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Universités - Privées, d'Etat, francophones, anglophones Des inégalités dans la rétribution des professeurs (photos)
Par RABAHIE Georges, le 11 mai 1999 à 00h00
Les professeurs d’université au Liban sont le plus souvent rémunérés de manière fort inégale. Les salaires, parfois calculés suivant le nombre d’heures, ne sont pas, dans la majorité des cas, proportionnels au savoir et à l’effort fourni. Une distinction semble s’imposer entre l’Université libanaise et les universités privées. Il existe aussi une nette différence, au sein même du secteur privé, entre universités francophones et universités anglophones. Le problème de la rétribution acquiert une importance considérable du fait qu’il est intimement lié a la qualité de l’enseignement et à l’amélioration du niveau universitaire. La rétribution est essentiellement calculée aujourd’hui sur base du nombre d’heures effective, de cours. Par ailleurs, il existe un nombre peu élevé de professeurs à plein temps. La différence essentielle entre professeurs à mi-temps et ceux à plein temps réside dans le fait que ces derniers sont rémunérés tout au long de l’année alors que les professeurs qui reçoivent un salaire horaire (mi-temps) ne sont rémunérés que six à sept mois par an selon la durée de l’année universitaire. Les deux systèmes de rémunération comportent plusieurs inconvénients. Ainsi, certaines universités imposent aux professeurs à plein temps de n’avoir aucune autre activité parallèle. Le salaire horaire ne tient pas compte des heures de préparation nécessaires, seules les heures enseignées étant comptabilisées. Concernant les universités privées, il existe une nette différence entre les rémunérations des professeurs des universités anglophones et ceux des universités francophones. En effet, les rétributions des enseignants à plein temps dans les universités anglophones peuvent atteindre la somme de 8 000 dollars, notamment lorsque le professeur occupe un poste important : doyen de faculté ou responsable de plusieurs cours magistraux. Alors que son collègue occupant un poste similaire dans une université francophone ne reçoit pas plus de 3 000 dollars. Parmi les professeurs à mi-temps, la différence n’est pas aussi flagrante, mais reste néanmoins importante. L’heure de cours dans les universités francophones varie entre 30 et 40 dollars, alors que dans les universités anglophones, elle est de 50 à 60 dollars. La différence la plus importante enregistrée dans ce domaine est celle qui découle de la comparaison entre les salaires des professeurs à l’Université libanaise et ceux de leurs collègues dans le privé. Le professeur à plein temps à l’UL débute à 2 200 000 livres libanaises (soit environ 1 500 dollars). Ce montant est sujet à une hausse de 140 000 livres libanaises tous les deux ans, alors que les professeurs à mi-temps (salaire horaire) perçoivent la somme de 20 000 livres libanaises par heure. Il est intéressant de noter que les professeurs à l’UL sont tous porteurs d’un doctorat, condition nécessaire pour y enseigner. Après avoir fait le point sur les modalités de paiements et le montant des salaires, on remarque qu’une amélioration des rémunérations peut être bénéfique aux universités elles-mêmes aux plans de la qualité de l’enseignement et du niveau universitaire. Une meilleure rétribution permettra une plus grande disponibilité, ce qui aura pour conséquence une modernisation régulière du contenu des cours et de la méthode pédagogique utilisée. Il serait important de noter qu’il ne faudrait pas exiger des enseignants une disponibilité totale au détriment d’autres activités, qui, menées avec modération, peuvent être enrichissantes pour la vie académique. Un autre avantage découle de l’amélioration significative des salaires, ce qui rendrait à la carrière de professeur tout son prestige, à l’exemple des pays développés, et encouragerait certains des meilleurs étudiants à choisir cette profession comme profession d’avenir. Le problème de la rétribution des professeurs à l’Université libanaise est plus difficile à résoudre, la scolarité s’y ramenant uniquement à des frais d’inscription, insuffisants pour mener à bien le réajustement des salaires. L’intervention de l’État semble nécessaire, indispensable même. Reste à savoir si le gouvernement est disposé à faire de ce problème une de ces priorités.
Les professeurs d’université au Liban sont le plus souvent rémunérés de manière fort inégale. Les salaires, parfois calculés suivant le nombre d’heures, ne sont pas, dans la majorité des cas, proportionnels au savoir et à l’effort fourni. Une distinction semble s’imposer entre l’Université libanaise et les universités privées. Il existe aussi une nette différence, au sein même du secteur privé, entre universités francophones et universités anglophones. Le problème de la rétribution acquiert une importance considérable du fait qu’il est intimement lié a la qualité de l’enseignement et à l’amélioration du niveau universitaire. La rétribution est essentiellement calculée aujourd’hui sur base du nombre d’heures effective, de cours. Par ailleurs, il existe un nombre peu élevé de professeurs à...
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