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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Transports - La compagnie nationale d'aviation tente de parachever son redressement MEA : l'Etat appelé à trancher(photo)

Hier, et au terme de la première année du plan de redressement de la MEA (Middle East Airlines), MM. Mohamed Hout, président de la compagnie, et Jean-Eudes Rabut, directeur général, ont dressé, lors d’une conférence de presse, un bilan de la situation de la compagnie aérienne. Les chiffres sont éloquents, même si le retour des profits devrait dépendre des mesures que tarde à prendre le gouvernement. Ces dispositions se situent au plan social et au niveau de la régulation de l’ouverture du “ciel” libanais. Il faut rappeler qu’il y a quelques mois, la compagnie aérienne libanaise MEA a vécu une crise financière très importante qui a provoqué une intervention de l’État et un regroupement du capital social autour des actions de la Banque centrale. Celle-ci est devenue le tuteur économique de la compagnie. En fait, avec quelque 99 % du capital, la BDL contrôle la gestion de l’entreprise et M. Hout est détaché par le gouverneur Riad Salamé pour suivre le redressement de la compagnie. Pour la partie technique du plan de redressement prévue sur trois ans, les Libanais ont fait appel aux compétences de spécialistes français, dont M. Jean-Eudes Rabut. Celui-ci a bénéficié d’un contrat de deux ans avec l’objectif très net de ramener la MEA dans le cercle vertueux des compagnies qui font des bénéfices. Aujourd’hui, le redressement est effectif avec plus de 55 millions de dollars d’économies faites sur les dépenses, malgré une baisse de la part du trafic de 12 % due à la concurrence de l’open sky. Les chiffres d’une année de redressement En 1994, l’augmentation massive du nombre de passagers transportés, dans un contexte de gestion déplorable, a provoqué pour la MEA une perte de plus de 32 millions de dollars, puis de 37 millions en 95 et enfin de 87 millions en 1997. Pour exemple, les 100 000 passagers supplémentaires entre 1996 et 97 ont occasionné directement une perte de plus de trois millions de dollars. La courbe des rendements décroissants était malheureusement probante et due essentiellement aux coûts d’exploitation trop élevés et aux services mal gérés. La compagnie a supporté un coût fixe de fonctionnement trop important et l’activité n’était rentable que durant les trois mois d’été. Le retard technique considérable (manque d’informatique, etc.) a été la principale cause de ces pertes, exception faite des embauches forcées durant la guerre et qui perdurent. Le redressement a donc tenu dans la réorganisation de la compagnie, à l’occasion d’une modernisation sans précédent, durant l’année passée. Aujourd’hui, les coûts opérationnels sont parfaitement maîtrisés et contrôlés mensuellement. «Actuellement, l’exploitation est rentable huit mois sur douze et il suffirait d’une croissance de 10% du volume de passagers pour voir les résultats financiers de cette compagnie rejoindre ceux des meilleures compagnies aériennes au monde», affirme M. Rabut. Au plan de l’exploitation, la MEA a donc renoué, dès cette année, avec les critères internationaux de profitabilité, à l’exception du nombre moyen d’employés par avion qui est admis dans les compagnies internationales, dans une fourchette de 127 à 200 employés par avion, contre 400 pour la MEA. La prochaine étape : l’alliance avec Air France Le premier stade de l’étape suivante réside dans un effort de marketing pour la vente de vols supplémentaires entre les différents pôles Europe – Golfe – Afrique. En effet, 20 % des voyageurs vers Beyrouth ont pour destination Dubaï, Djeddah ou Ryad. L’alliance avec Air France prévue dans les prochains mois devrait apporter plus de dix pour cent de trafic en plus à la MEA. Ce sera la véritable grande étape prochaine du développement de la compagnie dans les prochains mois car l’alliance avec Air France permettra d’intégrer la MEA dans un réseau international très conséquent, lui permettant de vendre des vols directs pour des destinations telles que le Canada, les USA, l’Amérique du Sud, l’Europe, soit près de 130 destinations supplémentaires. Seul point noir, les promesses faites par les responsables de l’État libanais d’aménager l’ouverture du ciel libanais, le temps nécessaire au redressement de la MEA et les aménagements sociaux qui doivent être opérés pour que la compagnie renoue avec les profits. Ainsi, si le trafic aérien a connu à l’AIB une croissance de plus de 53 % durant les cinq dernières années, il n’a profité que dans la proportion de 21% à la MEA. Interrogé par L’Orient-Le Jour, lors d’un déjeuner organisé par l’association MIT, M. Nagib Mikati, ministre du Transport, s’est accordé un temps de réflexion sur l’opportunité de réduire les effectifs de la MEA et n’a pas caché qu’une privatisation était sous étude. De réflexion en hésitation, le succès final du plan de redressement est peut-être, aujourd’hui, remis en cause dans sa deuxième phase et l’expert français a préféré interrompre son contrat de deux ans. Pour la MEA, la question reste maintenant posée à l’État qui devra décider d’un portage financier sans limite dans le temps ou de la prise en charge du recyclage de plus de 2 000 employés, avant que la société soit privatisable.
Hier, et au terme de la première année du plan de redressement de la MEA (Middle East Airlines), MM. Mohamed Hout, président de la compagnie, et Jean-Eudes Rabut, directeur général, ont dressé, lors d’une conférence de presse, un bilan de la situation de la compagnie aérienne. Les chiffres sont éloquents, même si le retour des profits devrait dépendre des mesures que tarde à prendre le gouvernement. Ces dispositions se situent au plan social et au niveau de la régulation de l’ouverture du “ciel” libanais. Il faut rappeler qu’il y a quelques mois, la compagnie aérienne libanaise MEA a vécu une crise financière très importante qui a provoqué une intervention de l’État et un regroupement du capital social autour des actions de la Banque centrale. Celle-ci est devenue le tuteur économique de la compagnie. En...