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Actualités - CHRONOLOGIE

Emploi - Un véritable défi pour le Liban Créer 500 000 emplois en dix ans

Au début du siècle, le monde en général et les pays occidentaux en particulier, connaissaient des taux de chômage (considérant la population active) d’environ 1 %. Aujourd’hui, la plupart des pays du vieux continent luttent pour ne pas dépasser la barre des dix pour cent. Au Liban, une grande part de la population active a été soutenue dans son revenu par des aides externes, durant la guerre et juste après. Le pays a, ensuite, renoué avec la croissance et se pose à nouveau la question du plein emploi; surtout pour les jeunes qui sont tentés de plus en plus par l’émigration vers des cieux où ils sont d’ailleurs de moins en moins les bienvenus. Dans ces conditions, la création d’emplois est certainement l’autre priorité du Liban, après la réduction de la dette publique. Le défi : alimenter le marché de quelque 50 000 emplois chaque année, sur les dix prochaines années. Selon les dernières statistiques, la population active au Liban est d’environ 1 100 000 personnes et le nombre de demandeurs d’emploi compte pour environ 113 000, soit environ plus de dix pour cent. L’important est d’observer aussi que la moitié de ces chômeurs est composée de jeunes Libanais. Pour eux, qui représentent l’avenir du Liban, l’horizon ne semble pas clément, ni au pays ni d’ailleurs à l’extérieur. Il est donc important, selon les spécialistes, que l’ensemble des décideurs du pays, secteurs privés et publics confondus, crée une véritable politique de l’emploi, mais aussi des salaires et des revenus. Le défi, par projection des chiffres susmentionnés, se traduit par la création de 500 000 emplois durant les dix prochaines années. Parmi les propositions avancées, celle de M. Freddie Baz, économiste de renom, privilégie un consensus entre les partenaires concernés, à propos des charges sociales, de la durée du travail, du développement des emplois de proximité, de la formation et de l’ANPE locale. Les métiers techniques et commerciaux La première réponse à la question de la création d’emploi tient certainement dans la formation et notamment l’éducation des jeunes à travers des filières d’apprentissages pratiques à tous les niveaux, pour les métiers techniques et commerciaux. Dans la mesure où la formation est de courte durée, mais efficace, le levier serait d’ailleurs rapide au Liban qui reste, en termes de démographie, un petit pays. La formation demeure donc la clé de voûte. Cependant, le niveau des salaires et des revenus en général, générés par le travail sont-ils, aussi, en rapport avec les besoins et les espoirs d’une population active, compétente et productive ? Selon M. Baz, l’objectif du gouvernement en la matière devrait être de clairement repositionner le Liban dans la tranche supérieure des pays à revenu moyen. Ainsi, toujours selon le même spécialiste, l’objectif d’un niveau de vie de l’ensemble des Libanais, équivalent à celui de 1974, pourrait être atteint en l’an 2007 et encore à la condition d’une croissance soutenue de 6 % par an. Il faut ajouter à ce raisonnement, que, si la croissance économique a été, juste après la guerre, de 8 %, en moyenne, nombre d’observateurs ont constaté ou prévu, une croissance pour les années 98-99, d’environ 2 à 3 %. Cela souligne l’ampleur de l’effort à entreprendre. «Cette remontée, précise M. Baz, sera néanmoins facilitée par le fait que, durant la guerre, la perte du stock de capital fut plus importante que celle du stock de travail. Durant cette reconstruction du niveau de vie des Libanais, le succès de la politique des revenus et de l’emploi sera tributaire de la capacité du Liban à attirer les capitaux de réel investissement, à niveau cumulé d’environ 55 milliards de dollars sur les dix prochaines années». Ces investissements, devront coïncider avec le doublement du PIB actuel sur la même période, pour assurer au Liban un développement permettant d’absorber, en termes d’emploi, sa croissance démographique. Dans cette logique, les augmentations de salaires ne devront pas dépasser la moitié de la croissance du PIB et le taux de chômage devrait être contenu aux environs de 8 %. Dans ce schéma «idéal», il est toutefois nécessaire de comprendre que les investissements ne pourront être réalisés, dans la continuité, que dans la mesure d’une productivité au même niveau. Ici, le bât blesse peut-être encore.
Au début du siècle, le monde en général et les pays occidentaux en particulier, connaissaient des taux de chômage (considérant la population active) d’environ 1 %. Aujourd’hui, la plupart des pays du vieux continent luttent pour ne pas dépasser la barre des dix pour cent. Au Liban, une grande part de la population active a été soutenue dans son revenu par des aides externes, durant la guerre et juste après. Le pays a, ensuite, renoué avec la croissance et se pose à nouveau la question du plein emploi; surtout pour les jeunes qui sont tentés de plus en plus par l’émigration vers des cieux où ils sont d’ailleurs de moins en moins les bienvenus. Dans ces conditions, la création d’emplois est certainement l’autre priorité du Liban, après la réduction de la dette publique. Le défi : alimenter le marché de...