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Environnement - En attendant une décharge pour remplacer Bsalim Un dépotoir au coeur d'Achrafieh(photos)
Par HAGE Anne Marie, le 30 septembre 1999 à 00h00
Ce n’est pas une décharge publique et pourtant ça en a tout l’air. Un énorme monticule de déchets d’une soixantaine de mètres de long, d’une vingtaine de mètres de large, et dont la hauteur atteint trois mètres par endroits, envahit un terrain vague du quartier de Berjaoui à quelques mètres seulement du Grand Lycée franco-libanais et de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. Meubles, pneus, tas de ferrailles, gravats et sacs – contenant Dieu sait quoi, – s’amoncellent dans une rue empruntée quotidiennement par des milliers d’élèves, étudiants, professeurs et parents. Le problème ne serait pas dramatique s’il se limitait à un tas d’objets encombrants et très abîmés, jetés là par des habitants désireux de se débarrasser de leurs vieilleries. En réalité, le feu est quotidiennement mis aux déchets, rendant l’atmosphère irrespirable pour les étudiants de l’université et du lycée voisins ainsi que pour les habitants de la région. Vendredi dernier, trois voitures de pompiers ont même dû se relayer pour éteindre le feu et venir à bout de la fumée qui avait envahi tout le quartier. Parmi les parents d’élèves qui attendent leurs enfants devant le lycée, la grogne monte et avec elle l’inquiétude. «Il est intolérable que nos enfants respirent cette fumée à longueur de journée», gronde une mère de famille outrée. «Et si ces sacs d’ordures étaient remplis de déchets hospitaliers ?», s’interroge Sami Achkar, parent d’enfants fréquentant cet établissement. Tous se demandent surtout ce qu’attend la société de ramassage d’ordures Sukleen pour nettoyer le terrain, comme elle le faisait auparavant, alors que certains parents d’élèves disent avoir vu les camions de la société vider des objets lourds dans ce qu’ils appellent dorénavant la décharge publique de Berjaoui. L’inquiétude des parents est légitime, même si elle n’est pas toujours fondée. D’autant plus que, jusqu’à présent, la municipalité de Beyrouth, après avoir examiné le problème en conseil municipal, n’a répondu aux plaintes de la population que de manière très évasive. Où jeter les déchets solides ? La société Sukleen donne une explication toute simple à l’amoncellement des déchets solides dans ce terrain vague. La décharge de Bsalim ayant été fermée par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) il y a quatre mois, Sukleen se trouve dans l’impossibilité de ramasser les déchets solides qu’elle ne peut traiter, l’État ne lui ayant toujours pas accordé un endroit de rechange pour déposer ce genre d’ordures. Les camions se contentent donc de ramasser les ordures ménagères et laissent sur place le reste, jeté là par les habitants de la région et non par les camions de Sukleen, assure un porte-parole de la société. Le problème ne se limite d’ailleurs pas au quartier de Berjaoui. Il prend encore plus d’ampleur dans plusieurs régions du pays, notamment à Mkallès, où les usines déversent à tous les coins de rues déchets en tout genre, morceaux de bois, sacs en plastique et autres objets hétéroclites, que les ouvriers de Sukleen se contentent d’entasser pour éviter qu’ils n’envahissent la chaussée. Contacté par téléphone, le mohafez de Beyrouth, Yaacoub Sarraf, semble connaître le dossier. Il promet même une solution radicale avant la fin de la semaine et se dit conscient de l’urgence du problème. «Nous sommes concernés par les préoccupations de chaque citoyen et nous sommes ouverts à toutes les plaintes», assure-t-il, confiant. Alors, en attendant la réalisation de cette promesse, la population continue de faire les frais du différend qui oppose Sukleen à un État si peu prévoyant… En espérant que les personnes asthmatiques et allergiques s’accommoderont jusque-là de cette atmosphère enfumée.
Ce n’est pas une décharge publique et pourtant ça en a tout l’air. Un énorme monticule de déchets d’une soixantaine de mètres de long, d’une vingtaine de mètres de large, et dont la hauteur atteint trois mètres par endroits, envahit un terrain vague du quartier de Berjaoui à quelques mètres seulement du Grand Lycée franco-libanais et de la faculté de médecine de l’Université Saint-Joseph. Meubles, pneus, tas de ferrailles, gravats et sacs – contenant Dieu sait quoi, – s’amoncellent dans une rue empruntée quotidiennement par des milliers d’élèves, étudiants, professeurs et parents. Le problème ne serait pas dramatique s’il se limitait à un tas d’objets encombrants et très abîmés, jetés là par des habitants désireux de se débarrasser de leurs vieilleries. En réalité, le feu est...
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