Actualités - ANALYSE
Tribune Quand le fond (capitaux) rejoint la forme (culturelle)
Par MOUSSALLI Jacques Georges, le 18 mars 1999 à 00h00
Suite au premier colloque international qui s’est tenu à l’École supérieure des affaires – Esa, sur le thème “régulation et réglementation des marchés financiers émergents” les 4, 5 et 6 mars 1999, nous recevons d’un participant les lignes suivantes. «Bien que le cas du Liban n’ait pas été placé d’emblée au centre de tous les exposés, il n’en a pas moins été évoqué à plusieurs reprises, et pour cause. Le cas du Liban a été évoqué une première fois lors de l’ouverture du colloque placé sous le parrainage du ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie M. Nasser Saïdi, qui a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour parfaire les choses en matière de réglementation. Puis lors de la deuxième journée par le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, à double titre d’ailleurs, en sa qualité de président de l’Esa. Une question n’a pu cependant être traitée à fond, allez savoir pourquoi. «Cette question est la suivante : quand verrons-nous réémerger un marché financier digne de ce nom ? (avec la panoplie d’instruments financiers, depuis la banale action cotée en bourse jusqu’aux “dérivés de crédits” et aux “options”, marchés à terme, couvertures swaps, etc.). «La réponse sincère débouche invariablement sur le : “On voudrait bien pouvoir le dire”. «Les personnalités qui défilèrent au colloque s’accordent sur ce sujet : ce n’est pas tant une question de maîtrise de techniques, c’est plutôt une question de fond culturel, de mentalités, de mœurs en matière d’information d’affaires, à changer. Tout le reste ou presque, “le Liban peut s’en accommoder”, imprécision des indicateurs de performance économico-financiers. (Cf. Intervention de M. Freddy Baz, autre autres). «On ose à peine le croire c’est la culture (manque de) qui pour une fois freine le progrès. «Pourtant le Liban a grand besoin, pour revenir dans la course, de cet outil magistral de régulation des flux de capitaux. “On” devrait profiter de cette accalmie dans la frénésie de la reconstruction à tout prix (sans allusions, ni illusions d’ailleurs) pour réémerger comme “le phénix qui renaît de ses cendres”. Je ne vous fait pas de synopsis. Émerger en passant le relais au privé. Est-ce trop tôt ou pas assez tôt ? «Dans l’ambiance de la privatisation, voilà un prélude qui s’impose et qui prédispose. On devrait y regarder même à deux fois. «Le jeu en vaut la chandelle. Cela au moins n’aggravait en rien le poids de la dette. Alors ? «Adossé au dispositif existant (loi), l’appel à l’épargne publique (celle de l’épargnant public) est possible pour les entreprises, dès aujourd’hui. Tout ce qui est envisagé par le nouveau gouvernement, pour inciter, surveiller et mieux coordonner le jeu sera un plus. «Sans plus attendre, les acteurs principaux, secteur bancaire en tête et secteur privé, investisseurs institutionnels et la diaspora connaissent les règles du jeu, boursier cette fois. «Ils savent que le dispositif minimal est en place pour permettre d’engager la partie et qu’à trop attendre, on risque de laisser une fois de plus “sa place” aux autres marchés émergents. «Le “signal du renouveau du Liban-place financière” – on aimerait ajouter celui du Liban légendaire – est attendu par la communauté internationale. Toutes choses bien considérées par ailleurs, ce “feu vert” doit être donné maintenant, afin que la place ait la chance d’atteindre dans 3 ou 5 ans sa maturité. Au delà, c’est l’aspiration, la satellisation, la perte définitive de l’enjeu : celui de l’attractivité des marchés émergents. À la “vigilance et à la sagesse” il convient aujourd’hui d’ajouter de la perspicacité afin que nos 15 milliards de dollars/an ne passent pas au large. «Alors vient à l’esprit une autre question : puisque le cadre et le timing sont là, où est donc la balle ? Qui la relancera dans le camp voisin ?».
Suite au premier colloque international qui s’est tenu à l’École supérieure des affaires – Esa, sur le thème “régulation et réglementation des marchés financiers émergents” les 4, 5 et 6 mars 1999, nous recevons d’un participant les lignes suivantes. «Bien que le cas du Liban n’ait pas été placé d’emblée au centre de tous les exposés, il n’en a pas moins été évoqué à plusieurs reprises, et pour cause. Le cas du Liban a été évoqué une première fois lors de l’ouverture du colloque placé sous le parrainage du ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie M. Nasser Saïdi, qui a rappelé les mesures prises par le gouvernement pour parfaire les choses en matière de réglementation. Puis lors de la deuxième journée par le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, à double...
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