Actualités - CHRONOLOGIE
Livre - "L'immeuble de Mathilde", de Hassan Daoud Une chronique plus amère que douce
Par D. E., le 18 mars 1999 à 00h00
Né en 1950 à Beyrouth, Hassan Daoud n’ignore rien du journalisme. Mais il est aussi romancier. Son quatrième roman «Binayat Mathilde» (L’immeuble de Mathilde) – (Dar an-Nahar – 174 p.) porte sur la réalité libanaise, traduit un quotidien difficile à vivre. Après Le chant du pélican, Des journées inutiles et L’année de l’Automatique, Hassan Daoud plonge dans la chronique plus amère que douce d’un microcosme au rituel banal, pour ne pas dire insignifiant, où la vie s’écoule avec son cortège de joies et de malheurs. On note chez ce romancier l’art de brosser des portraits et de décortiquer les détails d’une vie simple, au bord parfois du dénuement. Nostalgie, mélancolie, humilité et résignation font de ces pages au lyrisme mesuré, à la narration contenue, un émouvant témoignage de la guerre et de ses déplorables séquelles. Des êtres aux élans coupés, aux rêves brisés, malgré un soleil porteur d’espoir. Voilà le monde un peu clos de cet auteur de langue arabe à la syntaxe sévère, aux vocables simples, parfois familiers, à la composition toujours fluide et claire. Comme une phrase proustienne, le roman débute et se termine de la même manière, en un discours empreint de poésie et d’une certaine tristesse voilée. Mais il y a là des portraits admirables. Tempéraments, caractères et lutte contre l’adversité, pour dire le malaise d’une société prise dans le piège de ses traditions et de ses contradictions. Comme une caméra faussement innocente, mais impitoyable, les images se dessinent et se greffent sur les pages, déroulant la vie d’un groupe de personnages hétéroclites pris dans l’engrenage de leur destin. Dans cet immeuble aujourd’hui abandonné, grouillent les souvenirs. Et ce sont ces ruines un peu fumantes que Hassan Daoud transforme, grâce au talent d’une plume alerte, en charbon incandescent…
Né en 1950 à Beyrouth, Hassan Daoud n’ignore rien du journalisme. Mais il est aussi romancier. Son quatrième roman «Binayat Mathilde» (L’immeuble de Mathilde) – (Dar an-Nahar – 174 p.) porte sur la réalité libanaise, traduit un quotidien difficile à vivre. Après Le chant du pélican, Des journées inutiles et L’année de l’Automatique, Hassan Daoud plonge dans la chronique plus amère que douce d’un microcosme au rituel banal, pour ne pas dire insignifiant, où la vie s’écoule avec son cortège de joies et de malheurs. On note chez ce romancier l’art de brosser des portraits et de décortiquer les détails d’une vie simple, au bord parfois du dénuement. Nostalgie, mélancolie, humilité et résignation font de ces pages au lyrisme mesuré, à la narration contenue, un émouvant témoignage de la guerre...