Actualités - CHRONOLOGIE
Belgrade ferme les frontières avec les pays limitrophes Des dizaines de milliers d'albanais pris en otages au Kosovo
le 20 avril 1999 à 00h00
Le flot d’Albanais du Kosovo cherchant refuge en Albanie ou en Macédoine s’est tari lundi, après la rupture des relations entre Belgrade et Tirana et la fermeture des frontières, suscitant de nouvelles inquiétudes sur le sort de milliers de personnes. Parallèlement à la poursuite de leurs bombardements sur la Yougoslavie, les Alliés envisagent d’accroître la pression économique sur le président Slobodan Milosevic, en coupant Belgrade de ses sources d’approvisionnement en pétrole. «Nous essayons de voir comment nous pouvons couper cet approvisionnement» sur une base légale, a déclaré lundi un diplomate européen, à la veille d’une réunion d’experts mardi à Bruxelles consacrée à cette question. Il n’y a pas d’embargo pétrolier actuellement contre la Yougoslavie, qui ne fait l’objet que d’un embargo sur les armes. L’Otan a lancé un nouveau cri d’alarme sur la situation à l’intérieur du Kosovo, affirmant qu’environ 850 000 personnes y sont actuellement en danger ou considérées comme déplacées dans la province. 40 000 personnes, selon l’Alliance, ont fui le Kosovo en 24 heures. Mais ce flot s’est tari aux frontières avec la Macédoine et l’Albanie, après la rupture dimanche des relations diplomatiques entre Belgrade et Tirana, accusée d’être complice des attaques de l’Otan. Le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a affirmé que des dizaines de milliers d’Albanais du Kosovo, terrorisés par le nettoyage ethnique, sont empêchés de quitter la province par la brusque fermeture des frontières par les Serbes. Une immense colonne de réfugiés qui s’apprêtait à franchir le poste-frontière de Morina, principal point de passage dans le nord-est de l’Albanie, «s’est évanouie», a indiqué lundi le HCR, qui avait signalé dimanche une file de véhicules de 17 kilomètres de long, soit plus de 30 000 personnes, se dirigeant vers cette frontière. Lundi, les villages albanais près de la frontière, Kamenica et Padesh, déjà quasiment déserts en raison de bombardements précédents, ont à nouveau été touchés par des obus serbes qui n’ont pas fait de victimes, selon des observateurs occidentaux. Plus aucun réfugié n’a franchi non plus, lundi, la frontière entre le Kosovo et la Macédoine. Les autorités macédoniennes ont affirmé qu’elles n’étaient pas responsables de la fermeture de la frontière, qui semblait être le fait des Yougoslaves. À au moins deux reprises, des trains remplis de Kosovars arrivés à Djeneral Jankovic, nom serbe du poste-frontière de Blace (nord de Skopje), ont dû faire demi-tour sur ordre des Serbes. L’Otan avait affirmé disposer de photos aériennes de 43 fosses communes que les forces serbes auraient obligé les Albanais à creuser. Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) présents en Macédoine, ont cependant affirmé avoir réuni des preuves de meurtres, viols et expulsions au Kosovo, mais ne pas avoir confirmation d’exécutions collectives ni de l’existence de charniers. Le porte-parole de l’Alliance a indiqué que des combats continuaient d’opposer les forces yougoslaves aux séparatistes de l’Armée de libération du Kosovo (UCK) dans le nord et le sud-ouest de la province. L’UCK a affirmé lundi avoir capturé trois soldats de l’armée yougoslave, dont un volontaire russe. Après près de quatre semaines de bombardements, le président américain Bill Clinton a demandé lundi au Congrès six milliards de dollars pour soutenir l’effort de guerre américain contre la Yougoslavie. Les hélicoptères de combat américains Apache, envoyés pour renforcer le dispositif aérien de l’Otan contre les forces de Belgrade au Kosovo, entreront en action au début de la semaine prochaine, a annoncé le secrétaire général de l’Alliance Javier Solana. Ils seront stationnés en Albanie. Les dirigeants occidentaux ont multiplié ces derniers jours les attaques verbales contre Slobodan Milosevic, réclamant son départ du pouvoir. Pour le porte-parole de l’Otan, l’attitude du dirigeant yougoslave n’est pas celle d’un «leader fort».
Le flot d’Albanais du Kosovo cherchant refuge en Albanie ou en Macédoine s’est tari lundi, après la rupture des relations entre Belgrade et Tirana et la fermeture des frontières, suscitant de nouvelles inquiétudes sur le sort de milliers de personnes. Parallèlement à la poursuite de leurs bombardements sur la Yougoslavie, les Alliés envisagent d’accroître la pression économique sur...
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