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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Séminaire - Comment réduire le déficit budgétaire ? La dette publique libanaise représente 111% du PIB(photo)

Le centre de recherche «Middle East Research and Studies» (MERS), présidé par M. Fouad Makhzoumi, a organisé, hier, à l’hôtel Commodore, un séminaire sur le thème suivant : la dette publique : les risques et les solutions. Une étude réalisée par l’équipe de M. Kamal Hamdane, économiste de renom, a établi une base de discussion entre plusieurs experts. Après les constats quelque peu sévères portés sur la politique économique et financière de l’ancien gouvernement, des solutions ont été esquissées, mais l’ensemble des conclusions a convergé sur l’étroitesse de la marge de manœuvre dont dispose le gouvernement de M. Hoss, au plan de la gestion de la dette publique. La dette publique du Liban représente 111 % du produit intérieur brut (PIB), et son service absorbe 45 % des dépenses et équivaut à 75 % des recettes du Trésor, a indiqué au cours du débat le ministre de l’Économie et du Commerce Nasser Saïdi. M. Saïdi a expliqué que l’objectif du gouvernement était de «réduire graduellement le déficit budgétaire récurrent en améliorant la collecte des impôts, en abaissant les dépenses et en diminuant la dette publique à 80 % du PIB». Abdallah Attieh, conseiller économique du chef du gouvernement, a indiqué que la dette s’élevait fin décembre à 18,6 milliards de dollars, dont 3,5 mds USD de dette extérieure. Selon la Banque du Liban, le PIB a atteint 15,7 mds USD en 1998. Kamal Hamdane, qui a exposé une étude sur la dette libanaise commandée par le MERS a affirmé que «celle-ci progressait depuis deux ans plus vite que le taux de croissance du PIB». Selon M. Hamdane, «les dépenses publiques ont augmenté sous le règne de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (1992-98) et ont été souvent supérieures aux dépenses budgétisées, alors que les recettes ont été conformes aux prévisions». De nombreuses personnalités ont assisté au débat, y compris, parmi elles, d’anciens ministres de l’équipe «haririenne». Du coté des intervenants au séminaire, M. Nasser Saïdi, ministre de l’Économie et de l’Industrie, représentait le Premier ministre et, en son nom, a ouvert la session. Par la suite, sont intervenus, MM. James Stephenson, représentant de l’US Aid au Liban, Elie Yachoui, économiste libanais, Charbel Nahas, consultant, et Kamal Hamdane. Les débats ont été arbitrés de main de maître par M. Abdallah Attieh. Dans son allocution, M. Saïdi a rappelé les principales options du gouvernement actuel qui ont pour objectifs de réduire le déficit budgétaire et d’encourager les investisseurs étrangers à participer à des projets productifs. Lecture a été ensuite donnée d’un message de M. Fouad Makhzoumi qui s’était fait excuser, pour raison personnelle, de ne pouvoir prendre part au séminaire. Le mot de M. Makhzoumi donne le ton : «Au-delà de la partialité, la mesure des risques qui pèsent sur le Liban au niveau de la dette publique et les solutions qui sont envisageables restent des préoccupations majeures pour tout citoyen conscient des enjeux et concerné par l’avenir du Liban, souligne-t-il. La question est aussi de savoir si les politiques socio-économiques sont proches ou éloignées de la population. Pour répondre à ces questions, nous avons confiance dans l’homme intègre qu’est le président de la République M. Émile Lahoud et en son Premier ministre M. Sélim Hoss. En outre nous portons pour contribution à l’action de ce gouvernement, l’étude qui vous est présentée aujourd’hui», a conclu le président de «MERS». Des coûts de production trop lourds M. Kamal Hamdane a souligné l’importance de discerner les facteurs de crise économique que traverse le Liban actuellement et ceux de la crise financière, liée à l’état de la dette publique aujourd’hui. L’économiste a ensuite relevé que toute étude objective devait tenir compte de la relativité des solutions possibles en raison de la complexité même du monde économique moderne. Il est donc important de définir les priorités et de trouver un consensus national sur une politique économique donnée. Concernant le Liban, l’un des handicaps les plus lourds réside dans les coûts de production qui laissent peu de place face à la concurrence internationale. Selon le spécialiste, les coûts des capitaux, de l’énergie de la communication, du foncier doivent être revus à la baisse. «En effet, pour attirer les investisseurs étrangers, il ne suffit pas d’avoir une monnaie stable, encore faut-il que l’ensemble des coûts économiques soit compétitif», a déclaré M. Hamdane. Selon le consultant, un savant équilibre doit être trouvé entre les finances publiques et le niveau économique actuel du pays ; faute de quoi, la productivité risque d’être décalée. «Il faut, par ailleurs, une nouvelle loi fiscale modernisée et adaptée aux besoins du pays. Enfin, l’efficience de l’administration et de l’infrastructure en général sera plus attractive pour les investisseurs étrangers qu’une fiscalité artificiellement basse», a poursuivi M. Hamdame. Un endettement jusqu’où ? L’étude réalisée par l’équipe de M. Hamdane a porté sur une période de 25 ans. Plusieurs modèles économiques, concernant la gestion des déficits publics, ont été utilisés afin de déterminer les relations entre les différents pôles économiques que sont la taxation, les taux d’intérêt, la croissance et la balance commerciale. Pour le Liban, l’ordre décroissant d’importance dans l’influence sur le déficit est fixé à partir des taux d’intérêt, la balance commerciale et le taux de croissance. Un effet de boule de neige a été clairement constaté à partir de ces éléments, depuis l’ année 1993-94. En raison de la croissance constatée en 1996, la dette aurait pu, selon les spécialistes réunis, être stabilisée. Le swap de la dette interne en dette externe, en 1998 a été une mesure salutaire, mais aurait pu être accompagné d’une baisse des taux. Analysée fin 97, le niveau de la dette externe était largement supportable et si une réduction des dépenses avait été significative à l’époque, en 98, l’excédent de la balance commerciale aurait permis un allégement du service de la dette. Quoi qu’il en soit, encore aujourd’hui, le pays peut s’endetter à l’extérieur, d’autant plus que les facteurs économiques ne sont pas les seuls paramètres pris en compte dans une situation telle que la connaît le Liban actuellement. Son crédit auprès des instance internationales lui permettrait même l’accès à d’autres financements publics. Par ailleurs et toujours selon les économistes réunis hier, une inflation contrôlée, en 97, aurait permis une recette de 3 milliards de dollars. La dette publique aurait atteint alors quelque 89 % du PIB contre 110 % aujourd’hui. Une amélioration de cette situation est prévue, avec une réduction de ce taux à 100 % du PIB en l’an 2000, pour moins de 100 % pas avant 2004. Tel est en fait le prix de la facture de la première étape de la reconstruction, accompagnée d’un essor économique amoindri. Il reste que l’État doit plafonner ses dépenses et les dépenses publiques en général ; les recettes fiscales doivent être sensiblement augmentées et M. Hamdane préconise une augmentation de l’impôt sur le revenu qui serait fixé entre 25 et 30 % et un impôt société de 20 %.
Le centre de recherche «Middle East Research and Studies» (MERS), présidé par M. Fouad Makhzoumi, a organisé, hier, à l’hôtel Commodore, un séminaire sur le thème suivant : la dette publique : les risques et les solutions. Une étude réalisée par l’équipe de M. Kamal Hamdane, économiste de renom, a établi une base de discussion entre plusieurs experts. Après les constats quelque peu sévères portés sur la politique économique et financière de l’ancien gouvernement, des solutions ont été esquissées, mais l’ensemble des conclusions a convergé sur l’étroitesse de la marge de manœuvre dont dispose le gouvernement de M. Hoss, au plan de la gestion de la dette publique. La dette publique du Liban représente 111 % du produit intérieur brut (PIB), et son service absorbe 45 % des dépenses et équivaut à 75...