Actualités - CHRONOLOGIE
Les Alliés reconnaissent quatre grosses erreurs depuis le 24 mars Milosévic continue de défier l'Occident après 4 semaines de raids
le 21 avril 1999 à 00h00
Quatre semaines de bombardements de l’Otan sur la Yougoslavie n’ont pas réussi à faire plier le président Slobodan Milosevic, alors que l’Alliance, prête à poursuivre ses raids pendant «deux à trois mois», écarte toujours jusqu’à présent une invasion terrestre. «Pour le moment, l’Otan n’a pas de projets d’invasion» du Kosovo, vient de déclarer son secrétaire général, Javier Solana, ajoutant que la stratégie de l’Alliance était celle de «la campagne aérienne jusqu’au bout». «Il n’est pas question de marchander» avec Belgrade, a renchéri mardi le Premier ministre britannique Tony Blair, après une visite à l’Otan. Après avoir dit au début des bombardements le 24 mars que la campagne aérienne allait «se poursuivre quelques jours», les Alliés ont admis que les raids pourraient durer plusieurs mois. «Il faudra peut-être deux à trois mois» pour venir à bout de Milosevic, reconnaît aujourd’hui le porte-parole de l’Otan, Jamie Shea. Les Alliés ont fixé cinq conditions au président yougoslave pour la fin des bombardements : l’arrêt vérifiable de toute offensive et de toute répression, le retrait des troupes militaires, paramilitaires et de police serbes du Kosovo, la mise en œuvre immédiate du droit au retour des réfugiés, la mise en place d’un cadre politique fondé sur les accords de Rambouillet et le déploiement d’une force de sécurité internationale. «Milosevic va craquer. Il y a des signes de craquements. La Yougoslavie est isolée», assure un haut responsable de l’Otan sous couvert de l’anonymat. En plus des bombardements, les Alliés envisagent d’accroître la pression économique sur la Yougoslavie en coupant ses sources d’approvisionnement en pétrole. Sur le terrain, le succès de la campagne aérienne n’est pas encore apparent, malgré plusieurs «intensifications» des bombardements, «couronnés de succès», selon l’Otan. Si l’Alliance évoque chaque jour des cibles touchées, il reste difficile, après quatre semaines de raids, de se faire une idée de l’ampleur de la neutralisation des forces armées serbes, de leur défense anti-aérienne, et de leurs capacités de ravitaillement. 720 000 réfugiés Les mauvaises conditions météorologiques, des conditions d’ouverture du feu très exigeantes (éviter au maximum des pertes civiles, pas de mise en danger des pilotes) sont souvent invoquées pour expliquer le faible nombre de cibles visés et l’annulation de nombreuses missions aériennes. Aucun pilote n’a été blessé ou tué jusqu’à maintenant et l’Alliance reconnaît seulement la perte d’un avion furtif américain F-117 et de plusieurs drones (appareils sans pilote équipés de caméras). L’Otan a reconnu quatre grosses «erreurs» depuis le 24 mars. Après cinq jours d’une communication plutôt confuse, l’Alliance a admis lundi avoir pu toucher mercredi dernier deux convois comprenant des véhicules civils dans le sud-ouest du Kosovo. Selon Belgrade, les bombardements de ces deux convois ont fait 75 morts et 26 blessés. Quelques jours plus tôt, l’Alliance avait aussi reconnu que ses avions avaient bombardé un pont ferroviaire à Grdelicka, au sud de Belgrade, touchant un train. Cette attaque a fait dix morts et 16 blessés, selon des sources serbes. Auparavant, l’Alliance avait avoué qu’une bombe était tombée sur des habitations à Aleksinac (au moins 7 morts et 28 blessés, selon des sources serbes), au sud de Belgrade, et que des habitations avaient aussi été touchées à Pristina, chef-lieu du Kosovo. Face à l’exode de centaines de milliers de Kosovars d’origine albanaise, l’Alliance affiche son impuissance et reconnaît que ses raids aériens ne sont pas d’une grande efficacité contre les forces paramilitaires serbes qui agissent impunément au Kosovo. Près de 720 000 réfugiés albanais du Kosovo ont fui la province depuis mars 1998, selon les dernières estimations du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Quatre semaines de bombardements de l’Otan sur la Yougoslavie n’ont pas réussi à faire plier le président Slobodan Milosevic, alors que l’Alliance, prête à poursuivre ses raids pendant «deux à trois mois», écarte toujours jusqu’à présent une invasion terrestre. «Pour le moment, l’Otan n’a pas de projets d’invasion» du Kosovo, vient de déclarer son secrétaire...
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