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Actualités - CHRONOLOGIE

Sofia embarrassé par la demande d'ouverture de son espace aérien Le choix difficile de la Bulgarie

La Bulgarie, candidate à l’adhésion à l’Otan, mais qui en tant que voisine de la Yougoslavie a souhaité ne pas être impliquée dans le conflit actuel, est embarrassée par la demande de l’Alliance de lui ouvrir son espace aérien. L’Otan avait demandé «l’accès illimité à l’espace aérien» bulgare, avait annoncé la ministre des Affaires étrangères, Mme Nadejda Mikhaïlova. Le Parlement, où la coalition anticommuniste et proatlantique Forces démocratiques unies (FDU) dispose de la majorité, s’était prononcé le 24 mars dernier pour la non-ingérence «ni directe ni indirecte» de la Bulgarie dans le conflit actuel qui oppose l’Otan à la RFY. La réponse du Parlement bulgare à la demande de l’Otan «devrait être positive», selon un responsable de l’Otan cité par la télévision bulgare, mais qui a requis l’anonymat, d’autant plus que le gouvernement est favorable à cette ouverture. En octobre dernier, le Parlement avait donné son accord «de principe» à l’ouverture de l’espace aérien bulgare aux avions de l’Otan. La Constitution bulgare prévoit cependant que le Parlement se prononce séparément sur chaque demande concrète et l’ouverture «illimitée» de l’espace aérien n’est pas prévue. La réponse est notamment attendue avant le sommet de l’Otan à Washington (du 23 au 25 avril) pour célébrer le 50e anniversaire de l’Alliance atlantique et qui donnera à Sofia l’occasion de réitérer sa demande d’adhésion et de signaler à l’Otan la position géographiquement importante de la Bulgarie dans les Balkans. «Nous répétons depuis des années que la Bulgarie peut être utile à l’Otan, c’est le moment de le prouver», a déclaré Solomon Passi, président du Club atlantique bulgare, organisation non gouvernementale qui fait campagne pour l’adhésion à l’Otan. «La Bulgarie ne peut plus rester observateur du conflit. Sinon, nous resterons pour toujours un observateur lointain de l’Europe», a écrit lundi le journal Standard, proche du gouvernement. «C’est une guerre du monde civilisé contre la dictature et le totalitarisme», selon le journal Democratsia des FDU. «Si nous refusons la demande de l’Otan, nous n’aurons aucune garantie pour notre sécurité. Et la Bulgarie risque d’être marginalisée quand il s’agira de restaurer la paix dans la région après la fin du conflit», a expliqué le politologue Ognian Mintchev. L’opinion publique craint cependant une détérioration durable des relations avec la Yougoslavie, principal pays de transit de la Bulgarie vers l’Europe centrale et occidentale. Selon les sondages, deux tiers des Bulgares sympathisent avec les Serbes, peuple slave et orthodoxe comme eux. «La mère serbe n’oubliera pas que son fils a été tué avec des armes en provenance de la Bulgarie. Le bon voisinage sera détruit», a estimé le député social-démocrate Nikolaï Kamov, vice-président de la commission parlementaire de politique étrangère. «Nous sommes poussés vers la guerre. Les dirigeants bulgares prêts à trahir les intérêts nationaux», titrait lundi le journal Douma du Parti ex-communiste, principal parti d’opposition au Parlement. L’ambassade de Yougoslavie à Sofia a évoqué dans un communiqué la menace d’une guerre balkanique. «Le diktat» de l’Otan d’ouvrir l’espace aérien bulgare «ne peut être interprété que comme l’ouverture de la porte vers la guerre. Cette demande sera suivie d’une autre pour nous entraîner dans une guerre au nom des intérêts impérialistes et néocolonialistes», selon ce communiqué.
La Bulgarie, candidate à l’adhésion à l’Otan, mais qui en tant que voisine de la Yougoslavie a souhaité ne pas être impliquée dans le conflit actuel, est embarrassée par la demande de l’Alliance de lui ouvrir son espace aérien. L’Otan avait demandé «l’accès illimité à l’espace aérien» bulgare, avait annoncé la ministre des Affaires étrangères, Mme Nadejda...