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Actualités - REPORTAGES

Notes Bleues - Charbel Rouhana, Hani Siblini et Mada Group à l'Assembly Hall Folies de Jazz : recherche et innovation(photos)

Avant-dernier volet du festival oriental de jazz dont c’était le troisième week-end consacré aux amateurs du genre. Et ils étaient très nombreux! Folies de jazz pourrait-on dire pour tous ces jeunes et beaucoup moins jeunes qui viennent applaudir des musiciens cool et inspirés... Leur tour venu, Charbel Rouhana, Hani Siblini et le Mada Group font vivre les beautés et les sortilèges d’un monde sonore envoûtant, plein de rythmes et mélodies où tous les métissages et collages sont permis... Charbel Rouhana depuis ses «jaddals» avec Marcel Kalifé (un autre maître «enchanteur du “oud”) n’est plus à présenter au public tant la magie de son “oud” le devance... Et puis, simple curiosité de mélomane, l’avez-vous écouté égrener avec une verve délicieuse l’air de Rosine du Barbier de Séville de Rossini au “oud”? La réponse est non, eh bien vous avez raté un authentique régal! Ceci dit, entouré de ses acolytes, Charbel Rouhana entraîne son auditoire bien loin... Tout d’abord son complice Hani siblini au piano et ceux qui fond la bande Mada: au violon Antoine Khalifeh, à la basse Abboud el-Saadé, au “riq” Ali el-Khatib, à la batterie Fouad Afra, pour la percussion Albert Rouhana et pour l’accordéon Antoine Dib. Et fouette cocher, le cheval est au galop et non à l’amble. Célébrant avec dévotion leur messe jazz mais où l’Orient et son folklore sont omniprésents, ces musiciens embarquent les auditeurs vers des rives inconnues et accostent dans des pays pleins de couleurs et de lumières... Explorations, imprévus, inattendus, voilà les mots clefs de cette aventure musicale où le jazz est coulé en termes de thèmes exclusivement arabes et plus précisément profondément libanais, avec des phrases trop colorées pour du jazz. Mais le résultat est toujours agréable. On se laisse emporter, submerger... On flotte, on swingue, on tangue à l’orientale avec un rien de son déjà entendu mais où tout chavire au bout d’une tirade, d’une note, d’une phrase lancinante et syncopée... Du “oud”, triste ou enflammé, à la batterie tonnante ou simplement vibrionnante, au rythme troublant du “riq”, le jazz emprunte ici des détours bien surprenants mais où l’on se retrouve! Et si bien! Et c’est à ce jeu d’étonner et de surprendre l’auditeur qu’excellent ces musiciens aux notes vives, agiles, farfelues, sensuelles, bondissantes; parfois même tranquilles et assoupies comme ces chats qui font le dos rond avant de sombrer, recroquevillés sur eux-mêmes, dans un sommeil profond... Mais écoutons Charbel Rouhana, authentique virtuose du “oud” (sans jamais pourtant en faire une tapageuse démonstration), se confier. «On est témoin depuis quelques années d’un renouveau de la musique instrumentale orientale incarnée par ses instruments typiques et spécialement le “oud” qui est un instrument très ancien et toujours lié au chant traditionnel et classique arabe plutôt qu’à la musique instrumentale. Le groupe Mada est l’une des formations modernes qui essaient de mettre en relief cet instrument en exploitant au maximum ses capacités techniques pour exprimer des compositions variées et modernes mais qui reflètent toujours une musique orientale en pleine recherche et innovation. Avec Mada, on est ouvert à plusieurs possibilités de rencontres et de collaborations». C’est donc bien le “oud” qui mène le bal... On l’attend, on le guette, en l’écoute, toutes affaires cessantes! Lâchant parfois son lyrisme oriental et ses couleurs grains de sable, ses cordes se doublent brusquement d’un son blessé qui rappelle le cri lointain de ceux qui ont souffert de la violence et de l’intolérance des hommes... Comme un paquet de notes écumantes et jubilatoires jaillies beaucoup plus du fond du camaïeu de la Méditerranée que du bleu du Pacifique, ces accords jettent du baume sur le cœur...
Avant-dernier volet du festival oriental de jazz dont c’était le troisième week-end consacré aux amateurs du genre. Et ils étaient très nombreux! Folies de jazz pourrait-on dire pour tous ces jeunes et beaucoup moins jeunes qui viennent applaudir des musiciens cool et inspirés... Leur tour venu, Charbel Rouhana, Hani Siblini et le Mada Group font vivre les beautés et les sortilèges d’un monde sonore envoûtant, plein de rythmes et mélodies où tous les métissages et collages sont permis... Charbel Rouhana depuis ses «jaddals» avec Marcel Kalifé (un autre maître «enchanteur du “oud”) n’est plus à présenter au public tant la magie de son “oud” le devance... Et puis, simple curiosité de mélomane, l’avez-vous écouté égrener avec une verve délicieuse l’air de Rosine du Barbier de Séville de Rossini...