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Actualités - REPORTAGES

Croissance - La Banque asiatique de développement publie son rapport annuel Stagnation de l'économie mondiale

La croissance économique mondiale demeurera poussive en 1999, avec un début de reprise pour les économies en voie de développement mais une baisse pour les pays européens et l’Amérique du Nord, estime la Banque asiatique de développement dans son rapport annuel. «La croissance mondiale est tombée brutalement à 2,2 % en 1998 après avoir été de 4,2 % en 97 et nous pensons qu’elle restera cette année à peu près au niveau que l’an dernier», prévoit le rapport publié à Manille dans la nuit de lundi à mardi. «Les économies de beaucoup de pays en développement commenceront à se redresser tandis que celles de l’Amérique du Nord et des pays européens enregistreront un ralentissement», poursuit la Bad. La Bad, qui tiendra à la fin du mois à Manille sa réunion annuelle, explique ce ralentissement par «une combinaison de facteurs» dont la crise financière asiatique qui a frappé de plein fouet plusieurs économies en développement, ainsi que l’aggravation de la récession au Japon. La Banque cite aussi au nombre de ces facteurs la dévaluation du rouble et l’instabilité monétaire du Brésil. «Les périodes de troubles en Russie, en Asie et en Amérique latine ont eu des répercussions dans tous les réseaux internationaux de la finance et du commerce, au moment où les flux internationaux de capitaux privés connaissaient un ralentissement», poursuit le rapport. Il note qu’en 1998, malgré le «ton négatif» des marchés mondiaux et à l’exception du Japon, les économies des pays industrialisés sont néanmoins demeurées en progression, le Royaume-Uni et les États-Unis conservant des taux de croissance respectifs de 2,5 et 3,9 % et les pays qui se sont joints à l’euro affichant des taux variant entre 1,5 % pour l’Italie et 3,8 % pour l’Espagne. La Banque note que, pour les pays industrialisés, la baisse des exportations vers l’Asie en crise a été «compensée en partie» en 1998 par la chute de 30 % du prix du pétrole brut. Le taux d’inflation dans les pays industrialisés a pu être limité à 1,4 % alors qu’il s’élevait dans les pays en développement à une moyenne de 10,20 % selon le rapport, «ce qui se situe bien en deçà des niveaux historiques». L’institution souligne que les flux de capitaux en provenance des pays industrialisés vers les pays en développement ont plongé à 29 milliards de dollars l’an dernier contre un niveau de 177 milliards en 1996. Mais à l’exception notamment de la Chine qui a enregistré une croissance «substantielle», 1998 a été une «mauvaise année» pour presque tous les pays en développement, avec pour ceux d’Asie la plus faible croissance enregistrée en dix ans, souligne le rapport. Quant aux pays en développement en dehors de la région Asie, certains ont poursuivi leur croissance tandis que d’autres, en Amérique latine comme au Moyen-Orient, ont été «entraînés vers le bas» par la chute du prix du pétrole. Mais «la crise financière et des taux de change demeure le plus grand facteur d’insécurité en Asie», et la «rapidité et le caractère volatile» de la crise «rendent difficile toute prédiction sur le délai nécessaire pour que les capitaux et les crédits reprennent le chemin des pays en développement», ajoute la Bad. La Banque considère toute prévision de reprise comme étant «dangereuse» et cite pour justifier sa prudence l’exemple en août dernier du «nouveau train de fuites de capitaux et de chutes boursières provoquées par la dévaluation du rouble». Car, souligne le rapport, «les marchés financiers asiatiques ne sont pas la seule source d’incertitude dans la région (...) la globalisation des marchés des capitaux permet la transmission de la contagion financière presque instantanément autour du monde et l’impact d’une dévaluation dans une région en développement est immédiatement ressenti dans les autres régions». Une autre incertitude provoquée par la crise, conclut la Bad, est son «effet politique étendu», comme l’a démontré l’Indonésie où de violents troubles sociaux ont été jusqu’à provoquer un changement de régime.
La croissance économique mondiale demeurera poussive en 1999, avec un début de reprise pour les économies en voie de développement mais une baisse pour les pays européens et l’Amérique du Nord, estime la Banque asiatique de développement dans son rapport annuel. «La croissance mondiale est tombée brutalement à 2,2 % en 1998 après avoir été de 4,2 % en 97 et nous pensons qu’elle...