Actualités - CHRONOLOGIE
Publication - Nouveaux horizons pour la recherche Un concept nouveau : le marché de la confiance
Par H. G., le 22 septembre 1999 à 00h00
M. Naaman Khoury, directeur du département des statistiques et de la recherche économique à la Banque du Liban, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les biens monétaires. Cet économiste de renom international a développé une nouvelle notion de quantification du facteur confiance en économie. Son dernier ouvrage, intitulé Le marché de la confiance, porte sur les rapports entre les différents marchés et leur interdépendance. Celui de la confiance vient s’ajouter aux quatre marchés traditionnels. Selon M. Khoury, la gestion de ce marché additionnel devrait permettre aux économies modernes de croître sans «bulle financière». Tout le monde connaît l’importance du facteur confiance sur les réalités économiques. «Pour autant, explique Naaman Khoury, il fallait “formaliser” ce facteur et l’introduire dans une équation mathématique ; c’est ce qu’a apporté la théorie des biens monétaires». La proposition du directeur du département des statistiques et de la recherche économique de la BDL tient, aujourd’hui, dans l’identification d’un marché économique entièrement basé sur la notion de confiance : le «marché de la confiance». Ce marché est une synthèse des autres marchés ; il contient les principales variables : la monnaie, les biens et les titres. Les facteurs d’une relance au Liban M. Khoury nous rappelle que les quatre marchés fondamentaux de l’économie sont : le marché des biens et services, le marché de la monnaie, celui des titres et celui du travail. Dans son ouvrage, l’auteur précise que, lorsque trois de ces marchés sont déterminés, le quatrième l’est automatiquement. À partir du marché des biens monétaires, étendu aux actifs financiers à caractère spéculatif, l’économiste a démontré que le facteur confiance permet de limiter, voire de réduire, une éventuelle «bulle financière», lorsque la croissance de l’activité économique reprend. Selon l’auteur, ce facteur permet une relance non inflationniste. En outre, les pays développés ont recherché, ces dernières années, une croissance dotée d’une inflation quasi nulle ; pour cette raison, la mesure de la confiance et de son marché est importante. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur l’application de cette nouvelle notion au Liban, M. Khoury a mis en évidence le phénomène de la dollarisation. «Le dollar a été longtemps considéré comme un bien monétaire et maintenant la livre libanaise est aussi élevée à ce rang, commente M. Khoury ; la livre libanaise est recherchée comme outil de placement, au détriment des autres biens monétaires. Ce facteur bloque d’ailleurs la liquidité du marché, dans la mesure où il n’y a pratiquement pas de marché financier à Beyrouth. Les bons du Trésor, tels qu’ils sont gérés, représentent un simple instrument monétaire et se sont largement substitués au rôle de la monnaie», explique M. Khoury. S’agissant de la relance économique au Liban, il a rappelé que trois facteurs étaient déterminants : une inflation faible, une accumulation de l’épargne et une anticipation positive. Au Liban, l’inflation est d’environ 3 à 4 % ces dernières années ; à ce titre, elle peut être considérée comme faible. Par ailleurs, les banques commerciales n’ont jamais eu autant de dépôts en devises et en livres libanaises. De toute évidence, il est donc nécessaire que les Libanais anticipent positivement sur la situation de leur pays et de la région pour que la relance existe. Le système bancaire libanais est maintenant assez souple, les instruments d’un nouveau développement sont en place et c’est donc bien le niveau de confiance qui influe pour un éventuel essor. Responsable des travaux statistiques à la BDL, M. Khoury est particulièrement informé sur les indicateurs de l’économie libanaise. Pour ce spécialiste, l’économie du pays est aujourd’hui dans son cycle bas ; dans ces conditions, une amélioration de la situation ne peut qu’être au rendez-vous des prochains mois. Pour l’auteur, cette relance, tant attendue, peut être provoquée par un mouvement efficace de privatisation ou une véritable amélioration du processus de paix dans la région. Cet ouvrage qui ouvre certainement de nouveaux horizons pour la recherche en sciences économiques est mis gracieusement à la disposition du public à la BDL.
M. Naaman Khoury, directeur du département des statistiques et de la recherche économique à la Banque du Liban, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les biens monétaires. Cet économiste de renom international a développé une nouvelle notion de quantification du facteur confiance en économie. Son dernier ouvrage, intitulé Le marché de la confiance, porte sur les rapports entre les différents marchés et leur interdépendance. Celui de la confiance vient s’ajouter aux quatre marchés traditionnels. Selon M. Khoury, la gestion de ce marché additionnel devrait permettre aux économies modernes de croître sans «bulle financière». Tout le monde connaît l’importance du facteur confiance sur les réalités économiques. «Pour autant, explique Naaman Khoury, il fallait “formaliser” ce facteur et l’introduire dans...