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Industrie - Forum groupant d'importantes participations locales et étrangères Le Liban offre de grandes possibilités aux investisseurs étrangers (photo)
Par DE HAUTEVILLE Gérard, le 03 février 1999 à 00h00
Hier, a été inauguré un Forum sur l’investissement industriel au Liban. Cette réunion, groupant des représentants de plus d’une vingtaine de pays, a été organisée par l’Agence de développement industriel des Nations unies (Onudi), l’Agence de développement «Idal», avec le soutien du royaume d’Arabie séoudite, au siège de l’Escwa, et a connu un vif succès. Le Premier ministre M. Sélim Hoss a lui-même parrainé le forum et toutes les personnalités libanaises qui comptent dans le secteur de l’industrie étaient présentes, notamment MM. Nasser Saïdi, ministre de l’Industrie, et Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels libanais, ainsi que MM. Youssef Choucair, président de «Idal», Yo Maruno, directeur général de l’Onudi et Hazem el-Beblawi, secrétaire exécutif de l’Escwa. La première impression que l’on retire de cette réunion provient sans conteste du nombre des participations tant libanaises qu’étrangères. La présence massive de tous ces professionnels a démontré nettement la confiance accordée par les chefs d’entreprise libanais au nouveau gouvernement, mais aussi celle des investisseurs étrangers potentiels, mobilisés en nombre, pour l’occasion. L’heure était donc à l’optimisme qui s’est d’ailleurs reflété dans l’ensemble des discours. Comme il se doit, M. Hoss a ouvert la séance par une allocution sobre et complète, expliquant le rôle du gouvernement et annonçant certaines mesures en faveur de l’industrie : «Le gouvernement a pour objectif de rétablir au Liban un contexte favorable aux investissements extérieurs et intérieurs, dans le domaine des services, mais aussi dans les secteurs productifs. Ainsi, la diaspora pourrait être un atout pour le développement du pays, a déclaré le chef du gouvernement. L’autre défi de mon gouvernement réside dans le rétablissement de la compétitivité des entreprises libanaises, l’essor du secteur privé et la mise en place de financements à moyen et long termes pour la reconstruction du pays et particulièrement de son industrie». Le président du Conseil a poursuivi : «Le domaine de l’agroalimentaire est particulièrement favorable au Liban. Avoir confiance en l’avenir du Liban, c’est avoir confiance dans son économie libérale symbolisée par la liberté absolue de change et le maintien du secret bancaire». Plus globalement, le Premier ministre a déclaré : «Le rôle du Liban, grâce à sa flexibilité, fera de lui un acteur non-concurrent des pays arabes frères ; ses capacités d’adaptation permettront à l’industrie libanaise de s’imposer, grâce à la formation technique très développée qui la soutient, avec 17 universités et une centaine d’instituts. Aujourd’hui, l’industrie représente 14 % du PIB, mais bientôt cette industrie rénovée sera compétitive et son essor, déjà important ne fera que croître. Pour cela, les accords passés avec la Syrie, mais aussi avec les pays arabes en général ainsi que ceux qui sont à convenir avec l’Union européenne, nous donneront accès à des marchés très importants. Afin de réaliser ces objectifs, le gouvernement s’est engagé à fournir des parcs industriels ou les infrastructures auront un coût réduit pour les utilisateurs, à créer des zones franches supplémentaires et s’atteler à des accords bilatéraux pour supprimer la double imposition avec nombre de pays partenaires. Ainsi, les investisseurs intéressés par les pays émergents seront attirés par ce nouveau Liban», a conclu M. Hoss. Appui des Nations unies Avant d’entamer les réunions de contacts entre industriels, les responsables ont donné plusieurs aperçus de la situation économique libanaise, mais aussi des motivations probables d’investisseurs dans l’industrie au pays du cèdre. L’appui des Nations unies a été clairement exprimé à travers les déclarations des responsables présents de l’Onudi. Le plus complet des exposés a été, sans équivoque, celui de M. Saïdi qui a donné un véritable cours de macroéconomie libanaise. Le ministre de l’Économie et de l’Industrie a aussi insisté sur les points clés qui feront du Liban un véritable centre d’intérêt industriel. Cette description tenait aussi lieu d’engagement de la part de l’équipe gouvernementale actuelle envers les industriels des pays amis. Pour M. Saïdi, il faut d’abord une réforme administrative (actuellement en marche) pour réduire les risques politiques et offrir aux investisseurs une infrastructure efficace. Une politique monétaire doit garantir la stabilité de la monnaie et un taux annuel d’inflation bas (au Liban 3-4 % par an) et doit être assortie d’une baisse du déficit. Toutes les régions du Liban doivent profiter du développement économique. Enfin, si une politique commerciale ouverte est largement établie avec la Syrie, l’Égypte et les pays arabes ou l’Union européenne (accord en cours), une politique industrielle dynamique serait mise en place afin de rendre plus compétitives les unités libanaises de production. Un comité ministériel sera créé pour la promotion des exportations. Les favorisés seront ceux qui ont le plus d’avenir et les mieux adaptés au Liban ; les techniques de l’information, les hautes technologies en général et l’industrie agroalimentaire et pharmaceutique feront l’objet de conditions favorables pour les crédits à moyen et long termes sur 5 et 7 ans qui seront subventionnés par le gouvernement. Les crédits pour petites entreprises et les micro-crédits seront encouragés, ainsi que le leasing, notamment par un cadre légal mis en place en 1999, mais aussi grâce à la privatisation de la Bourse, la création d’une autorité de surveillance des opérations de Bourse. Pour sa part, M. Choucair a développé les avantages comparatifs du Liban au niveau de l’implantation industrielle. Pour le patron de l’Idal, le Liban est une ouverture sur un marché de 250 millions de consommateurs ; les conditions financières sont favorables aux investissements étrangers et l’infrastructure ne fait pas défaut au Liban. Les opérateurs étrangers peuvent être actionnaires à cent pour cent du capital social et plusieurs zones franches seront bientôt en service en province. Enfin, Jacques Sarraf est intervenu pour souligner que depuis la reprise de l’économie libanaise, aucun projet industriel nouveau n’avait échoué au Liban. Pour le patron de l’industrie libanaise, «l’infrastructure est capable d’attirer les investisseurs au Liban. La confiance est rétablie; en effet, en trois ans, les Libanais eux-mêmes ont investi plus de 650 millions de dollars dans l’industrie. Nous avons besoin maintenant, pour affronter la mondialisation, de la créativité et de l’expérience d’industriels étrangers et amis, prêts à investir dans notre pays», a conclu M. Sarraf. Ensuite, les invités et les industriels libanais présents ont échangé les informations sur plus de 25 projets d’investissements dont la taille variait entre un et quelques dizaines de millions de dollars. Les principaux secteurs étant l’agroalimentaire et la construction ; des domaines biens classiques au Liban, mais rien, a priori, dans les domaines préconisés par les responsables !
Hier, a été inauguré un Forum sur l’investissement industriel au Liban. Cette réunion, groupant des représentants de plus d’une vingtaine de pays, a été organisée par l’Agence de développement industriel des Nations unies (Onudi), l’Agence de développement «Idal», avec le soutien du royaume d’Arabie séoudite, au siège de l’Escwa, et a connu un vif succès. Le Premier ministre M. Sélim Hoss a lui-même parrainé le forum et toutes les personnalités libanaises qui comptent dans le secteur de l’industrie étaient présentes, notamment MM. Nasser Saïdi, ministre de l’Industrie, et Jacques Sarraf, président de l’Association des industriels libanais, ainsi que MM. Youssef Choucair, président de «Idal», Yo Maruno, directeur général de l’Onudi et Hazem el-Beblawi, secrétaire exécutif de l’Escwa. La...