Chambres de commerce - Premier congrès mondial à Marseille Le monde des affaires se donne un ton humaniste

À l’occasion du quatrième centenaire de la Chambre de commerce de Marseille, la plus ancienne au monde, quelque 91 pays ont été réunis pour le premier congrès mondial des chambres de commerce. La CCI (Chambre de commerce internationale) y était largement représentée et notamment par son président, M. Adnan Kassar. Les principaux thèmes développés ont été axés autour de la globalisation des marchés et l’importance pour les PME de s’organiser, mais l’accent a été aussi mis sur l’aspect humain du développement. Plus de 750 congressistes ont assisté aux deux jours de conférences. Il faut noter qu’une délégation, particulièrement importante, des pays arabes et libanaise était présente à cette «première» qui s’est tenue dans l’une des plus anciennes villes commerciales du monde : Marseille. «Ensemble, nous serons plus forts pour la paix et le développement». C’est par ces mots que M. Claude Cardella, président de la CCI de Marseille-Provence a ouvert le congrès. «Il s’agit, a-t-il poursuivi, de rappeler que la mondialisation et les nouvelles technologies ont modifié la donne ; il appartient donc aux CCI de préparer l’avenir, afin de défendre l’idée que l’économie est au service de l’homme et non l’inverse». Pour sa part, dans son discours d’ouverture, M. Adnan Kassar a fait échos aux propos de son hôte. Le président de la CCI devait indiquer : «Nous sommes non seulement des créateurs et des gestionnaires de richesses matérielles, mais aussi les fondateurs de l’humanisme. Humanisme, dont nous allons ressentir de plus en plus la nécessité dans les décennies à venir, afin de contrebalancer les excès de la technologie». M. Kassar a ensuite évoqué l’importance de la CCI qui a été créée en 1919 par les entrepreneurs eux-mêmes de l’époque et qui représente aujourd’hui quelque 137 pays. Le président de la CCI devait aussi insister sur l’objectif de cette réunion exceptionnelle de Marseille : «Nous devons encore aller plus loin ; en créant un véritable réseau organisé qui contribuera à la croissance économique, à la création d’emplois (…) dans un système où la libéralisation du commerce et des investissements internationaux doit être la règle». Les marchands de paix Lors de ce congrès, l’action de la CCI a été largement évoquée. Depuis plus de 80 ans, son rôle s’est accru et les dirigeants actuels veulent garder l’esprit de ce qui a fait le fondement de cet organisme : «Nous sommes des marchands de paix», se plaisaient à dire les fondateurs de la CCI. Les principaux objectifs de la CCI ont donc été définis comme étant l’encouragement de la liberté des échanges, la promotion des investissements internationaux et la défense de l’économie de marché. Pour M. Kassar, la mission de la CCI tient l’évolution mondiale des affaires et l’élaboration de règles adoptées par les membres de plus en plus nombreux à travers le monde. Il faut rappeler que la CCI est de plus en plus sollicitée par les Nations unies en tant qu’experte ou consultante. Le credo de cette organisation a sous-tendu l’ensemble des réunions du congrès. Les idées forces restent la croissance économique pour toutes les nations et la prospérité de tous les pays, aux antipodes d’un protectionnisme à outrance, l’ouverture des marchés, le renforcement du système commercial bâti sur des règles multilatérales, ont été prônées au cours de ces journées.