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Actualités - REPORTAGES

Après l'euro-Méditerranée des patrons, celle des salariés se dessine

Les délégués libanais au forum syndical organisé conjointement par la Confédération européenne des syndicats, la Confédération internationale des syndicats libres et la fondation Friedrich Ebert, à la veille de l’ouverture de la conférence sur le partenariat euro-méditerranéen, ne sont finalement pas venus. «Ils n’ont pas donné d’explications, ils ne se sont simplement pas inscrits», indique-t-on ici. Mais l’explication ne fait pas de doute : cette absence est motivée par la présence, au forum, de la centrale israélienne, la Histadrouth. Invités, les syndicats syriens ont également fait faux bond. Par contre, toutes les autres formations syndicales arabes, y compris palestiniennes, ont pris part à ce forum consacré au thème du développement économique, des relations industrielles et du rôle des syndicats. À la veille des élections israéliennes, les conversations informelles entre délégués ont naturellement porté sur leur issue. Et tout le monde se croise les doigts en espérant que le scrutin portera au pouvoir un travailliste assez fort pour conduire le processus de paix à son aboutissement. L’absence des délégués libanais est un exemple type de la manière dont les problèmes politiques peuvent entraver le développement des autres volets du partenariat, en l’occurrence, le volet social, et empêcher l’épanouissement d’un processus qui n’est pas seulement technique, mais culturel et humain. Peter Seideneck, de la Confédération européenne des syndicats (CES), regrette cette absence, mais la comprend. Ce responsable syndical connaît le Liban, pour s’y être rendu en 1994, avec pour mission d’aider la CGTL à se restructurer. Il ne lui a pas fallu beaucoup de temps pour constater combien la liberté de l’action syndicale, au Liban, est hypothéquée par des facteurs externes. La restructuration souhaitée n’a plus eu lieu, et les enjeux étrangers à la revendication syndicale proprement dite ont continué à faire des syndicats des instruments de pression politique totalement étrangers à leur vocation. «Il ne faut pas en faire un drame», reprend-il, au sujet de l’absence de la délégation libanaise, «il faut vivre avec, se montrer patient, comprendre». Ce qu’il considère comme indispensable, pourtant, c’est de protéger «la pluralité» qui constitue un atout du Liban, et le distingue de bien d’autres pays du pourtour méditerranéen. Il souligne que le Liban a «un potentiel économique, culturel, intellectuel» important et qu’il constitue «un genre de pont au-dessus de la Méditerranée». Au passage, M. Seideneck souligne que l’ingérence du pouvoir politique dans les affaires syndicales est «inacceptable» et proteste contre la manière dont le pouvoir, en ce moment, traite l’élection de M. Élias Abou Rizk, président de la CGTL, à la tête du conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale. Le forum syndical a servi à passer en revue la situation du mouvement syndical dans tous les pays des rives sud et est de la Méditerranée, y compris celle de Chypre. Une attention particulière a été accordée aux 50 000 travailleurs palestiniens «illégaux» qui se rendent de Gaza en Israël, à la recherche de leur gagne-pain. À l’issue des travaux, un projet de résolution a été voté, qui sera soumis à la conférence ministérielle sur le partenariat qui s’ouvre aujourd’hui à Stuttgart. En outre, un forum syndical Euro-Med doit être créé pour toutes les formations syndicales des pays concernés. Dans un cadre souple et informel, ce forum abordera des sujets «classiques», comme la sécurité sociale, la politique du marché du travail, la formation professionnelle, le dialogue social, les relations industrielles. Il se réunira une fois par an au moins et démarrera ses activités à partir du 1er septembre prochain. Après l’Euro-Méditerranée des patrons, c’est celle des salariés qui se dessine.
Les délégués libanais au forum syndical organisé conjointement par la Confédération européenne des syndicats, la Confédération internationale des syndicats libres et la fondation Friedrich Ebert, à la veille de l’ouverture de la conférence sur le partenariat euro-méditerranéen, ne sont finalement pas venus. «Ils n’ont pas donné d’explications, ils ne se sont simplement pas...