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Entretien Jane Campion : je pouvais être P.J.
Par ABI RACHED RAYA, le 08 septembre 1999 à 00h00
La réalisatrice australienne a présenté à la Mostra un film visuellement superbe, bien construit, chaleureux et original qui n’est pas d’une qualité comparable à son chef-d’œuvre The Piano, mais qui a quand même de chances de faire partie des lauréats de ce 56e festival. Elle a accordé à L’Orient-Le Jour un entretien exclusif pour le Liban. Extraits. Q. : Le film a été produit par Miramax, comment s’est déroulée votre collaboration avec les frères Weinstein ? Jane Campion : Ils se sont très peu mêlés de ce que je faisais, mais ils insistaient vraiment sur la participation de Kate Winslet, ce qui n’a pas été une décision difficile à prendre. Je travaillerais avec eux encore une fois si le projet m’intéresse suffisamment. Q. : Quel était le budget du film ? J.C. : Vingt millions de dollars. Q. : Vous produisez là un film avec Nicole Kidman ? J.C. : Oui, Nicole et moi désirons être indépendantes dans notre travail ensemble. Nous avons fait un partenariat pour le projet. Nous aimons toutes les deux les films excitants et forts, quel que soit leur public. Nous faisons les films que nous apprécions et jugeons intéressants. Q : Est-il difficile de produire des films en Australie avec des fonds du pays ? J.C. : Je n’ai pas fait de films avec des crédits australiens depuis Sweetie ; donc je ne le sais pas vraiment. J’ai la chance de pouvoir trouver des sources plus riches puis d’amener l’argent vers mon pays et de l’utiliser là-bas. Les Australiens encouragent beaucoup l’industrie cinématographique, et le soutien gouvernemental y est probablement plus important qu’aux États-Unis. Q. : Où a été tourné Holy Smoke ? Les paysages sont superbes. J.C. : Dans un désert du centre de l’Australie. Beaucoup d’Australiens qui y vivent mènent une existence marginale. C’était donc une occasion de parler d’eux. Q. : Vous avez dit que vous vous identifiez à P.J. le persoinnage joué par Harvey Keitel. J.C. : Je pensais au début que je m’identifiais au personnage de Ruth (jouée par Kate Winslet). Puis je me suis vue dans P.J. parce que cet homme tombe amoureux d’une très jeune femme, et il pourrait m’arriver peut-être un jour de tomber amoureuse d’un jeune homme et d’être très vulnérable. Q. : Que pensez-vous du festival de Venise ? Vous y étiez présidente du jury il y a deux ans. J.C. : L’expérience a été très bonne pour moi. J’ai pris le temps de connaître le travail d’autres réalisateurs, de prendre des décisions et de les modérer. Je crois que Venise est un excellent festival. Cannes aussi. Mais disons que Cannes est plus un festival pour les vedettes et le glamour. Venise n’a pas tout à fait ça. Tout y est à propos de films.
La réalisatrice australienne a présenté à la Mostra un film visuellement superbe, bien construit, chaleureux et original qui n’est pas d’une qualité comparable à son chef-d’œuvre The Piano, mais qui a quand même de chances de faire partie des lauréats de ce 56e festival. Elle a accordé à L’Orient-Le Jour un entretien exclusif pour le Liban. Extraits. Q. : Le film a été produit par Miramax, comment s’est déroulée votre collaboration avec les frères Weinstein ? Jane Campion : Ils se sont très peu mêlés de ce que je faisais, mais ils insistaient vraiment sur la participation de Kate Winslet, ce qui n’a pas été une décision difficile à prendre. Je travaillerais avec eux encore une fois si le projet m’intéresse suffisamment. Q. : Quel était le budget du film ? J.C. : Vingt millions de dollars. Q. : Vous...