Actualités - CHRONOLOGIE
Les journalistes étrangers ont servi de boucliers humains à la Radiotélévision yougoslave
Par KH. P., le 21 avril 1999 à 00h00
Il est 22h à Belgrade. Fébriles et surexcités, plusieurs centaines de journalistes étrangers attendent depuis une heure de connaître les raisons pour lesquelles ils ont inopinément été invités par les responsables de l’information yougoslave à se rendre au centre de presse de l’armée. Jamais depuis le début de la guerre une telle invitation ne leur a été adressée à une heure aussi tardive. Arrive enfin un ministre du gouvernement fédéral, M. Goran Matic, chargé de coordonner la politique de l’information. Il déclare sur un ton dramatique que la conférence de presse qu’il va tenir porte sur les menaces de l’Otan de prendre pour cible le siège principal et les installations de la Radiotélévision serbe (RTS), située près du Parlement fédéral, dans le centre-ville. La déception se lit sur les visages. Les journalistes attendaient une annonce spectaculaire, les voilà en train d’écouter un discours, bien peaufiné il est vrai, sur la désinformation, le libre accès à l’information et sur la diversité des sources. Le ministre invite «les journalistes qui ne craignent pas de perdre leur travail à se rendre au siège de la RTS pour voir comment leurs collègues serbes accomplissent leur devoir de manière professionnelle». C’est la dernière trouvaille des autorités yougoslaves : demander aux journalistes étrangers de se transformer, volontairement ou sans seulement qu’ils s’en rendent compte, en boucliers humains, dans l’éventualité d’un raid sur la radiotélévision! Les journalistes sont tiraillés. Décliner l’invitation serait manquer aux principes les plus élémentaires de la curiosité professionnelle et à l’esprit de corps. L’accepter serait courir le risque de manquer au devoir d’impartialité et de neutralité. Plus d’une centaine d’entre eux, dont certains visiblement atteints du syndrome de Stockholm, se rendront finalement au siège de la RTS, où ils passeront une partie de la nuit. Leur geste a peut-être donné un sursis à la RTS, clé de voûte de la propagande de guerre yougoslave. Mais jusqu’à quand ?
Il est 22h à Belgrade. Fébriles et surexcités, plusieurs centaines de journalistes étrangers attendent depuis une heure de connaître les raisons pour lesquelles ils ont inopinément été invités par les responsables de l’information yougoslave à se rendre au centre de presse de l’armée. Jamais depuis le début de la guerre une telle invitation ne leur a été adressée à une heure...
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