Actualités - CHRONOLOGIE
Le partenariat, fruit du nouveau concept de proximité Une importance stratégique pour l'Union européenne (photos)
Par T. M., le 12 janvier 1999 à 00h00
Le lancement officiel du partenariat euro-méditerranéen est l’aboutissement d’un long débat au sein de l’Union européenne. Un débat qui a été lancé dans le sillage des bouleversements survenus dans le monde, à la fin des années 80, à la suite de l’effondrement de l’empire soviétique. La fin de la guerre froide et la disparition de la bipolarisation dans les relations internationales ont fait apparaître au sein de l’Union européenne le «concept de proximité». La stratégie de l’UE consistait désormais à ancrer à l’Union les zones périphériques (politiquement, économiquement et culturellement). Deux zones géographiques étaient concernées par ce projet d’ancrage à l’UE : l’Europe de l’Est et les pays du sud de la Méditerranée. Dès le début des années 90, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et certains pays scandinaves plaidaient en faveur d’une politique européenne orientée principalement vers l’Europe de l’Est. La France, l’Italie et l’Espagne menaient campagne, pour leur part, en vue d’une stratégie plus équilibrée, prenant en considération la nécessité d’un rapprochement avec les pays méditerranéens. L’approche méditerranéenne se justifiait principalement par les problèmes causés par l’émigration massive en direction de plusieurs pays de l’Europe occidentale. Le retard dans le développement socio-économique d’une partie du sud de la Méditerranée constituait, en outre, une menace sérieuse pour la stabilité de l’UE. La prospérité et l’opulence ne sauraient être durables sur l’une des rives de la Méditerranée si le sous-développement s’accroît et devient endémique sur l’autre rive. Les bouleversements intervenus au Proche-Orient à la suite de la conférence de Madrid, des accords d’Oslo et de la signature d’accords de paix entre Israël, d’une part, et la Jordanie et l’Autorité palestinienne autonome, d’autre part, ont sans nul doute modifié la donne ainsi que la perception européenne de l’importance du bassin méditerranéen. L’enclenchement du processus de paix au PO rendait possible le projet méditerranéen et pavait la voie à l’éventualité de l’établissement de relations multilatérales au niveau de la région. Le principe d’un partenariat euro-méditerranéen a finalement été avalisé par le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement réunis à Essen en 1994 et à Cannes en 1995. C’est au cours de la réunion du Conseil européen à Cannes en 1995 que l’UE a donc donné son feu vert, grâce à l’impulsion de la France, de l’Italie et de l’Espagne, à un rééquilibrage de la politique européenne de manière à faire avancer l’ancrage aussi bien de l’Europe de l’Est que du sud de la Méditerranée à l’Union sur les plans politique, économique et culturel. C’est dans ce contexte que l’UE décida en novembre 1995 de consacrer un budget de près de 5 milliards de dollars, pour la période comprise entre 1995 et 1999, en vue de mettre sur rails le projet de partenariat.
Le lancement officiel du partenariat euro-méditerranéen est l’aboutissement d’un long débat au sein de l’Union européenne. Un débat qui a été lancé dans le sillage des bouleversements survenus dans le monde, à la fin des années 80, à la suite de l’effondrement de l’empire soviétique. La fin de la guerre froide et la disparition de la bipolarisation dans les relations internationales ont fait apparaître au sein de l’Union européenne le «concept de proximité». La stratégie de l’UE consistait désormais à ancrer à l’Union les zones périphériques (politiquement, économiquement et culturellement). Deux zones géographiques étaient concernées par ce projet d’ancrage à l’UE : l’Europe de l’Est et les pays du sud de la Méditerranée. Dès le début des années 90, l’Allemagne, la...
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