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Actualités - CHRONOLOGIE

Art - Le tableau de Monet attendait depuis 50 ans Le Nymphéas était là ...(photo)

Tout le monde le cherchait, mais le «Nymphéas» de Claude Monet, volé en 1940 par les nazis au marchand d’art Paul Rosenberg, attendait depuis cinquante ans dans les musées français le jour de sa restitution. Le tableau a été remis à la fin de semaine dernière aux héritiers du collectionneur juif, représentés par sa belle-fille Elaine Rosenberg qui vit à New York, par les ministères des Affaires étrangères et de la Culture et de la Communication, en présence de Mme Catherine Trautmann. La ministre, qui avait choisi pour la circonstance le «lieu hautement symbolique» de la Galerie nationale du Jeu de Paume — ancienne gare de triage des tableaux et objets d’art spoliés par les nazis, sous l’Occupation —, a évoqué «le mystère» concernant l’identification du «Nymphéas». Dans son discours, Mme Trautmann a même évoqué la nouvelle d’Edgar Alan Poe «La Lettre volée», à laquelle se référait souvent le psychanalyste Jacques Lacan, et où tout le monde cherche ailleurs ce qui devrait sauter aux yeux. En 1950, en effet, la toile de 90 x 92 centimètres, exécutée en 1904 par Claude Monet, avait été confiée au Louvre, puis immédiatement exposée au Jeu de Paume (de 1950 à 1973) et enfin au musée des Beaux-Arts de Caen, où elle trônait sur les cimaises au vu de tous depuis 1975. Le «Nymphéas», une harmonie de tons verts et pointes jaunes, avait été récupéré par les Alliés à Hambourg après la Libération et faisait partie des 2 059 œuvres et objets d’art, dits «MNR» («Musées Nationaux Récupération»), confiés aux musées, en attendant d’être restitués à qui de droit. Des mystères Cette œuvre que les visiteurs pourront voir dès le 6 mai au Musée de l’Orangerie (Jardin des Tuileries) à l’occasion de l’exposition «Monet, le cycle des Nymphéas» jusqu’au 2 août, avait été volée à Paul Rosenberg le 15 septembre 1940. Le marchand d’art l’avait mise à l’abri, ainsi que de nombreux autres tableaux, dans sa propriété de Floirac, en Gironde, avant de fuir la France par l’Espagne et de s’installer aux États-Unis. Le 15 septembre 1940, sur dénonciation de deux antiquaires, les nazis raflent les œuvres et les font convoyer directement jusqu’à l’ambassade du Reich à Paris, puis au ministère des Affaires étrangères de Hitler à Berlin, où Joachim von Ribbentrop s’approprie le «Nymphéas». Dès 1945, Paul Rosenberg fait valoir ses droits. On lui restitue en septembre de cette même année 160 tableaux. D’autres lui parviendront jusqu’en 1951. Mais il attendra en vain — il meurt en 1959 — son cher «Nymphéas», qui figure pourtant depuis 1950 dans les musées sous la cote «MNR 214». Comment le collectionneur, pourtant actif dans ses recherches, ne croisa jamais du regard son tableau dans les expositions, alors qu’il figurait même au catalogue de 1952 du Jeu de Paume? Mystère. Comment Rose Valland qui, à ses risques et périls, consigna les entrées et sorties des œuvres volées par les nazis dans l’ancienne caverne d’Ali Baba qu’était le Jeu de Paume, s’escrima-t-elle en vain à rechercher le tableau en Allemagne jusqu’en 1960? Alors même qu’elle connaissait admirablement les dossiers de réclamation de Paul Rosenberg? Mystère.
Tout le monde le cherchait, mais le «Nymphéas» de Claude Monet, volé en 1940 par les nazis au marchand d’art Paul Rosenberg, attendait depuis cinquante ans dans les musées français le jour de sa restitution. Le tableau a été remis à la fin de semaine dernière aux héritiers du collectionneur juif, représentés par sa belle-fille Elaine Rosenberg qui vit à New York, par les...