Habib Baladi, seul navigateur libanais inscrit au départ du rallye de l’Arc 99 (Atlantic Racing Club), a largué les amarres, vendredi 10 septembre, depuis son port d’attache de l’ATCL. L’homme d’affaires de 62 ans a pris le large sur Poséidon, son voilier de 50 pieds (15 m 25), accompagné de deux coéquipiers, 13 jours avant la date prévue, afin de traverser le détroit de Gibraltar d’est en ouest avant les vents contraires. Il rejoindra ensuite Las Palmas, dans les Canaries, d’où il prendra le départ de la course transatlantique dans la division croisière. 250 voiliers de tous les coins du monde participeront cette année à la régate transatlantique de l’Arc qui débutera le 21 novembre, pour une période variant de 12 à 24 jours, en fonction de la vitesse du bateau. Reliant Las Palmas dans les îles Canaries à Rodney Bay dans l’île antillaise de Sainte-Lucie, elle couvre une distance de 2 700 miles nautiques soit 5 000 kilomètres. Les alizés soufflent d’est en ouest avec une force moyenne de 4 beaufort, et constituent une brise portante douce et sécurisante pour les navigateurs. Et même les pointes de vent atteignant 6 beaufort ne sont qu’éphémères et nullement dangereuses. Aucun risque de forte tempête en cette saison sur la route des alizés, simplement quelques grains qui déversent des trombes d’eau en l’espace d’une ou deux minutes. Quant à la houle, relativement forte, elle risque de provoquer un roulis incessant, pouvant devenir insupportable pour les navigateurs. Une préparation minutieuse Et, pour la circonstance, Poséidon, un sloop de 20 tonnes, a été vérifié de fond en comble, repeint, astiqué et équipé de voiles et de haubans flambant neufs. Sans oublier le contrôle minutieux de tout le matériel de sauvetage, des radios de bord HF et VHF, du GPS, et du pilote automatique. Habib Baladi envisage de faire plusieurs escales en Méditerranée. Il s’arrêtera d’abord à Chypre, puis en Crète, à Malte, en Sicile, aux Baléares, à Gibraltar et, finalement, à Madère, avant de mettre le cap sur les Canaries, ramassant sur son passage quelques-uns des équipiers qui feront la régate avec lui. Un équipage composé de 6 personnes dont, outre Baladi, deux Britanniques, deux Italiens, un Canadien et un Libanais. Aucun d’eux n’a effectué de traversée entière de l’Atlantique, mais tous sont des marins confirmés et de bons bricoleurs, qualité essentielle pour un navigateur. Baladi espère ainsi atteindre Las Palmas début novembre pour être en mesure de se préparer calmement pour la régate, autrement dit opérer une ultime vérification de l’accastillage, ravitailler le Poséidon pour la période de la traversée, et étudier la navigation projetée pendant la course. Et même s’il ne participe pas à la transatlantique dans la division de compétition, mais dans celle de croisière, Habib Baladi pense pouvoir effectuer la traversée en 16 jours, et porter haut les couleurs libanaises. Une ambiance fébrile régnait vendredi sur l’un des quais du port de plaisance de l’ATCL. Et pour cause, famille et amis étaient venus souhaiter bon vent au navigateur passionné qu’est devenu Habib Baladi au fil des ans. Mais d’officiels, pas le moindre ! La bonne humeur était de rigueur, arrosée d’un soupçon de champagne, mais c’est avec émotion que chacun lui a dit au revoir. Les amarres larguées, les bateaux amis ont pris part aux adieux, faisant actionner leurs sirènes, comme le veut la tradition.