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Actualités - CHRONOLOGIE

Consommation - Le classement des supermarchés a du retard Le panier de la controverse

Le classement mensuel des supermarchés en fonction des prix pratiqués n’a toujours pas été publié ce mois par le ministère de l’Économie et du Commerce. Le retard provient du travail de révision des méthodes de calcul, explique-t-on au ministère. Celles-ci ont suscité certaines critiques même si l’initiative a été globalement bien accueillie, grâce à la dynamique qu’elle a entraînée. Les prix des produits inclus dans ce qu’on appelle communément «le panier de la ménagère» ont enregistré une baisse de 1,5 % en moyenne entre janvier et juin de cette année. La réduction est de 5,54 % sur les viandes et les volailles, de 2 % sur les laitages et les œufs, de 1,61 % sur les légumes et les confiseries, de 0,74 % sur les farineux, huiles et graisses et de 0,59 % sur les produits ménagers et personnels. Ces chiffres émanent du Bureau technique du ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie dont le classement périodique des supermarchés par ordre de cherté a favorisé cette tendance à la baisse. Selon les professionnels de la distribution, la publication de ce classement entretient depuis le début de l’année un climat concurrentiel favorable au consommateur. L’objectif du Bureau technique est d’effectuer un contrôle continu sur les prix pratiqués par les différents établissements et de rendre publics les résultats. Cette méthode de régulation qui sied à l’économie libre bénéficie de l’appui des propriétaires de supermarchés bien que les méthodes de calcul suscitent quelques réserves. Pour Chawki Bou Khalil, directeur de la chaîne de supermarchés du même nom et ex-président du syndicat des propriétaires de supermarchés, le soutien apporté à l’initiative du ministère a été immédiat et spontané. «Nous étions d’ailleurs parmi les premiers à coopérer avec le ministre Jaber et nous continuons à le faire avec le ministre Saïdi». En établissant une liste comparative des différents points de vente, le Bureau technique entretient «une guerre des prix» tout à fait bénéfique pour le consommateur, estime également Zéna Sara, directrice du marketing chez Spinney’s. C’est la laitue qui a récemment fait l’objet d’une bataille acharnée entre la Coop et Spinney’s, chaque établissement réduisant à son tour son prix public, jusqu’à ce que Spinney’s décide d’offrir tout bonnement la laitue à sa clientèle. Dans quelle mesure le consommateur se détermine-t-il en fonction du classement établi par le ministère ? Est-il prêt à modifier ses habitudes et à ajouter des kilomètres supplémentaires à son compteur pour faire des économies ? «Le temps et de l’argent», rappelle M. Bou Khalil. En revanche, «pendant les week-ends, le consommateur veut bien parcourir une plus grande distance pour remplir son caddie à un moindre coût», estime Mlle Sara. Encore faut-il s’assurer que son caddie correspond au «panier de la ménagère» sélectionné par le ministère, sinon il risque de ne pas faire l’économie recherchée. Car en fait, rien ne ressemble moins à un paquet de lentilles, qu’un autre paquet de lentilles, disent les propriétaires de supermarchés, notamment en ce qui concerne la date d’expiration, la qualité de la graine, le mode d’emballage, etc. Et ce sans parler des articles vendus en vrac dans les grandes surfaces, comme les laitages labné, fromage, halloum, etc. qui diffèrent du tout au tout d’un supermarché à un autre ! «Nous voulons bien faire l’objet d’une étude comparative, déclare Mlle Sara, mais pourvu qu’il s’agisse de produits de qualité comparable ou au moins de marque similaire». «Nous appuyons certes l’initiative du ministère, renchérit M. Bou Khalil, mais si un client consomme trois kilos de riz par semaine au lieu d’un seul et que le supermarché le mieux coté par le ministère vend justement le kilo de riz plus cher, où est l’intérêt du consommateur ?» «Retenir 100 ou 300 articles sur 15 000 vendus par les grandes surfaces ne peut refléter une image exacte de la réalité», confie Gérard Le Vue, directeur des magasins Monoprix. «Par ailleurs, des critères comme l’accueil et la convivialité ne pèsent-ils pas plus lourd dans la balance ?» Le problème est complexe. Conscient des lacunes de sa méthode, le ministère devrait réviser sa copie dans les prochaines semaines.
Le classement mensuel des supermarchés en fonction des prix pratiqués n’a toujours pas été publié ce mois par le ministère de l’Économie et du Commerce. Le retard provient du travail de révision des méthodes de calcul, explique-t-on au ministère. Celles-ci ont suscité certaines critiques même si l’initiative a été globalement bien accueillie, grâce à la dynamique qu’elle a entraînée. Les prix des produits inclus dans ce qu’on appelle communément «le panier de la ménagère» ont enregistré une baisse de 1,5 % en moyenne entre janvier et juin de cette année. La réduction est de 5,54 % sur les viandes et les volailles, de 2 % sur les laitages et les œufs, de 1,61 % sur les légumes et les confiseries, de 0,74 % sur les farineux, huiles et graisses et de 0,59 % sur les produits ménagers et personnels. Ces...