Actualités - CHRONOLOGIE
Israël - La campagne pour les élections générales du 17 mai bat son plein Netanyahu utilise Arafat comme épouvantail
le 20 avril 1999 à 00h00
Le Premier ministre israélien de droite, Benjamin Netanyahu, place le président palestinien Yasser Arafat au centre de sa campagne comme un épouvantail, à moins d’un mois des élections générales en Israël. M. Netanyahu, dont la situation se dégrade dans les sondages, est revenu à la charge en accusant M. Arafat d’intervenir «massivement» pour faire élire le chef de l’opposition travailliste Ehud Barak. «Arafat veut la victoire de Barak, car il a la nostalgie des travaillistes qui sont prêts à tout lui céder, sans rien obtenir en échange», a réaffirmé M. Netanyahu à la radio. Le dirigeant de la droite nationaliste a notamment proclamé que M. Arafat pressait le premier candidat arabe israélien au poste de Premier ministre, M. Azmi Béchara, de se retirer de la course pour ne pas gêner M. Barak. Pour étayer ses arguments, M. Netanyahu a tenté d’utiliser le chef des renseignements militaires (Aman), le général Amos Malka. «Je suis d’accord avec le chef d’Aman qui a assimilé l’ingérence de Yasser Arafat dans la campagne électorale à de la dynamite», a-t-il dit. Le porte-parole de l’armée a toutefois infligé un désaveu au Premier ministre en démentant que le général Malka ait tenu ces propos. «Le chef d’Aman ne s’est pas prononcé sur ce dossier qui est politique», selon le porte-parole. M. Barak a pour sa part qualifié de «stupides» les déclarations de M. Netanyahu. «L’utilisation de la carte Arafat reflète avant tout le désarroi d’un gouvernement», a souligné le chef de l’opposition. Le secrétaire du Cabinet palestinien, M. Ahmad Abdelrahmane, a assuré que «l’Autorité palestinienne n’intervenait pas» dans les élections israéliennes du 17 mai. «Les accusations de M. Netanyahu sont fausses et nous le mettons au défi d’apporter la moindre preuve d’une soi-disant ingérence palestinienne», a ajouté M. Abdelrahmane. Des allégations qui ont du mal à passer Depuis le début de la campagne, M. Netanyahu a tenté d’utiliser M. Arafat comme repoussoir, comme il l’avait fait lors des élections de 1996. Lors du dernier scrutin, le Likoud, le parti du Premier ministre, avait notamment diffusé systématiquement des images où l’on voyait M. Arafat tirant par la main le candidat travailliste de l’époque Shimon Pérès dans un escalier menant à une estrade où les deux hommes devaient prononcer un discours. Cette scène avait été exploitée pour expliquer aux Israéliens que M. Pérès était à la traîne du président palestinien. Pour le moment, toutefois, le message de M. Netanyahu a du mal à passer. Deux sondages récents ont crédité M. Barak d’un avantage de 5 à 7 % face à M. Netanyahu, soit le double par rapport aux précédents sondages. Ce retard reflète notamment la mauvaise prestation de M. Netanyahu à la télévision, censée être son média de prédilection. Selon les commentateurs et les sondages, le Premier ministre a été surclassé mardi dernier lors du premier débat télévisé face au candidat du parti centriste Yitzhak Mordehaï. Ce résultat a permis à M. Barak, qui avait refusé de participer au débat, de retirer les marrons du feu. Les commentateurs soulignent toutefois que la bataille est loin d’être jouée car 11 % des électeurs restent indécis. Le 17 mai, les Israéliens éliront à la proportionnelle 120 députés et choisiront en même temps le chef du gouvernement parmi cinq candidats en lice. Les deux candidats les mieux placés seront départagés lors d’un second tour le 1er juin.
Le Premier ministre israélien de droite, Benjamin Netanyahu, place le président palestinien Yasser Arafat au centre de sa campagne comme un épouvantail, à moins d’un mois des élections générales en Israël. M. Netanyahu, dont la situation se dégrade dans les sondages, est revenu à la charge en accusant M. Arafat d’intervenir «massivement» pour faire élire le chef de...
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