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Le guide des métiers - La transmission de l'information, une tâche de plus en plus complexe Le journalisme, plus qu'une vocation , un sacerdoce(photo)
Par T. M., le 15 juin 1999 à 00h00
Le journalisme figure parmi les nombreux métiers qui font souvent rêver les jeunes à l’âge scolaire. Ces derniers, se basant sur le cinéma, des documentaires ou des témoignages partiaux, ont une perception idéaliste du métier. Comme dans la plupart des cas dans ce genre de situation, une approche plus réaliste et lucide s’impose pour éviter de faire fausse route. «Pour se lancer dans ce métier, il faut réellement avoir la vocation», souligne d’entrée de jeu un journaliste qui fait carrière dans ce domaine depuis une vingtaine d’années. En d’autres termes, précise-t-il, il faut aimer «informer» et «s’informer». L’un ne va pas sans l’autre. «Si le journaliste n’a pas le goût de la documentation et de la lecture, s’il n’a pas un sens aigu de l’observation, s’il n’a pas la curiosité scientifique de comprendre les choses, de rechercher la véritable signification d’un événement et de cerner, autant que faire se peut, la vérité, il ne peut pas faire une bonne carrière», indique cet homme du métier qui tient à garder l’anonymat. «La connaissance étant un puits sans fond, et la vérité n’étant pas absolue, l’effort qui doit être déployé pour s’informer est sans limite. Un bon journaliste doit, par conséquent, avoir une vaste culture». Afin de bien s’informer, le journaliste ne devrait en aucun cas avoir une mentalité ou des réflexes de fonctionnaire et d’employé. En ce sens, il s’agit là d’un métier de tous les instants. Un bon journaliste devrait être continuellement à l’affût de l’information. Il doit savoir «observer» tout ce qui se passe autour de lui, à n’importe quel moment. Il peut ainsi exercer son métier en circulant sur les routes, en déjeunant dans un restaurant, en se prélassant au bord de la mer ou à la montagne, en faisant du sport, en effectuant des visites… Il faut avoir le «réflexe journalistique». Savoir informer Mais il ne suffit pas d’avoir le goût et la curiosité de «s’informer». Encore faut-il «savoir informer». Cela nécessite impérativement d’avoir une pensée structurée et claire, d’avoir une certaine logique dans la présentation des faits qui ont été observés ou des données qui ont été recueillies. Il ne suffit donc pas d’avoir «une belle plume» ou d’être doué pour les exercices de style. Une telle qualité constitue, indéniablement, un atout précieux, voire indispensable, mais elle doit être nécessairement complétée par une pensée bien structurée. Le journalisme représente de ce fait, en quelque sorte, un don. Devrait-on en déduire qu’il n’est pas indispensable de faire des études de journalisme pour se lancer dans le métier et réussir sa carrière ? Les trois années consacrées à la licence en Information et en Documentation à l’Université libanaise sont-elles, à titre d’exemple, réellement utiles ? Il ne fait aucun doute qu’il n’est nullement nécessaire de faire des études de journalisme pour se lancer dans le métier. La plupart des journalistes qui professent au Liban, et même à l’étranger, n’ont pas réellement fait des études dans le domaine. Ils ont plutôt suivi une formation universitaire en Sciences politiques, en Économie, en Histoire ou dans d’autres secteurs variés. De telles études sont le plus souvent beaucoup plus utiles et productives que trois ou quatre années passées à décrocher une licence en journalisme. Surtout au Liban. Il reste qu’il existe de nos jours une véritable «technique» bien particulière qu’il faut savoir maîtriser pour attirer le lecteur, pour inciter la personne à lire un article, à acheter une publication, à écouter un bulletin diffusé par une station de radio ou une chaîne de télévision. Cette technique, qui a ses propres règles et sa propre logique, est désormais rendue nécessaire par la concurrence effrénée, le soucis de rentabilité, le volume sans cesse croissant d’informations en circulation. Elle s’impose aussi en raison du développement des moyens modernes de communication et des méthodes nouvelles utilisées pour transmettre et exposer la masse – de plus en plus impressionnante – d’informations disponibles de par le monde. Sans compter que le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur n’a plus le temps matériel suffisant pour s’attarder sur un article, un bulletin d’information ou un reportage. Cette «technique» particulière utilisée dans le journalisme moderne pour rationaliser, faciliter et accélérer la transmission de l’information justifie des études spécialisées qui devraient suivre et compléter une formation universitaire en Sciences politiques, en Économie, en Histoire ou autres. Au stade actuel, l’Université Saint-Joseph et l’Université libanaise assurent de telles études spécialisées (DESS en journalisme) qui s’étalent sur un ou deux ans et qui ne peuvent être suivies qu’après avoir obtenu, au préalable, une maîtrise universitaire (quatre ans d’études après le baccalauréat). Une telle formation spécialisée est, certes, utile mais elle n’est nullement indispensable et incontournable pour faire carrière. Pour réussir dans ce métier, il faut véritablement avoir la vocation. Il faut pouvoir supporter un rythme effréné de travail de nuit et un horaire sans aucun rapport, avec celui d’un employé ordinaire. Et il faut surtout avoir, présent à l’esprit, qu’on ne fait pas fortune en se lançant dans une carrière de journaliste.
Le journalisme figure parmi les nombreux métiers qui font souvent rêver les jeunes à l’âge scolaire. Ces derniers, se basant sur le cinéma, des documentaires ou des témoignages partiaux, ont une perception idéaliste du métier. Comme dans la plupart des cas dans ce genre de situation, une approche plus réaliste et lucide s’impose pour éviter de faire fausse route. «Pour se lancer dans ce métier, il faut réellement avoir la vocation», souligne d’entrée de jeu un journaliste qui fait carrière dans ce domaine depuis une vingtaine d’années. En d’autres termes, précise-t-il, il faut aimer «informer» et «s’informer». L’un ne va pas sans l’autre. «Si le journaliste n’a pas le goût de la documentation et de la lecture, s’il n’a pas un sens aigu de l’observation, s’il n’a pas la curiosité...
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