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Actualités - CHRONOLOGIE

Aéronautique - Gérer temps et argent Bizjet en copropriété pour aller au drugstore

Après l’immobilier – où des particuliers copropriétaires «achètent» un appartement pour une semaine ou un mois par an chacun –, la multipropriété s’étend au secteur chic de l’aviation d’affaires pour permettre aux milliardaires pressés de gérer temps et argent. Le financier américain Warren Buffett s’est transformé pendant trois jours en Europe en super-vendeur d’avions d’affaires en copropriété pour aider au lancement en Europe de la société Executive Jet, qu’il a rachetée en 1998. «J’avais besoin d’un avion pour environ 250 heures de vol par an et je possédais un Falcon qui se rentabilise à partir de 600-800 heures. J’ai acheté une participation de 25% dans un avion à la société Executive Jet», raconte M. Buffett. Alors qu’il a largement les moyens d’entretenir un avion personnel, le milliardaire a parié sur cette société qui a révolutionné le marché de l’aviation d’affaires aux États-Unis depuis 1986 avec le concept de propriété partagée (Netjets). Enthousiasmé par l’idée du fondateur Richard Santulli, il a racheté la société pour 725 millions de dollars. M. Buffett, qui figure parmi les premières fortunes américaines, a déclaré que sa vie familiale avait été «transformée» depuis qu’il possède un avion en propriété partagée. Sa femme utilise l’avion «pour aller au drugstore» et sa tante Kathy, 85 ans, «a acquis un 1/16e d’avion, soit 50 heures de vol par an, pour voyager dans tout le pays alors qu’elle ne connaît ni les régulations aéronautiques ni la maintenance». Clients et vendeurs Les «bizjets» sont un peu à l’aviation ce que la haute couture est à l’industrie textile: des produits haut de gamme vendus à l’unité – parfois pour le prix d’un petit avion de ligne – à des clients très difficiles. La propriété partagée, qui crée un nouveau marché, attire des hommes d’affaires qui ne voyagent pas suffisamment pour justifier l’achat d’un avion, estime le constructeur Dassault Aviation, qui a vendu 39 Falcon 2000 à Executive Jet. Dans le système Netjets, chaque copropriétaire acquiert une part de l’avion de son choix (qui correspond au nombre d’heures de vol dont il a besoin). Il bénéficie d’une garantie de disponibilité d’un appareil sur les 5 000 aéroports américains, 365 jours par an, dans un délai de quatre heures après son appel téléphonique. La société, implantée en Europe en juin 1996, n’a encore qu’une quarantaine de clients. Elle dispose de 10 avions (contre 165 aux États-Unis) qui font d’Executive Jet le plus gros acheteur d’avions d’affaires du monde. La société doit s’installer au Moyen-Orient au deuxième trimestre. Executive Jet espère disposer d’une flotte de 60 avions en Europe d’ici cinq ans. Elle exploite trois types d’appareils et va ajouter à sa flotte, à partir de janvier, des Falcon 2000. Le concept aura peut-être du mal à passer en Europe où l’avion personnel reste le nec plus ultra en matière de signe extérieur de richesse. «Nous nous attendons à perdre de l’argent pendant deux ans sur les opérations européennes», a dit M. Buffett. «Nos clients seront nos meilleurs vendeurs».
Après l’immobilier – où des particuliers copropriétaires «achètent» un appartement pour une semaine ou un mois par an chacun –, la multipropriété s’étend au secteur chic de l’aviation d’affaires pour permettre aux milliardaires pressés de gérer temps et argent. Le financier américain Warren Buffett s’est transformé pendant trois jours en Europe en super-vendeur...