Actualités - CHRONOLOGIE
Otan - Les 19 membres célèbreront le jubilé d'or vendredi à Washington Le spectre d'une invasion du Kosovo plane sur le cinquantenaire de l'Alliance
le 21 avril 1999 à 00h00
Les chefs d’État et de gouvernement des 19 pays de l’Otan se réunissent de vendredi à dimanche à Washington pour un sommet initialement destiné à célébrer les 50 ans de l’Alliance et qui sera en définitive dominé par le Kosovo et l’idée d’une invasion terrestre. L’anniversaire de l’Otan, créée le 4 avril 1949 pour faire face à une offensive soviétique et qui s’est reconvertie depuis la chute du Mur de Berlin (1989) en garante principale, sinon unique, de la sécurité en Europe, coïncide avec la première guerre lancée par les Alliés au cœur du continent. En raison de cette «première» et de son nouveau rôle en Europe, «il est impossible que l’Alliance échoue», assure un haut responsable de l’Otan. Depuis le 24 mars, sans autorisation de l’Onu, les avions alliés déversent bombes et missiles sur des cibles en Yougoslavie. L’objectif — le sommet de Washington permettra aux 19 de réaffirmer leur détermination à l’atteindre — est d’arrêter la violence dans la province serbe du Kosovo, où vivaient avant le début du conflit 90 % de Kosovars d’origine albanaise (près de deux millions de personnes en 1998). Quatre semaines plus tard, le Kosovo est en voie d’être vidé de ses habitants, expulsés vers la Macédoine, l’Albanie ou le Monténégro. Les Alliés, qui naviguent à vue dans leur conflit avec le président yougoslave Slobodan Milosevic, qualifié de «dernier dictateur d’Europe», n’avaient pas prévu cet exode et avaient sous-estimé la résistance serbe. Jusqu’à présent, ils ont écarté l’idée d’ajouter à leur offensive aérienne une invasion terrestre, bien que celle-ci soit de plus en plus soutenue par les opinions publiques. Un nouveau concept stratégique Selon des experts, un déploiement de troupes est incontournable, tôt ou tard, avec ou sans accord de Slobodan Milosevic. À cet égard, les Alliés, qui ont juré de ne pas rééditer l’expérience bosniaque, pourraient bien se voir reprocher leur temporisation si, comme ils s’en inquiètent, le Kosovo se révèle avoir servi d’immense «abattoir». Pour justifier leur refus d’une invasion — le seul fait d’évoquer ce refus a conforté de facto la politique de Belgrade —, les Alliés avancent des arguments techniques (délai d’organisation très long, difficultés d’accès au Kosovo) qui risquent de s’émousser avec le temps. Une intensification des bombardements et un renforcement du dispositif aérien avec jusqu’à un millier d’avions engagés ne suffiront pas à clore le débat. À Washington, «les chefs d’État et de gouvernement parleront de l’idée d’invasion terrestre», indique un diplomate. Après un conseil de guerre sur le Kosovo, les Alliés adopteront un nouveau concept stratégique (le dernier date de 1991), entérinant pour le XXIe siècle les évolutions de l’Otan depuis 1989: action hors du territoire de ses membres, nouvelles relations avec la Russie (gelées depuis fin mars), coopération avec l’Europe de l’Est, identité européenne de défense, etc. À côté de la fonction principale de garantie de la sécurité de ses membres, l’Otan ajoutera deux «missions essentielles» de «gestion de crise» et de «partenariat, dialogue et coopération», selon des diplomates. Liée à la définition de nouvelles missions, la question de la légalité des futures actions de l’Otan devra être tranchée. Certains (France) y sont très attachés, d’autres (États-Unis) ne veulent pas être dépendants d’un veto russe ou chinois à l’Onu. Les Alliés confirmeront leur volonté de ne pas agrandir davantage l’Otan après l’adhésion en mars de la Pologne, de la République tchèque et de la Hongrie et d’attribuer un lot de consolation non contraignant pour l’Alliance — un «plan d’action pour l’adhésion» — aux neuf candidats malheureux (Roumanie, Slovénie, Bulgarie, Slovaquie, Albanie, Macédoine et les trois pays baltes). Ils devraient enfin essayer de concrétiser le principe d’un «pilier européen» au sein de l’Otan, acquis en juin 1996 mais resté lettre morte depuis et, à la demande des États-Unis, rendre plus efficace la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive et uniformiser les efforts de défense.
Les chefs d’État et de gouvernement des 19 pays de l’Otan se réunissent de vendredi à dimanche à Washington pour un sommet initialement destiné à célébrer les 50 ans de l’Alliance et qui sera en définitive dominé par le Kosovo et l’idée d’une invasion terrestre. L’anniversaire de l’Otan, créée le 4 avril 1949 pour faire face à une offensive soviétique et qui s’est...
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