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Actualités - CHRONOLOGIE

Un incident à Algésiras pourrait être à l'origine de la poussée de radioactivité en Europe

Les experts espagnols estiment possible qu’une fuite radioactive dans une usine d’Algesiras (sud de l’Espagne) soit à l’origine d’une poussée encore inexpliquée — et apparemment sans risque pour la santé — des taux de radioactivité en Espagne et dans quatre autres pays d’Europe (France, Suisse, Allemagne et Italie). Le Conseil de sécurité nucléaire (CSN) espagnol a confirmé samedi l’enregistrement d’une légère augmentation de la radioactivité en Espagne après la fuite détectée dans l’usine d’acier Acerinox d’Algesiras (en Andalousie). «Bien que les valeurs enregistrées n’entraînent pas de risques pour la santé, le CSN étudie le phénomène avec d’autres organismes homologues européens, pour son éclaircissement définitif», a indiqué le CSN dans un communiqué. Les valeurs «sont similaires à celles détectées dans les autres pays européens» où une poussée de radioactivité inexpliquée a été constatée le mois dernier, ajoute le communiqué. Un porte-parole du CSN a précisé que la radioactivité était de l’ordre de 1.400 microbecquerels par m3/d’air (uBq/m3) dans la station d’analyse de Madrid et de 1.800 uBq/m3 dans celles d’Almeria (sud-est) et de Tarragone (nord-est). Les experts ignorent cependant la date exacte du début de la fuite d’Algesiras. Cet élément permettrait aux scientifiques de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse, en tenant compte de la météo et des vents de l’époque qui auraient pu déplacer la radioactivité vers le nord de l’Europe. L’incident d’Algesiras a été porté à la connaissance du CSN mardi dernier par l’usine Acerinox, qui avait détecté de la radioactivité dans le système de filtration des fumées de l’un de ses fours. Le CSN n’exclut pas que la fuite ait pu commencer fin mai, date qui correspondrait aux premiers pics de radioactivité détectés en Europe. Greenpeace attaque «L’origine de la pollution pourrait être une source radioactive de Césium-137 dans le minerai de fer qui alimente le four, mais qui n’a été repérée par les systèmes de détection», a précisé vendredi le CSN en révélant l’affaire. Dans un communiqué publié à Madrid, le mouvement écologiste Greenpeace a accusé le CSN «de négligence et d’occultisme», et de n’avoir révélé l’événement «que lorsqu’il est devenu impossible de le cacher plus longtemps». «Il est incroyable qu’aucun des réseaux de surveillance du CSN n’ait détecté ces niveaux de Césium-137», a ajouté Greenpeace. L’organisme de contrôle espagnol a envoyé vendredi un rapport détaillé à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de Vienne, qui avait annoncé que des taux de radioactivité très légèrement supérieurs à la moyenne avaient été enregistrés fin mai en France, en Suisse, en Italie et en Allemagne. Dans le sud de la France, par exemple, la poussée inexpliquée de radioactivité a atteint son intensité maximum pendant neuf jours, du 25 mai au 2 juin, et s’est ensuite poursuivie à un niveau moindre jusqu’au 5 juin, a indiqué l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN) français à partir de données de son observatoire de l’atmosphère de Toulon-La Seyne (sud-est de la France). Le relevé des filtres de cette station de mesure a révélé, pour la période allant du 25 mai au 2 juin, un niveau maximum de 2.400 uBq/m3, soit une radioactivité ambiante 2.400 fois plus élevée que la radioactivité habituelle. Du 2 au 5 juin, les taux sont redescendus à 200 uBq/m3, avant de retrouver des niveaux habituels. (AFP)
Les experts espagnols estiment possible qu’une fuite radioactive dans une usine d’Algesiras (sud de l’Espagne) soit à l’origine d’une poussée encore inexpliquée — et apparemment sans risque pour la santé — des taux de radioactivité en Espagne et dans quatre autres pays d’Europe (France, Suisse, Allemagne et Italie). Le Conseil de sécurité nucléaire (CSN) espagnol a...