Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Libre-échange - Complémentarité ou concurrence avec le Liban ? Les industriels syriens réservés, le secteur public optimiste

Damas, spécial L’Orient-Le-Jour – de Georges AÏN MELK. L’accord libano-syrien de libre-échange des produits industriels nationaux, assorti d’une réduction de 25% par an des taxes douanières, qui est entré en vigueur à partir du 1er janvier, a été accueilli avec une certaine réserve par les industriels du secteur privé syrien, alors que l’optimisme était nettement perceptible dans les milieux industriels du secteur public. Pour se faire une idée de l’avenir de cette liberté d’échanges, une évaluation comparative des deux secteurs industriels, syrien et libanais, s’impose. Il ressort des études établies par les milieux officiels intéressés que l’industrie syrienne est essentiellement basée sur la filature et le textile dont les usines représentent 46% de l’ensemble des établissements industriels. Viennent ensuite les industries de l’ingénierie (25%), des produits chimiques (14%) et des produits alimentaires (15%). Quant à l’industrie libanaise, elle compte surtout sur la fabrication des produits alimentaires (25%), l’ingénierie et la métallurgie (14%), ainsi que sur la filature et le textile (13%). Il apparaît, par conséquent, que la supériorité numérique de l’industrie syrienne est concentrée dans les secteurs du textile et de l’ingénierie, alors que celle de l’industrie libanaise réside dans les produits alimentaires. Pour ce qui est des caractéristiques, l’industrie syrienne bénéficie d’un coût peu élevé de la production, en raison d’une main-d’œuvre bon marché, d’une tarification énergétique réduite, d’une structure industrielle complète et variée, d’une infrastructure en constante amélioration et d’une multitude de services. Ajouter à cela que cette industrie puise sur place la majeure partie de ses matières premières, sans recourir à leur importation. L’industrie libanaise, elle, peut se prévaloir d’une meilleure qualité qui l’aide à remporter les préférences et à bénéficier d’une plus large extension. Elle a pour elle également l’amélioration des opportunités d’investissement, de production, de financement et de marketing. En outre, cette industrie bénéficie de l’exemption fiscale de certains investissements, de la protection douanière des produits fabriqués sur place, du soutien du coût de l’énergie, de la création d’instituts de crédit qui octroient des prêts à des taux privilégiés, du soutien gouvernemental au transfert de la technologie et de la création de cités industrielles. Par ailleurs, les industriels libanais ont une vaste expérience des marchés internationaux et les établissements bancaires libanais font montre d’une souplesse dans les opérations de financement. Par contre, les règlements qui régissent le commerce extérieur syrien sont peu flexibles, en général, en raison de l’usage de l’interdit et de l’exclusivité, de la multiplicité des taux de change, de la faiblesse de financement, du manque de souplesse bancaire et de la hausse des taxes douanières. Dès lors, la question qui se pose est celle de savoir dans quelle mesure les produits industriels de chacun des deux pays pourront être compétitifs sur le marché de l’autre. Produits concurrentiels Le directeur général de l’organisme des industries alimentaires, M. Kamel Sleiman, estime que tous les produits syriens peuvent être concurrentiels sur le marché libanais, étant donné que leur qualité n’a rien à envier à celle des produits libanais ou des produits importés et que leurs prix sont abordables. Toutefois, ajoute-t-il, il incombe d’améliorer leur emballage et leur conditionnement. Par ailleurs, M. Sleiman remarque que, contrairement au secteur public où l’activité industrielle est bridée par les lois, dans le secteur privé cette activité est plus à même de s’épanouir, étant donné l’existence de la technologie de pointe dont il est fait usage à des coûts réduits. Il déplore cependant que le secteur industriel syrien ne soit pas familiarisé avec les rouages du marketing, à preuve, a-t-il ajouté, que les commerçants libanais importent des produits syriens qu’ils réexportent, forts de leurs contacts qui leur assurent des débouchés à l’extérieur. De son côté, le directeur général de l’organisme des industries d’ingénierie, M. Issa Daoud, considère que le libre-échange n’aura nullement des retombées négatives sur l’industrie syrienne. Il ajoute que les produits d’ingénierie (frigos, câbles, etc.) sont en mesure d’être compétitifs, l’ingénierie syrienne se plaçant en tête de toutes celles des pays arabes. Cependant, relève-t-il, cela ne veut pas dire que les défis n’existent pas, car il incombe de moderniser les moyens de production et d’unifier les législations et les taxes douanières. Quant au directeur de l’organisme des industries de filatures, M. Samir Remman, il prône l’amélioration de la qualité et l’octroi de facilités de paiement aux acheteurs, ajoutant que le marché libanais représente une grande opportunité pour les produits syriens. Il a conclu en remarquant que l’accord de libre-échange, signé entre le Liban et la Syrie, ne tend pas à promouvoir la concurrence, mais à assurer la complémentarité.
Damas, spécial L’Orient-Le-Jour – de Georges AÏN MELK. L’accord libano-syrien de libre-échange des produits industriels nationaux, assorti d’une réduction de 25% par an des taxes douanières, qui est entré en vigueur à partir du 1er janvier, a été accueilli avec une certaine réserve par les industriels du secteur privé syrien, alors que l’optimisme était nettement perceptible dans les milieux industriels du secteur public. Pour se faire une idée de l’avenir de cette liberté d’échanges, une évaluation comparative des deux secteurs industriels, syrien et libanais, s’impose. Il ressort des études établies par les milieux officiels intéressés que l’industrie syrienne est essentiellement basée sur la filature et le textile dont les usines représentent 46% de l’ensemble des établissements industriels....