Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Cinquante minutes de conversation téléphonique entre les présidents américain et russe Eltsine : Milosévic ne cédera pas à la force

Boris Eltsine a tenté lundi de convaincre Bill Clinton que la force ne ferait pas plier Slobodan Milosevic et que l’Otan devrait cesser immédiatement ses bombardements, une option déjà catégoriquement rejetée par Washington. Les États-Unis et l’Otan «espèrent en vain» la capitulation de Slobodan Milosevic, avait déclaré le président russe avant de s’entretenir, par téléphone, durant 50 minutes, avec son homologue américain. La dernière conversation entre les deux présidents remontait au 24 mars, lorsque Clinton avait prévenu Eltsine de l’imminence des frappes. «Je dirai aujourd’hui à Bill Clinton qu’ils doivent cesser les bombardements et qu’alors Milosevic reviendra à la table des négociations», avait ajouté M. Eltsine. Le porte-parole de la Maison-Blanche, Joe Lockhart, avait fait savoir de son côté que Bill Clinton soulignerait «le point de vue contraire» et se déclarerait «pleinement confiant de voir la campagne militaire actuelle remplir ses objectifs». Aucun compte-rendu détaillé de la conversation n’avait été publié en début de soirée à Moscou. Le Kremlin s’est borné à indiquer que Boris Eltsine avait de nouveau souligné qu’il était absolument indispensable de cesser immédiatement d’utiliser la force dans les relations avec la Yougoslavie, un État souverain. Dans la matinée, le ministre russe de la Défense Igor Sergueïev a affirmé que «selon (ses) données, (l’Otan) préparait activement une intervention terrestre». «Ils (l’Otan et les États-Unis) veulent remporter la victoire et faire de la Yougoslavie un protectorat», a dénoncé le président russe, «nous ne pouvons pas permettre cela, c’est une zone stratégique». Lundi matin, le chef de l’État russe a réuni au Kremlin son représentant spécial pour la Yougoslavie Viktor Tchernomyrdine, son Premier ministre Evgueni Primakov, le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov, Igor Sergueïev, ainsi que les hauts responsables militaires. Selon M. Ivanov, le président Eltsine a donné toute une série d’ordres concrets concernant la recherche d’une solution à la crise. Mais le ministre n’a pas donné plus de détails. Plus vindicatif, Igor Sergueïev a une nouvelle fois déploré que les bombardements de l’Otan manquent leurs cibles, principalement des objectifs militaires, et frappent «l’économie de la Yougoslavie, des objectifs civils, le secteur énergétique, les usines et les télécommunications». À Washington, M. Lockhart a cependant réaffirmé que l’Otan continuerait à «broyer les capacités militaires de (Slobodan) Milosevic jusqu’à ce qu’il change de position sur le Kosovo ou que l’équilibre des forces change sur le terrain». Selon M. Tchernomyrdine, qui n’a pas donné plus de précisions, des représentants du gouvernement russe comptent effectuer plusieurs voyages de médiation. Lui-même a indiqué à la télévision qu’il se rendrait «bientôt en Yougoslavie et dans d’autres pays».
Boris Eltsine a tenté lundi de convaincre Bill Clinton que la force ne ferait pas plier Slobodan Milosevic et que l’Otan devrait cesser immédiatement ses bombardements, une option déjà catégoriquement rejetée par Washington. Les États-Unis et l’Otan «espèrent en vain» la capitulation de Slobodan Milosevic, avait déclaré le président russe avant de s’entretenir, par téléphone,...