Actualités - CHRONOLOGIE
Aéronautique - Evolution, mais pas de révolution immédiate Les avions du XXIe siècle
le 19 avril 1999 à 00h00
Dans une quinzaine ou vingtaine d’années, des ailes volantes commenceront à remplacer les avions aux formes classiques et on verra peut-être un jour dans le ciel des appareils mi-avion mi-fusée. D’ici là, les passagers ne verront aucun changement notable, d’autant que nombre des avions d’aujourd’hui voleront bien au-delà de l’an 2000. Trente ans après le premier vol de Concorde qui, dès 1969, semblait annoncer l’avènement général des transports supersoniques civils, avènement qui ne s’est pas produit pour des raisons économiques, rien ne permet de prévoir la venue au monde de «descendants» de ce fleuron de la coopération franco-britannique, pas avant l’an 2000 en tout cas, assurent les spécialistes. Certes, les principaux constructeurs aéronautiques y travaillent. Dans ce domaine, les Européens, dont Aérospatiale, étudient, dans le cadre du PERS (Programme européen de recherche supersonique), un avion de 42 mètres d’envergure pour 90 mètres de long, d’un rayon d’action de 10 000 kilomètres et volant à la vitesse de Mach 2 à 2,4 avec 250 personnes à bord. Verra-t-il le jour ? Personne ne peut le dire, d’autant que même les travaux de développement de son prédécesseur, subsonique celui-ci, un Airbus connu sous le nom de l’A3XX et destiné à concurrencer, en théorie vers 2004-2005, le plus gros appareil d’aujourd’hui, le Boeing 747-400, de 300 à 450 places, sont ralentis par des questions de rentabilité. 5 000 km/h Au plan technologique, le Concorde junior ne sera qu’une version agrandie et améliorée de son prédécesseur. Un bond en avant n’est envisagé que vers 2030, avec la naissance espérée d’avions capables d’atteindre des vitesses de l’ordre de 5 000 km/h. «De nombreux obstacles techniques restent à franchir, souligne Jean-Claude Pilon, ingénieur d’avant-projet supersonique et hypersonique à Aérospatiale, tant pour les matériaux devant pouvoir supporter des températures de 500° que pour la propulsion. Les réacteurs devront être remplacés par des turbo-statoréacteurs, technologie dérivée de celle des missiles». Par ailleurs, pour voler à ces vitesses, la conception aérodynamique des appareils devrait connaître de profonds changements, afin de limiter la traînée en supprimant des pièces rendues inutiles. Il y a une trentaine d’années, l’apparition d’ailes dites à flèche variable sur les chasseurs avait constitué un premier pas dans cette direction. Cette innovation pourrait être suivie de la disparition des gouvernes et le remplacement de leur fonction par des tuyères d’éjection orientables, à l’instar du pilotage des fusées, puis, un jour, par un véritable retour aux sources : tels les oiseaux qui modifient la courbure ou la surface de leurs ailes quand ils s’envolent ou fondent sur une proie, les avions devraient adapter à chaque instant la forme de leurs ailes aux conditions de vol. L’étape logique suivante serait celle des appareils suborbitaux, dotés de propulseurs combinés capables de fonctionner dans et au-dessus des couches d’air, pour pouvoir atteindre, hors de l’atmosphère, des vitesses d’engins cosmiques (28 000 km/h). Ces appareils mi-avions mi-fusées décolleraient d’un aéroport classique, propulsés par des réacteurs. En vol, un moteur-fusée prendrait le relais pour monter au-dessus de l’atmosphère, avant de replonger vers la Terre et de se poser à l’autre bout de la planète. Bien que des projets de ce type aient déjà fait l’objet d’annonces officielles, notamment du côté américain, M. Pilon ne croit pas à leur arrivée avant 2050. «Je ne vois pas les passagers accepter de voyager en scaphandres de cosmonaute, relève-t-il. Mais, surtout, je ne vois pas la réalisation d’un tel projet avant que de gigantesques progrès techniques n’aient réduit considérablement le coût de l’accès à l’orbite spatiale».
Dans une quinzaine ou vingtaine d’années, des ailes volantes commenceront à remplacer les avions aux formes classiques et on verra peut-être un jour dans le ciel des appareils mi-avion mi-fusée. D’ici là, les passagers ne verront aucun changement notable, d’autant que nombre des avions d’aujourd’hui voleront bien au-delà de l’an 2000. Trente ans après le premier vol de Concorde...
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