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Actualités - CHRONOLOGIE

Clinton et Blair ne veulent plus traiter avec Milosévic Les Alliés continuent à écarter l'envoi de troupes terrestres

Les États-Unis et leurs alliés ont continué dimanche à écarter l’idée d’une intervention de troupes terrestres en Yougoslavie, défendant l’efficacité des frappes aériennes menées depuis 25 jours contre Belgrade, en dépit des critiques. «Pour le moment, l’alliance n’a pas de projets d’invasion» du Kosovo, a ainsi déclaré le secrétaire général de l’Otan, Javier Solana. «La stratégie que nous allons conserver est la stratégie de la campagne aérienne jusqu’au bout», a-t-il affirmé sur la chaîne de télévision Fox. La secrétaire d’État Madeleine Albright a pour sa part déclaré qu’une évaluation des troupes terrestres américaines pouvait être «rapidement remise à jour», mais a ajouté que les troupes américaines ne s’entraînaient pas dans ce but. Elle a répété que l’armée yougoslave était de plus en plus affaiblie par les frappes aériennes de l’Otan. «Nous avons dit ce que nous faisions, c’est-à-dire une campagne aérienne appuyée, soutenue par 19 pays de l’Otan d’une façon remarquablement unie», a-t-elle déclaré sur la chaîne de télévision ABC. Parallèlement, les Alliés ont durci le ton hier contre le président yougoslave, réclamant son départ. Dans une tribune publiée par le journal britannique Sunday Times, le président Clinton a estimé qu’une «transition démocratique en Serbie» représentait la meilleure chance pour restaurer la paix dans les Balkans. Interrogé depuis Londres par la chaîne de télévision américaine CBS, le Premier ministre britannique Tony Blair est allé dans le même sens, estimant qu’à long terme, l’Otan devait «voir comment s’assurer que cet homme ne puisse plus terroriser cette région». Un débat « artificiel » Les frappes aériennes de l’Otan en Yougoslavie font entre-temps l’objet de critiques croissantes, alors que se poursuit l’exode forcé de dizaines de milliers de Kosovars chassés de la province par les forces serbes. Mais les dirigeants américains, britanniques et allemands ont rejeté les appels à la mobilisation de troupes terrestres, faisant valoir qu’il n’y avait pas de raison de remettre en cause la stratégie de l’Otan. Le Premier ministre britannique Tony Blair a ainsi incité à la patience, et indiqué que l’opposition à l’envoi de troupes terrestres restait la même. «Bien sûr, comme nous l’avons dit il y a quelques jours, nous continuons à passer en revue toutes les options, mais le plus important (...) est de montrer que la volonté des Alliés est plus forte que celle de Milosevic, pour assurer que chacune des demandes de l’Otan est entièrement satisfaite», a-t-il dit. Le chancelier allemand Gerhard Schroeder a indiqué pour sa part qu’il n’y avait pas d’accord parmi les membres les plus importants de l’Alliance pour modifier la stratégie de campagne aérienne. Interviewé sur CNN, il a estimé que le débat sur les troupes terrestres était «un débat artificiel, parce que nous avons adopté conjointement une stratégie conjointe, et il faudra donc un momentum conjoint pour en changer». «Et la Grande-Bretagne, la France et les Allemands ont à peu près la même opinion qu’il n’y a pas de raison pour remettre en cause la stratégie, ou pour la modifier, et je pense que c’est aussi la position du gouvernement américain», a-t-il ajouté. «Le seul usage envisagé par l’Otan pour des troupes terrestres est celui du maintien de la paix», a pour sa part indiqué le général canadien Dave Jurkowski, lors d’un point de presse du ministère de la Défense. Mais après près d’un mois de frappes aériennes, le débat s’est intensifié aux États-Unis sur la question de l’envoi de troupes terrestres. Le Washington Post, citant des sources dans les milieux du renseignement, a affirmé qu’il y avait désormais 7 000 soldats serbes de plus au Kosovo et alentour que lorsqu’ont démarré les frappes aériennes de l’Otan le 24 mars. Estimant que l’Otan était en train de perdre la guerre, le sénateur républicain Richard Lugar a estimé que les «choses se passaient encore moins bien que ce qu’on aurait pu le prévoir». La candidate républicaine à la présidence Elizabeth Dole a insisté sur le fait qu’il fallait gagner la guerre à tout prix, quitte à envoyer des troupes terrestres. Et le général à la retraite George Joulwan, ancien commandant suprême de l’Otan, a estimé que l’Alliance devait préparer des troupes terrestres, soulignant que leur préparation prendrait des semaines. «Nous aurions dû préparer des troupes terrestres dès le début», a-t-il dit sur NBC.
Les États-Unis et leurs alliés ont continué dimanche à écarter l’idée d’une intervention de troupes terrestres en Yougoslavie, défendant l’efficacité des frappes aériennes menées depuis 25 jours contre Belgrade, en dépit des critiques. «Pour le moment, l’alliance n’a pas de projets d’invasion» du Kosovo, a ainsi déclaré le secrétaire général de l’Otan, Javier...