Actualités - CHRONOLOGIE
Iran - Washington reconnaît que Téhéran a été victime d'abus de la part de l'Occident Polémique entre partisans et adversaires de l'ouverture aux USA
le 20 avril 1999 à 00h00
Des propos conciliants du président Bill Clinton à l’égard de Téhéran ont relancé la polémique en Iran entre partisans d’un rapprochement avec Washington et adversaires irréductibles du «grand Satan». Les relations irano-américaines, principal dossier de politique étrangère et sujet passionnel de débat intérieur, ont été brusquement remises à la une de l’actualité iranienne par la reconnaissance par M. Clinton des «abus» dont l’Iran a été victime de la part des nations occidentales, des déclarations qui ont trouvé peu d’écho aux États-Unis. Le journal gouvernemental Iran, proche des modérés, estimait ce week-end que les propos du président Clinton constituaient «un nouveau chapitre dans l’approche des dirigeants américains envers l’Iran». Le quotidien intégriste Jomhouri Islami en revanche accusait les États-Unis de «démagogie», tandis qu’un haut responsable religieux, l’ayatollah Ahmad Janati, qualifiait les Américains «d’escrocs». Pour ou contre, les propos du président Clinton ont provoqué un immense intérêt à travers toute la presse, qui les reproduisait in extenso. Bill Clinton, qui s’exprimait en début de semaine au cours d’une conférence aux États-Unis, a estimé «important de reconnaître que l’Iran, en raison de son énorme importance géostratégique au cours des temps, a été victime de nombreux abus de la part de plusieurs nations occidentales». «Je pense qu’il est parfois important de dire aux gens: “Vous avez le droit d’être en colère pour quelque chose que mon pays, ma culture, ou d’autres qui sont généralement alliés aux États-Unis aujourd’hui, vous ont fait il y a 50, 60, 100 ou 150 ans”», a poursuivi le président américain. «Nous devons trouver un moyen de parvenir à un dialogue. Tout nier n’est pas vraiment la meilleure façon de commencer quand on parle à quelqu’un qui a été votre adversaire, un pays comme l’Iran qui est souvent inquiet pour son indépendance et son intégrité», a-t-il ajouté. Ces propos surviennent alors que l’Iran vient de marquer, le 9 avril, le 19e anniversaire de la rupture des relations avec les États-Unis, provoquée par la prise d’otages de l’ambassade américaine de Téhéran pendant la révolution islamique. La presse publiait dimanche une lettre des gouverneurs des provinces iraniennes, en réunion depuis samedi à Téhéran, au président modéré Mohammad Khatami le félicitant pour «ce nouveau succès de la politique étrangère du gouvernement». «Les aveux clairs du président des États-Unis sont l’acceptation de la justesse des demandes du peuple iranien», soulignait la lettre des gouverneurs, aux allures de réponse indirecte du gouvernement iranien à M. Clinton. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, a affirmé quant à lui dans un communiqué que les déclarations du chef de l’État américain traduisaient «la reconnaissance des malheurs infligés par les USA au noble peuple d’Iran».
Des propos conciliants du président Bill Clinton à l’égard de Téhéran ont relancé la polémique en Iran entre partisans d’un rapprochement avec Washington et adversaires irréductibles du «grand Satan». Les relations irano-américaines, principal dossier de politique étrangère et sujet passionnel de débat intérieur, ont été brusquement remises à la une de l’actualité...
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