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Actualités - CHRONOLOGIE

Monnaie - Vingt six gouverneurs francophones réunis à Beyrouth Les banques centrales face au défi de la mondialisation(photo)

Les vingt-six gouverneurs francophones, représentant 38 pays, ont poursuivi leurs travaux samedi, après une visite de l’École supérieure des affaires, du centre-ville de Beyrouth et de la Banque centrale du Liban, où une exposition sur la monnaie libanaise avait été organisée. Ils ont rencontré hier le président de la République M. Émile Lahoud. Les thèmes débattus portaient essentiellement sur les défis auxquels les banques centrales sont confrontées, dans le cadre de la globalisation, des systèmes électroniques au niveau de la surveillance bancaire. Pour sa part, le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, qui a présidé cette rencontre, a regretté vivement qu’elle ait lieu alors qu’une agression israélienne avait entraîné la mort d’innocents. Plusieurs excursions, y compris à Baalbek, ont été toutefois maintenues et ont permis à ces responsables de pays amis d’aller à la rencontre du Liban. Ces visiteurs prestigieux ont été d’ailleurs particulièrement et unanimement touchés par les contrastes entre les stigmates encore présents d’un pays qui souffre et l’énorme élan de reconstruction nationale et individuelle. Les réunions prévues ont été tenues à huis clos. Il faut noter que deux des gouverneurs du G7, le gouverneur français Jean-Claude Trichet et le Canadien Gordon Thiessen, étaient présents ainsi que les non moins influents gouverneurs de la Banque nationale suisse, M. Hans Meyer, et de la Banque centrale du Luxembourg, M. Yves Mersch. Les banques centrales représentées sont celles des pays d’Afrique de l’Ouest, d’Afrique centrale, d’Albanie, de Belgique, du Cambodge, du Canada, du Cap Vert, des Comores, de Djibouti, de France, de Guinée, de Haïti, de Laos, du Liban, du Luxembourg, de Madagascar, de Moldavie, de Pologne, de Roumanie, de Suisse et de Tunisie. La surveillance bancaire en question Au cours des différentes réunions, plusieurs gouverneurs ont exposé des thèmes qui reflètent les interrogations de l’ensemble des participants aux sessions. Ainsi, Mme Hannah Waltz, présidente de la Banque nationale de Pologne, a tiré des enseignements des crises financières en Asie du Sud-Est, en Russie et au Brésil. Elle a mis en évidence l’importance de l’instabilité politique sur les comportements des investisseurs institutionnels. Ceux-ci ont perturbé les marchés de capitaux ; ce qui a entraîné les crises monétaires et structurelles, alors que ces pays étaient liés à une intervention du FMI. Pour Mme Waltz, la seule solution réside dans la renforcement de la surveillance bancaire. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque centrale des pays d’Afrique de l’Ouest, M. Charles Konan Banny, a exposé les avantages et les inconvénients d’une monnaie forte pour un petit pays. Parmi les principaux avantages, il faut noter la confiance qu’inspire une monnaie forte et donc stable, pour les investisseurs, malgré le maintien de taux d’intérêts relativement faibles. Toutefois, l’inflation doit être sériée et le déficit budgétaire de l’État ne doit pas être trop important, de manière à maintenir des taux suffisamment attractifs pour les mêmes investisseurs. Ces flux de capitaux dans les pays dits émergents peuvent être positifs ; il peuvent donner un véritable «coup de pouce» à l’économie d’un pays, mais à la condition que le pays concerné puisse sauvegarder ses avantages concurrentiels, malgré la charge financière exceptionnelle. L’essentiel étant d’assurer une stabilité du système bancaire et financier national. Pour sa part, le gouverneur canadien, M. Gordon Thiessen, a brossé un tableau du nouvel ordre mondial financier qui devrait comporter plus d’interactions entre les banques centrales de tous les pays. En outre, il a préconisé une libéralisation des systèmes de garantie concernant les risques de change, une réforme du FMI et une responsabilisation du secteur privé. Visite à l’Esa La délégation des GF s’est rendue tout d’abord à l’École supérieure des affaires. Les gouverneurs ont été reçus par M. Roger Ourset, directeur général de l’institution, en présence des coprésidents de l’établissement, MM. Riad Salamé, gouverneur de la BDL, et Daniel Jouanneau, ambassadeur de France à Beyrouth. La visite des amphithéâtres et de la salle des marchés, unique dans la région, a été ponctuée par une présentation de M. Ourset. Dans son allocution, le directeur général de l’Esa a rappelé que cet établissement a été fondé grâce à la volonté et la contribution de la Banque du Liban, le ministère français des Affaires extérieures et de la Chambre de commerce de Paris. «Bien que francophone, l’Esa qui a accueilli, en trois ans, quelque 320 étudiants du troisième cycle s’ouvre vers les pays de la région. Ainsi, des étudiants ont été recrutés en Syrie, en Jordanie, mais aussi en France, en Belgique et bientôt au Qatar et dans les Émirats. Le corps professoral est francophone, mais est issu aussi des meilleures écoles de commerce, au niveau international», a expliqué M. Ourset. Pour sa part, M. Jouanneau a insisté sur les efforts produits par la BDL pour soutenir l’école et a souligné la volonté politique de Jacques Chirac lui-même, à travers cette école, de s’ouvrir au monde arabe d’aujourd’hui et de demain. «L’Esa forme au monde des affaires et la francophonie moderne doit passer aussi par le vecteur des affaires», a conclu l’ambassadeur de France. La visite du centre-ville et chez Solidere a permis aux visiteurs d’évaluer le niveau de reconstruction de Beyrouth et la rapidité avec laquelle certains travaux d’infrastructure ont été réalisés. Les gouverneurs ont été d’ailleurs particulièrement impressionnés et surtout marqués par le contraste entre cette volonté de modernité et les problèmes sécuritaires qui font du Liban un pays qui souffre encore. Trente-huit pays Parmi les participants, certains représentent plus d’un pays, et parfois un groupe de pays. C’est ainsi que les 26 gouverneurs présents représentaient 38 pays.
Les vingt-six gouverneurs francophones, représentant 38 pays, ont poursuivi leurs travaux samedi, après une visite de l’École supérieure des affaires, du centre-ville de Beyrouth et de la Banque centrale du Liban, où une exposition sur la monnaie libanaise avait été organisée. Ils ont rencontré hier le président de la République M. Émile Lahoud. Les thèmes débattus portaient essentiellement sur les défis auxquels les banques centrales sont confrontées, dans le cadre de la globalisation, des systèmes électroniques au niveau de la surveillance bancaire. Pour sa part, le gouverneur de la Banque du Liban, M. Riad Salamé, qui a présidé cette rencontre, a regretté vivement qu’elle ait lieu alors qu’une agression israélienne avait entraîné la mort d’innocents. Plusieurs excursions, y compris à Baalbek, ont...