Actualités - CHRONOLOGIE
Les prévisions d'une conclusion rapide se sont avérées fausses L'Alliance désorientée par la résistance de Milosévic (photo)
le 20 avril 1999 à 00h00
Les pays de l’Otan ont du mal à masquer leur surprise face à la résistance de l’armée yougoslave à leurs frappes aériennes, même si officiellement les responsables militaires affirment n’avoir jamais douté de la capacité des forces serbes. «Les Américains ont été effectivement surpris par la réaction de Slobodan Milosevic. Ils n’en reviennent pas qu’il leur fasse un bras d’honneur», soulignent des diplomates dans les milieux de l’Otan à Bruxelles. Les responsables du Pentagone ont affirmé que les frappes aériennes entamées le 24 mars pourraient durer plusieurs mois. Le même jour, le ministre français de la Défense Alain Richard a déclaré qu’il fallait «être tenace et garder son sang-froid» dans un conflit qui «sera dur et long comme cela a été prévu» et qui pourrait durer «en tout cas plusieurs semaines». «Personne n’a dit que l’opération de l’Otan durerait peu de temps», a assuré M. Richard. «Nous sommes en train de détruire unité par unité les forces yougoslaves en action au Kosovo, qui sont au milieu de la population», a-t-il assuré. Pourtant le secrétaire général de l’Otan, Javier Solana, était beaucoup plus optimiste au lendemain du déclenchement des frappes aériennes, affirmant qu’elles allaient se poursuivre pendant quelques jours «pour en terminer avec la défense aérienne yougoslave». Interrogé sur la durée du conflit, Javier Solana avait déclaré : «Je crois que nous parlons de jours, j’espère pas des mois». Le 1er avril, M. Solana avait commencé à réviser son jugement. «Je crois que ce sera plutôt des semaines que des jours», avait-il dit. «La campagne aérienne marche. Il faut lui donner plus de temps», avait-il ajouté. Mais, après plus de trois semaines de campagne aérienne, les militaires de l’Otan reconnaissent que la défense antiaérienne yougoslave est toujours active et que les forces serbes agissent impunément en nettoyant méthodiquement le Kosovo de sa population d’origine albanaise. La tactique des forces serbes, qui a consisté à faire le gros dos et à ménager leur défense antiaérienne pour éviter qu’elle soit repérée, a gêné considérablement l’aviation alliée. Le mauvais temps a aussi ralenti les frappes aériennes de l’Otan, d’autant plus que les pilotes ont pour consigne d’éviter au maximum les «dommages collatéraux», jargon militaire pour parler des pertes civiles. Les pays de l’Otan «croyaient que les forces serbes au Kosovo allaient éliminer l’Armée de libération du Kosovo (UCK) mais pas expulser l’ensemble de la population», souligne un diplomate. Les pays de l’Otan ont pu espérer au début des attaques que le président yougoslave allait céder rapidement comme en Bosnie à l’été 1995. Slobodan Milosevic avait alors accepté un cessez-le-feu après seulement quelques jours de raids aériens accompagnés de tirs d’artillerie contre les forces serbes par une Force de réaction rapide composée de Néerlandais, Français et Britanniques. Ce cessez-le-feu avait ouvert la voie à l’accord de paix de Dayton. Mais la Bosnie n’est pas à l’intérieur de la Serbie, contrairement au Kosovo, berceau historique de la nation serbe, selon Slobodan Milosevic. «L’armée yougoslave est équipée, entraînée et Milosevic semble prêt à la destruction de son pays», explique un diplomate. «La Yougoslavie, ce n’est pas l’Irak. Le ciel était bleu, le terrain était moins difficile et les Alliés connaissaient le matériel de défense antiaérienne des Irakiens qu’ils leur avaient vendu», ajoute-t-il.
Les pays de l’Otan ont du mal à masquer leur surprise face à la résistance de l’armée yougoslave à leurs frappes aériennes, même si officiellement les responsables militaires affirment n’avoir jamais douté de la capacité des forces serbes. «Les Américains ont été effectivement surpris par la réaction de Slobodan Milosevic. Ils n’en reviennent pas qu’il leur fasse un bras...
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