Acte fondateur», a bien eu quelques résultats concrets : échange d’informations sensibles, instauration d’un contact permanent à un haut niveau militaire et diplomatique et participation d’unités russes aux manœuvres du Partenariat pour la paix, en 1998. Mais, depuis bientôt un mois, les bombardements sur la Yougoslavie ont fait voler en éclats ce mariage de raison. La Russie a expulsé le représentant de l’Alliance à Moscou et rappelé ses propres émissaires à Bruxelles. Au-delà de la crise du Kosovo, qui laissera peut-être des traces profondes, d’autres crises majeures sont déjà en germes. Moscou a déjà fait savoir très clairement que l’entrée dans l’Otan d’anciennes républiques de l’Union soviétique serait considérée comme «un geste hostile envers la Russie». Or les pays baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) ont demandé d’adhérer à l’Otan. Les États-Unis leur ont recommandé la patience, tout en affirmant que «les portes restaient ouvertes».
La Russie, qui a rompu toutes ses relations avec l’Otan depuis le début des frappes en Yougoslavie, sera le seul pays associé à l’Alliance à n’envoyer aucun représentant de haut niveau aux cérémonies marquant le 50e anniversaire de l’organisation. Tous les autres pays de l’ex-Urss hormis le Bélarus seront représentés au plus haut niveau à Washington. Alors que la Russie...